Jeu libre et actif

La belle histoire d'un village qui a décidé d'offrir un parc à ses familles

À Saint-Marc-de-Figuery, un parc familial a poussé en moins de deux ans dans un nouveau secteur du territoire municipal. Fruit d’une intelligence collective remarquable et d’un partenariat public-privé réussi, le parc des Hauts-Boisés démontre que le pouvoir attractif des petites municipalités repose en grande partie sur leur capacité d’être à l’écoute des besoins de leurs citoyens.

St-Marc-de-Figuery

Un peu de contexte démographique et géographique

Situé à 16 km d’Amos en Abitibi, Saint-Marc-de-Figuery compte 881 habitants. Le village a vu sa population augmenter de plus de 30 % au cours des 15 dernières années, en grande partie grâce à l’arrivée de nouvelles familles. Plusieurs d’entre elles se sont installées dans un nouveau secteur, à mi-chemin entre le cœur du village et Amos.

Cette situation géographique incitait les familles à fréquenter les parcs d’Amos plutôt que le parc-école et le parc 0-5 ans du village.

1. Accueillir les nouveaux citoyens, même les plus petits

En tant qu’agente de développement, Jocelyne Bilodeau rend visite aux nouveaux parents, pour accueillir les bébés au nom de la municipalité. « J’en profite pour leur demander s’ils ont besoin de nouveaux services », explique celle qui a accueilli plus de 80 bébés en moins de 8 ans. C’est donc dans le cadre de ces visites que certains parents du secteur des Hauts-Boisés ont fait part, dès 2014, de leur désir d’avoir un parc familial de proximité.

Désireuse de retenir ces jeunes familles sur son territoire et d’en attirer d’autres, la municipalité s’est prévalue de la mesure urbanistique Contribution pour fins de parcs, et, en collaboration avec le promoteur, a identifié deux terrains propices à la création de cet espace.

2. Consulter et mobiliser les résidents

« Dès que les terrains ont été cédés à la municipalité, Dominique Vachon, enseignante et mère de deux enfants, a pris en main le processus de consultation. Munie d’un questionnaire détaillé, elle est allée rencontrer tous les résidents, un par un, et a été très bien accueillie », raconte Jocelyne Bilodeau.

Cette consultation personnalisée, qui s’est tenue entre l’automne 2015 et l’hiver 2016, a permis de bien cerner les besoins des citoyens, de les mobiliser et a même généré des dons spontanés substantiels.

3. Recruter le « grand-père » de tous les enfants du coin

À 70 ans, Denis Brochu est de loin le doyen du secteur des Hauts-Boisés, où il s’est installé en 2009, au bord du lac Figuery.

Bénévole de longue date dans des organismes comme le Club Optimiste, il a vu avec bonheur de nombreuses familles arriver dans son voisinage au cours des années. Mais quelque chose le préoccupait : « J’avais remarqué que les jeunes du secteur jouaient du clavier plutôt que de jouer dehors, alors, quand l’idée d’un parc s’est précisée, j’ai sauté à pieds joints dans le projet ! » explique-t-il.

À l’aide de plusieurs résidents du secteur et du soutien de plusieurs entreprises locales, il a défriché, « charrié » du bois et préparé le terrain. Mais surtout, il a monté le module de jeu principal dans son garage : des semaines de travail durant l’hiver 2017 ! « Les sourires des enfants qui voyaient les travaux avancer, ça me donnait des ailes », dit-il.

4. Financer en argent et en nature

Le montage financier du projet s’est réalisé au printemps 2016. La valeur finale du parc est de 77 000 $ et se répartit ainsi :

  • 25 % : dons privés et corporatifs amassés lors d’une campagne de financement.
  • 32 % : biens et services fournis par les résidents du secteur.
  • 26 % : MRC d’Abitibi par l’intermédiaire du Pacte rural.
  • 17 % : biens et services fournis par la municipalité de Saint-Marc de Figuery.

5. Inaugurer le parc et en profiter 12 mois par année

Depuis l’inauguration du parc en 2017, le terrain de volleyball sur sable, les tables de pique-nique et les modules sont très fréquentés. Un coffre à jeux, fourni par Denis Brochu a été garni par les résidents afin que chacun puisse bien profiter du parc, et le terrain de volleyball de plage fait le bonheur des ados et de leurs parents », souligne Jocelyne Bilodeau.

Fête des voisins, Halloween, Fêtes des neiges ne sont que quelques-unes des activités qui jalonnent les saisons dans le parc des Hauts-Boisés. « C’est tellement agréable d’entendre les jeunes jouer et rire dans le parc et de se retrouver entre voisins à toutes sortes d’occasions », confie Denis Brochu.

Réal Nolet, un conseiller municipal qui habite près du lac, a lui aussi fait preuve de grande générosité en agrandissant sa patinoire pour que tous puissent en profiter. Éclairée et entretenue par ses soins, elle attire tous les soirs des jeunes qui abandonnent leurs claviers le temps d’une partie de hockey ou de ballon-balai. « C’est de toute beauté de voir ça », jubile Denis Brochu.

« Il y a même des amis des enfants du coin qui partent d’Amos pour venir en famille, maintenant que le parc est là. » Jocelyne Bilodeau.

Comme le parc des Hauts-Boisés est situé à 8 km du village, des citoyens se sont engagés à faire le ramassage des ordures et des matières recyclables, ainsi qu’à tondre la pelouse. Pas étonnant que ce projet, si bien porté par des citoyens engagés, ait reçu en 2018 un prix d’excellence du Réseau québécois des villes et villages en santé dans la catégorie Intelligence collective !

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Plein air pour tous: comment faciliter l'accès des citoyens à la nature?

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Réalisé en collaboration avec un groupe de travail sur la promotion du plein air au Québec, qui relève d’un comité de la Table sur le mode de vie physiquement actif, ce dossier vous présente une série de textes sur le plein air de proximité. Nouveaux textes à paraître dans les prochaines semaines : demeurez à l’affût!