Santé et société

Les jeunes Québécois sont 3 fois plus nombreux à vapoter que les adultes

Les jeunes Québécois sont 3 fois plus nombreux à vapoter que les adultes

De nouvelles données alarmantes sur la consommation des produits de vapotage chez les jeunes déboulonne les prétentions de l’industrie et des commerçants.

L’Enquête québécoise sur le tabac et les produits de vapotage (EQTPV), menée entre juillet et novembre 2020, révèle que 18 % des 15-17 ans et 15 % des 18-24 ans vapotent tandis que seulement 2 % des 35-64 ans et 1 % des 65 ans et plus s’adonnent à cette pratique. L’EQTPV montre en outre que seul un fumeur sur cinq qui tente d’arrêter a recours aux produits de vapotage. Pourtant, l’Association canadienne du vapotage maintient que « la grande majorité des usagers sont des adultes de 40, 50 ou 60 ans qui ont arrêté de fumer la cigarette à cause de ça ».

Cette enquête québécoise brosse un portrait de la situation qui est comparable à celui que dressait un sondage mené dans six autres provinces canadiennes l’automne dernier. Et qui conduisait Cœur + AVC à presser le gouvernement fédéral de mettre en place des mesures telles que l’interdiction complète des arômes, une taxe d’accise et une limite des teneurs en nicotine.

Même son de cloche, chez nous, alors que la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac (CQCT), dans la foulée de cette enquête, souligne l’urgence d’encadrer plus strictement l’industrie du vapotage afin de mieux protéger les jeunes, ainsi que l’annonçait le ministre Christian Dubé en décembre dernier. Les deux mesures réclamées touchent l’interdiction des saveurs (autres que celle du tabac) et la limitation des teneurs en nicotine.

Interdire les saveurs dans les produits de vapotage

Fait à noter, la seule saveur qui n’est pas plus populaire chez les jeunes que chez les adultes, c’est celle du tabac. Donc l’interdiction des saveurs autres que celle du tabac serait d’autant plus logique que l’on aiderait ainsi les adultes qui souhaitent cesser de fumer, si tant est que cela soit le cas, tout en évitant que les jeunes ne commencent à vapoter.

Le recours aux saveurs ne date pas d’hier. Les cigarettiers, afin de masquer l’âcreté du tabac pour séduire une plus large clientèle, ont notamment utilisé le menthol. Or, le Canada est l’un des rares pays qui aient interdit les cigarettes au menthol, et le premier dans le monde où cette mesure a fait l’objet d’une étude. L’International Tobacco Control Policy Evaluation Project, de l’Université de Waterloo a récemment publié les résultats de son enquête menée de 2016 à 2018, soit avant et après le bannissement des arômes de menthol. Les données montrent notamment que les fumeurs de menthol étaient plus susceptibles que les autres fumeurs de tenter l’arrêt du tabagisme après l’interdiction du menthol (58,7 % contre 49 %).

Bref, non seulement l’interdiction des saveurs dans les produits de vapotage procède de la logique la plus élémentaire, mais cette mesure aurait aussi le mérite d’être cohérente avec la Loi concernant la lutte contre le tabagisme et qui stipule qu’il « est interdit de vendre, d’offrir en vente ou de distribuer un produit du tabac comportant une saveur ou un arôme autres que ceux du tabac. »

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