Mobilité durable

Le vélo cargo: un moyen de transport actif en plein essor

Le vélo cargo: un moyen de transport actif en plein essor

Marginaux, il y a encore quelques années à peine, les vélos cargo sont de plus en plus courants sur les pistes cyclables. Un peu partout dans le monde, les familles l’ont adopté. Et c’est maintenant au tour des compagnies de livraison de s’y intéresser.

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Personne ne sera surpris d’apprendre que Copenhague, capitale mondiale de la bicyclette, est aussi la championne des vélos cargo. Ce mode de transport connaît d’ailleurs là-bas une croissance remarquable. En 2010, la Ville comptait 19 000 vélos cargo, alors qu’en 2015, ce nombre passait à pas moins de 40 000. Utilisé aussi bien pour reconduire les enfants à la garderie que pour faire l’épicerie, en passant par le transport du violoncelle ou du sapin de Noël, le vélo cargo est désormais surnommé SUV par les Danois. Autrement dit, en français : Vélo Utilitaire Sport !

Crédit : Robbie Sproule

Reprise de service

Le vélo cargo n’est pourtant pas d’invention récente. En fait, il commence sa carrière au tout début du 20e siècle lorsque, par exemple, les facteurs l’enfourchent pour la distribution du courrier. Témoin de cette époque, on peut citer le modèle « low gravity carrier », dont la roue avant, plus petite que celle à l’arrière, permet d’abaisser le centre de gravité de la charge afin de conférer au vélo une plus grande stabilité.

Crédit : KaiMartin

Au courant des années 1920, les Danois vont inventer un vélo capable de transporter des charges de tailles considérables, et plus lourdes encore, qu’ils vont baptiser « Long John ». Avec son centre de gravité très bas, le « Long John » gagne en stabilité ce qu’il perd en manœuvrabilité. Ce qui ne l’a pas empêché de traverser le temps !

Les vélos cargo seront largement utilisés durant les premières décennies du 20e siècle, mais vont presque disparaître, après la 2e Guerre mondiale, lorsque les automobiles prennent d’assaut nos routes. Ce n’est qu’à la toute fin du siècle dernier que ces « véhicules utilitaires à 2 ou 3 roues » amorcent une timide reprise de service, d’abord en Europe, puis en Amérique du Nord. Si bien que, aujourd’hui, il n’est pas rare de croiser, sur une piste cyclable, un « Long John » chargé comme une mule ou un vélo cargo transportant doucement de précieux enfants.

Le dernier kilomètre

Autre preuve que le vélo cargo est en train de passer de la marginalité à la normalité : les compagnies de livraison de marchandises lorgnent désormais vers cette option pour notamment franchir ce fameux « dernier kilomètre » qui sépare l’entrepôt du porche de leurs clients. La première expérimentation réussie de ce mode de livraison aurait été réalisée à Hambourg, en 2012, par la compagnie UPS. Et leurs triporteurs, avec assistance électrique, ont vite fait la preuve de leur efficacité en contribuant aussi bien à la diminution de l’engorgement que des émissions de gaz à effet de serre.

Depuis, on peut citer les expérimentations menées, en Amérique du Nord, d’abord à Portland, en Orégon, et plus récemment à Pittsburgh, sans bien sûr oublier celle de Toronto. À ce chapitre, le projet pilote mené dans la Ville Reine est présentement testé sur le campus de l’Université York. Et, le cas échéant, d’autres villes canadiennes pourraient profiter de ce service de livraison léger et non polluant.

Cela dit, la livraison par triporteur ne demeure pas l’apanage d’une seule compagnie. Des villes aussi se mettent de la partie. C’est le cas de Londres, bien décidée à lutter contre la pollution et la congestion qui, doublement, l’étouffent. La capitale britannique a donc réservé un budget pour soutenir le démarrage de petites compagnies de livraison par triporteurs.

Et ici, au Québec ?

On ne peut passer sous silence le cas exemplaire de « Un vélo, une ville », une entreprise d’économie sociale qui offre un service intergénérationnel unique en son genre. Grâce à des triporteurs actionnés par la seule force musculaire de jeunes décrocheurs, les personnes âgées peuvent, gratuitement, faire une promenade de plaisance ou bien un déplacement utilitaire. Ce qui contribue à briser l’isolement des aînés tout en offrant un emploi d’été à des jeunes qui souhaitent raccrocher. Bien entendu, à l’instar de Fruixi Montréal - un service mobile de distribution de fruits et légumes à vélo - le programme « Un vélo une ville » n’est actif que durant la période estivale.

Toutefois, nos rigoureux hivers ne sont pas pour décourager certains de ces intrépides déménageurs capables de remorquer des meubles et des électroménagers sur de robustes petites plateformes tirées par des vélos ! En effet, depuis presque 10 ans, une jeune compagnie montréalaise réalise l’exploit de faire des déménagements complets, simplement à l’aide de remorques, de bicyclettes et de solides mollets. Un autre exemple éloquent des nombreuses formes que peut prendre la mobilité durable. Et une preuve indiscutable que, en ville, presque tout cargo peut-être déplacé par un vélo !

L’assistance électrique

Le 12 juin 2017, on célébrait le bicentenaire de la draisienne. Ancêtre de la bicyclette, il s’agissait d’une monture uniquement dotée d’un guidon, d’une selle et de 2 roues. Au fil du temps, cette improbable invention a bénéficié de nombreuses innovations technologiques, à commencer par la chaîne et le pédalier jusqu’aux matériaux composites. Mais l’arrivée de l’assistance électrique, toute récente, est en voie de propulser l’utilisation du vélo vers de nouveaux sommets. La Ville d’Oslo semble vouloir relever ce pari en subventionnant l’achat de vélos électriques, et surtout de vélos cargo électriques ! La capitale norvégienne souhaite ainsi vivement inciter ses habitants à

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