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Fort du succès d’un projet pilote lancé en 2021, l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie récidive cette année avec la création de cinq nouvelles ruelles actives, pour porter le compte à dix. Mais en quoi se distinguent ces ruelles actives des fameuses ruelles vertes ? Petit tour du propriétaire.
À l’instar des ruelles vertes, les ruelles actives de Rosemont sont réalisées grâce à une mobilisation citoyenne soutenue dans le cadre du programme Faites comme chez vous, en collaboration avec Nature-Action Québec. La plus grande différence entre les deux types d’initiatives tient au fait que les ruelles actives sont pensées pour permettre la pratique d’activités sportives et de jeux, bien sûr encadrés par un code de conduite. Elles sont notamment conçues pour offrir un environnement de jeu sécuritaire et agréable aux enfants.
Autre particularité importante, les ruelles actives ont un caractère temporaire. Autrement dit, contrairement aux ruelles vertes qui entraînent souvent des travaux de déminéralisation, les ruelles actives, elles, ne nécessitent que de la signalisation, du marquage au sol et des aménagements ludiques, en plus de profiter de mesures d’apaisement de la circulation. C’est donc dire que la circulation véhiculaire y demeure autorisée, que la majorité des entrées demeure accessible et que tous les espaces de stationnement privé sont maintenus.
Ruelles vertes 101
Typiques de Montréal, bien qu’on en retrouve aussi à Québec, ou encore à Trois-Rivières, les ruelles ont connu des sorts divers au cours de l’histoire. Leur bétonisation, à partir des années 1950, au profit de l’automobile, en a fait de véritables « no man’s land », quand elles ne servaient tout simplement pas de dépotoir. C’est finalement en 1995, dans le Plateau Mont-Royal, qu’elles vont connaître une renaissance avec l’apparition d’une première ruelle verte.
Depuis, les initiatives citoyennes de ce genre se sont multipliées, soutenues le plus souvent par les administrations municipales. Par exemple, à la fin de l’été 2021, Rosemont–La Petite-Patrie en comptait 136, ce qui en fait le grand champion des arrondissements montréalais. Leur aménagement, qui permet d’agrémenter les milieux de vie, offre de nombreux avantages. D’abord, sur le plan environnemental, les ruelles vertes permettent de lutter contre les îlots de chaleur, d’accroître la biodiversité, et d’absorber en partie les eaux de ruissellement. Sur le plan social, elles contribuent à retisser les liens entre les voisins, à renforcer le sens de la communauté et de l’entraide. Elles servent même parfois à lutter contre l’insécurité alimentaire, comme c’est le cas de la ruelle comestible Basile-Patenaude. Ce sont des projets qui, parce qu’ils rassemblent des personnes engagées, peuvent parfois engendrer des retombées insoupçonnées.
Passer à l’action
Bien sûr, les ruelles actives, parce qu’elles ne nécessitent pas de travaux de déminéralisation, n’ont pas le même impact que les ruelles vertes sur le plan environnemental. Mais c’est souvent un mal pour un bien dans la mesure où leur aménagement garantit l’accès aux stationnements privés, un privilège contre lequel se butent souvent les projets de ruelles vertes. Sinon, sur le plan social, les ruelles apportent les mêmes avantages pour la grande joie des enfants.
Que faut-il faire pour transformer sa ruelle en ruelle active? Dans Rosemont-Petite-Patrie, il faut d'abord communiquer avec l’équipe de Faites comme chez vous. Chaque projet doit être mené par un comité formé d’au moins cinq voisins riverains d’une même ruelle. La première étape consiste simplement à remplir le formulaire d'intérêt avant la date limite de l'année en cours. Par la suite, le comité doit sonder un minimum de 75 % de tous les riverains de la ruelle et obtenir l’appui d’au moins de 51 % des sondés pour déposer sa candidature. Vous pourrez ainsi offrir à vos enfants un charmant terrain de jeu de proximité.