Alimentation institutionnelle

Mathilde Laroche-Bougie: initiatrice de changement au menu des institutions

Mathilde Laroche-Bougie: initiatrice de changement au menu des institutions

L’impact social est au cœur de leur métier.  Que ce soit pour encourager l’alimentation locale, saine et écoresponsable dans les institutions, outiller les acteurs socioéconomiques dans les projets d’économie sociale ou favoriser l’esprit d’entrepreneuriat chez les jeunes, les ambassadeurs 100° s’investissent avec passion dans leur métier. Rencontre avec Mathilde Laroche-Bougie, coordonnatrice principale du programme Aliments du Québec au menu.

L’alimentation passionne Mathilde Laroche-Bougie. Rien d’étonnant pour cette fille de maraîchers qui évolue dans le secteur de l’agroalimentaire depuis près de 25 ans. Sa mission : promouvoir les aliments québécois en aidant les organisations à accroître la part d’approvisionnement local dans leur menu. Mathilde les incite avant tout à scruter à la loupe leur approvisionnement : « ma mission ouvre ainsi le questionnement, invite les gens à être curieux et à découvrir les produits et les producteurs locaux », explique-t-elle.

Mathilde laroche-bougie

Accompagner les organisations

Que ce soit auprès des restaurants, établissements scolaires, entreprises en gestion de services alimentaires, garderies ou autres institutions publiques, le rôle de Mathilde Laroche-Bougie est en effet d’accompagner ces organisations à travers tout le processus du programme Aliment du Québec au menu. Cet accompagnement est d’ailleurs automatiquement offert aux établissements scolaires qui participent au programme De la ferme à l’école mis sur pied par Équiterre pour soutenir le choix des écoles en faveur d’aliments sains et locaux. Il est aussi offert aux écoles participantes du parcours Impulsion de 100° et boursières des appels à projets, ainsi qu’aux membres de Commun’assiette.

En pratique, Mathilde Laroche-Bougie quantifie la part des produits québécois utilisés par ces restaurants et institutions, en analysant la provenance de leur approvisionnement ou des ingrédients qui composent leur menu. Elle leur propose sur cette base des recommandations pour renforcer ou changer leurs pratiques, tout en tenant compte de leurs spécificités, comme leur clientèle cible, leur budget alimentaire, leur méthode d’approvisionnement ou encore leurs besoins logistiques et opérationnels.

légumes locaux a la cafétéria

Le partage des connaissances et des ressources tient un rôle important dans la mission de Mathilde Laroche-Bougie. À commencer par l’aide aux organisations pour trouver de nouveaux partenaires et fournisseurs. « Ce que j’aime dans ce métier c’est de pouvoir mettre en avant les producteurs, les produits et le savoir-faire d’ici », indique Mathilde Laroche-Bougie. D’où l’importance de développer le maillage entre les parties prenantes, notamment à l’occasion des Rencontres d’acheteurs organisées chaque année par le Conseil des industries bioalimentaires de l’île de Montréal (CIBIM).

Mathilde Laroche-Bougie sensibilise aussi les restaurants et institutions sur les meilleures pratiques développées dans leur milieu. Des fiches pratiques conçues en collaboration avec Équiterre offrent par exemple des outils pour répondre aux besoins spécifiques des garderies, des écoles, des cégeps, des universités, des milieux de travail et de la santé. Dès cet hiver, un projet pilote développé en partenariat avec l’ITHQ proposera également aux cafétérias des milieux de travail des recettes composées d’au moins 50 % d’ingrédients québécois. Depuis cet hiver, un recueil de recettes développé en partenariat avec l’ITHQ est disponible et propose 120 recettes standardisées composées d’au moins 50% d’ingrédients québécois. 

Mathilde Laroche-Bougie

Coup de projecteur sur les acteurs de changement

Plus qu’un accompagnement, le programme Aliment du Québec au menu se veut un levier à l’ensemble des acteurs de l’alimentation locale. C’est pourquoi le rôle de Mathilde Laroche-Bougie consiste aussi à donner de la visibilité aux participants du programme à travers les réseaux sociaux ou des campagnes de sensibilisation. C’est le cas dès qu’une institution ou un restaurant a su intégrer une majorité de produits québécois dans son approvisionnent ou dans son menu, à l’instar du CHU Sainte-Justine dont l’approvisionnement annuel se compose à 55 % de produits locaux qui proviennent, entre autres, du Collectif Bio Locaux – un regroupement de fermes biologiques québécoises.

Le programme Aliment du Québec au menu compte aujourd’hui pas moins de 940 restaurants et institutions participants. « Il faut continuer sur cette voie », insiste Mathilde Laroche-Bougie, notamment en continuant à partager les expériences de chacun pour amener des solutions toujours plus efficaces en faveur de l’approvisionnement local. Elle accueille favorablement la nouvelle Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois. « Elle nous amène à un point tournant où le gouvernement prend position en faveur de l’approvisionnement institutionnel local : ça nous donne de la visibilité, un plus grand financement et finalement, ça nous ouvre des portes pour mener à bien notre mission auprès des institutions ». Une avancée qui pour Mathilde Laroche-Bougie arrive à point nommé en cette période de pandémie où l’indépendance alimentaire et le soutien aux producteurs locaux sont plus importants que jamais.

 Mathilde Laroche-Bougie

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