Saine alimentation

Taxe sur les boissons sucrées au Canada: une mesure très efficace

Taxe sur les boissons sucrées au Canada: une mesure très efficace

Une taxe de 20 % sur les boissons sucrées permettrait d’économiser 11,5 milliards de dollars en soins de santé d’ici les 25 prochaines années et d’investir plus de 40 milliards de dollars en promotion de la santé, conclut une étude sans précédent.

Au-delà des chiffres, c’est la mort précoce de 13 000 Canadiens qui pourrait être évitée grâce à cette taxe, ainsi que des centaines de milliers de cas d’obésité, de diabète et de maladies coronariennes, selon les calculs des chercheurs de l’Université de Waterloo, en Ontario. Ce qui équivaut à éviter la perte de 500 000 années de vie en bonne santé* pour les Canadiens d’ici 25 ans.

Ces chiffres astronomiques découlent d’une recherche commandée par d’importantes organisations dédiées à la santé** qui avaient également financé une étude réalisée par le même groupe de chercheurs au sujet des conséquences énormes de la consommation de boissons sucrées sur la santé et l’économie au Canada.

«  Les boissons sucrées ne sont pas des éléments essentiels de notre alimentation; ce sont des produits qui ont peu de valeur nutritive, voire aucune. Une taxe d’accise constitue un moyen éprouvé d’en réduire la consommation et de soutenir des initiatives de mode de vie sain. »  – Fondation des maladies du cœur et de l’AVC

L’industrie a inondé le marché de nouvelles boissons sucrées

La consommation de boissons sucrées a évolué au cours de la dernière décennie : les boissons gazeuses (-27 %), les boissons aux fruits (-22 %) et les jus de fruits (-10 %) ont perdu du terrain. Mais la consommation globale de boissons sucrées des Canadiens n’a pas diminué, car les ventes de boissons énergétiques, de cafés sucrés, d’eaux aromatisées et de yogourts à boire ont bondi de façon spectaculaire.

Autre chiffre inquiétant : ce sont les adolescents de 14 à 18 ans qui avalent quotidiennement le plus de boissons sucrées, soit 657 ml par jour, ce qui équivaut à 296 calories (16 cuillerées à thé de sucre)!

Notez que les chercheurs ont inclus les jus de fruits dans les boissons sucrées, tel que le préconise Organisation mondiale de la santé en raison de leur teneur en sucres libres.

Des milliards de dollars en promotion de la santé

Dans la mesure où un litre de boisson sucrée coûterait 2,5 $, la taxe rapporterait 1,7 milliard $ par an à l’État selon les chercheurs. Les organisations ayant financé l’étude recommandent que ces revenus soient utilisés pour :

  • réduire le coût des légumes et fruits, afin de les rendre plus abordables pour les familles;
  • mettre en place des mesures pour garantir l’accès à de l’eau potable et à du lait nature faible en gras au sein des communautés autochtones;
  • financer des programmes de repas scolaires sains;
  • éduquer et sensibiliser la population, pour notamment améliorer les connaissances et les compétences nutritionnelles;
  • financer des initiatives de promotion de l’activité physique.

 

Les organisations commanditaires de l’étude reconnaissent qu’une taxe sur les boissons sucrées ne résoudra pas à elle seule les problèmes de surpoids et maladies chroniques des Canadiens. Elles affirment toutefois qu’une telle mesure est cruciale dans la mise en place d’une stratégie plus vaste de promotion de la consommation de boissons et d’aliments sains. Des restrictions en matière de marketing visant les enfants et l’amélioration de l’étiquetage des aliments et des menus font partie des stratégies recommandées par ce groupe d’organisations dédiées à la santé.

De plus, cette taxe serait bien acceptée par les Canadiens, puisque, dans un sondage mené en 2017, près de 70 % d’entre eux ont dit y être favorables si les revenus sont utilisés pour des initiatives de promotion d’un mode de vie sain.

Source : Jones AC, Veerman JL. Hammond D. The health and economic impact of a tax on sugary drinks in Canada (summary). January 2017.

* L’espérance de vie en bonne santé est calculée en soustrayant à l’espérance de vie le nombre d’années « perdues » à cause de la maladie, du handicap ou d’une mort précoce. Le terme exact est espérance de vie corrigée de l’incapacité – EVCI)  (disability-adjusted life expectancy en anglais – DALE)

** Société canadienne du cancer, la Childhood Obesity Foundation, l’Alliance pour la prévention des maladies chroniques au Canada, Diabetes Canada et la Fondation des maladies du cœur et de l’AVC.

Communauté

Vous avez aimé l’article?

En quelques clics, joignez notre communauté et obtenez le meilleur de 100º grâce à des ressources personnalisées.

Créer mon profil
DEVENEZ AMBASSADEUR ET FAITES BRILLER LES PROJETS DE DEMAIN