Et si les jardins pouvaient rapprocher les communautés ? Utopiste, comme vision ? Pas du tout. C’est exactement ce qui se produit depuis trois ans dans le potager de Cortex Studio dans le quartier Saint-Roch, à Québec.
Le président-fondateur de cette entreprise spécialisée en développement d’applications multiplateformes, Jean-Michel Lebeau, le confirme : « C’est sûr que ça enchante les organismes qui viennent cueillir des denrées dans notre jardin. Mais notre potager a aussi des retombées sociales et émotives sur nos employés. C’est hyper-rassembleur ! »
Le b.a.-ba du potager en entreprise
Mais d’où vient l’idée de créer un potager sur la terrasse de cette entreprise qui loge au Hub, boulevard Charest, à Québec ? « Tant qu’à avoir des fleurs, on s’est dit que ce serait bien de faire pousser quelque chose d’utile », raconte Jean-Michel Lebeau.
Bien que modeste au départ, le potager maintient un succès constant depuis trois saisons. Pas besoin de règles précises, dans ce jardin urbain : on vient au gré de ses envies et ses besoins.
Chaque semaine, les employés des organismes de sécurité alimentaire du quartier récoltent des légumes alors que ceux de Cortex Studio s’amusent à glaner ce qui leur plaît, quand ça leur plaît.
« Comme entrepreneur, c’est vraiment quelque chose qui me tient à cœur. Il y a un côté humain, mais il y a aussi un contact avec la terre, les plantes, la nature, qui apporte beaucoup à tous ceux qui s’impliquent dans le jardin », note Jean-Michel Lebeau.
Un soutien du CIUSSS
Même si les associés de Cortex Studio rêvaient depuis longtemps de leur potager urbain, c’est la possibilité d’obtenir une aide financière de la Mobilisation régionale et locale sur les saines habitudes de vie, le poids et santé de la Capitale-Nationale qui a donné son impulsion au projet.
Selon la coordonnatrice Mariane Julien, « ça faisait partie de notre plan d’action d’avoir des projets d’agriculture urbaine en entreprise. On tente de fournir un soutien en agronomie pour des petits projets collectifs qui visent des populations défavorisées. »
Une aide financière pour le soutien en ressources humaines est aussi arrivée du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de la Capitale-Nationale. Le projet a donc pu prendre son envol, avec un système d’irrigation et une équipe des Urbainculteurs pour mettre le potager en place.
Top 3 des légumes-vedettes du potager de l’entreprise Cortex Studio :
- Les fines herbes : « elles sont les plus faciles à cultiver », constate Jean-Michel Lebeau.
- Les mini-poivrons : « ce sont les plus populaires auprès de nos employés qui les mangent en complément de leur lunch. »
- Salade et tomates : « auprès des organismes, c’est ce qui fait l’unanimité. »
Des retombées sur la communauté
Le jardin de Cortex Studio est une véritable bouffée d’air frais – au sens propre, comme au figuré. En plus d’améliorer l’environnement immédiat et d’apporter une aide aux organismes de sécurité alimentaire, il détonne dans un univers très « techno ».
« Dans notre domaine, souvent les employés boivent trois Monsters par jour et mangent du MacDo ! Le jardin nous a donné envie d’aider nos employés à adopter de saines habitudes de vie : maintenant, on fournit des collations et on les aide à faire du sport. »
Le président de Cortex Studio croit aussi que le développement d’un potager en entreprise favorise la mise sur pied de potagers à la maison. Depuis trois ans, il a lui-même commencé à planter des tomates, des fines herbes et des cerises de terre chez lui !
Aller plus loin
Selon Jean-Michel Lebeau, le potager de Cortex Studio n’est qu’un début. Bien que des réflexions sur l’ajout de pieds carrés pour avoir plus de récoltes soient en cours, le fait d’être situé en pleine ville limite les possibilités d’agrandissements.
« Si notre jardin peut perdurer et inspirer d’autres boîtes, ça me rendrait vraiment fier », ajoute-t-il, précisant qu’une entreprise située dans un quartier industriel aurait certainement plus de superficie disponible pour ériger un potager.
Quoi qu’il en soit, les poivrons et les tomates continueront d’être récoltés cet été dans ce charmant lopin de terre en pleine ville, et ce, au grand bonheur de tous.