Le projet pilote « Mon service de garde physiquement actif » vient de franchir un cap important alors qu’il s’apprête à boucler sa deuxième année d’activités.
Ce programme de formation a pour objectif d’outiller les éducatrices des services de garde afin qu’elles animent, planifient et encadrent des activités permettant aux élèves d’être physiquement actifs au moins une heure par jour.
Genèse du programme
C’est la Direction régionale de santé publique de Montréal qui a coordonné ce projet en collaboration avec les cinq commissions scolaires de la région métropolitaine. Grâce au soutien financier du plan d’action Montréal physiquement active, 18 écoles ont adhéré au programme lancé à l’automne 2015, ce qui touche près de 160 éducateurs et éducatrices, et environ 5 700 jeunes de 5 à 12 ans.
En entrevue avec 100º, Marylène Goudreault, kinésiologue et conseillère en promotion de la santé à la Direction régionale de santé publique, explique que le projet consiste à offrir 3 ateliers de formation par année. Chaque atelier aborde des thématiques spécifiques destinées à changer les pratiques de l’équipe de service de garde pour qu’elle tire profit de toutes les occasions lui permettant de faire bouger les élèves. Déjà, les 6 ateliers ont été dispensés dans l’ensemble des écoles participantes.
- L’importance de bouger au quotidien et l’influence du service de garde dans l’adoption et le maintien d’un mode de vie physiquement actif
- Animation efficace d’activités physiques sécuritaires (partie 1)
- Planification d’activités physiques
- Animation efficace d’activités physiques sécuritaires (partie 2)
- Surveillance et encadrement lors d’activités physiques
- L’activité physique et les enfants ayant des besoins particuliers
Impact sur le terrain
Marie-Hélène Guimont, conseillère pédagogique en éducation physique et à la santé pour le plan d’action Bouger une heure par jour à la Commission scolaire de Montréal, rapporte que les éducatrices se sentent maintenant plus en confiance de faire bouger les élèves. « Déjà elles ont modifié leurs pratiques, explique-t-elle. Un exemple trivial : avant, quand il pleuvait, les éducatrices avaient l’habitude de rassembler les élèves dans le gymnase pour faire jouer un film à la télé. Maintenant, elles vont plutôt leur proposer de danser sur de la musique, à la manière de WIXX, et les inciter à faire des activités plutôt que de rester sédentaires. »
« La formation aux éducatrices a pour objectif, ajoute Marylène Goudreault, de faire en sorte que les éducatrices augmentent l’offre en activité physique dans la planification de leur service de garde. Mais, au-delà de cette planification, il est aussi souhaitable qu’elles développent le réflexe de profiter de toutes les occasions, de tous les lieux, que ce soit un corridor, une classe, un escalier. On n’a pas besoin d’attendre d’avoir accès au gymnase ou à la cour d’école pour faire bouger les jeunes ! »
« Par exemple, lors de déplacements entre deux locaux, illustre Marie-Hélène Guimont, on peut demander aux jeunes de marcher en imitant un animal, ce qui leur permet de développer leur équilibre, leur posture, tout en bougeant »
Boîtes à outils
« Nous souhaitions donner une méthode de travail aux éducatrices pour qu’elles proposent des activités variées, stimulantes, qui vont amener les jeunes à dépenser leur énergie que ce soit le matin avant le début des classes, durant la période du dîner ou à la fin des classes, précise Marylène Goudreault. »
À ce chapitre, des ressources en ligne à la disposition des éducatrices leur donnent accès à tout un répertoire d’activités que l’on peut aisément déployer en milieu scolaire et sans budget additionnel. Par exemple : Ma cour : un monde de plaisir ou Activité physique en milieu scolaire.
« Il faut des jeux qui nécessitent le moins de matériel possible et que l’on peut mettre en place rapidement, insiste Marie-Hélène Guimont. Des jeux qui s’adaptent aussi aux arrivées et départs variables des élèves, ce qui change constamment la taille du groupe. Des jeux, donc, qui reposent plus sur des activités collaboratives que compétitives. Mieux vaut éviter les gestions compliquées. Par exemple, un match de soccer où il faut diviser deux groupes en nombre égal, avec des dossards pour distinguer les équipiers, c’est lourd à gérer. Surtout que chaque fois qu’un parent vient chercher un jeune, il faut recomposer les équipes. »
Un milieu idéal
Au Québec, une grande proportion de jeunes du primaire passe en moyenne 20 heures par semaine au service de garde. Et au niveau préscolaire, c’est plus encore avec une moyenne de 25 heures. « Le service de garde est donc un lieu par excellence pour exploiter les différentes possibilités de faire bouger les jeunes, souligne Marie-Hélène Guimont. C’est la raison pour laquelle il a été ciblé. »
À la fin de l’année scolaire 2016-2017, les effets à court et moyen termes du projet seront documentés. L’évaluation, qui est dirigée par Madame Suzanne Laberge et son équipe de l’Université de Montréal, visera à identifier les facteurs facilitants et les défis liés à la démarche. En fonction des résultats obtenus, le contenu développé pourra être modifié afin de s’assurer qu’il soit accessible pour tous les services de garde du Québec.
« Bien que l’évaluation du projet n’ait pas encore été complétée, souligne Marylène Goudreault, les commentaires recueillis jusqu’à maintenant ont confirmé sa pertinence. Si bien qu’une seconde cohorte d’écoles a été formée pour l’année 2016-2017, même si elle est plus petite que la cohorte initiale. Et, à la rentrée l’automne prochain, une troisième cohorte viendra s’ajouter. Et, ainsi de suite, pour les années à venir. »
À noter que, grâce au soutien financier de ParticipAction et du plan d’action Montréal physiquement active, 3 vidéos ont été réalisées, en français et en anglais, afin de présenter le projet Mon service de garde physiquement actif.