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Très bientôt, les écoles primaires et secondaires du Québec auront la chance de pouvoir utiliser une plateforme Web conviviale leur permettant d’évaluer, sur des bases scientifiques, le milieu dans lequel évoluent leurs élèves.
En tout, 2 577 écoles vont recevoir, à la fin du mois de mars, un courriel les invitant à s’inscrire sur la plateforme du Système d’information scolaire (SIS). Une fois leur compte créé, les personnes responsables identifiées par la direction auront ensuite à répondre à un court questionnaire en ligne servant à évaluer soit l’offre alimentaire, soit le contexte des repas.
Une fois cette étape franchie, la plateforme va retourner, sans délai, un rapport personnalisé aux utilisateurs. Un rapport qui établit d’abord leurs points forts, puis ceux qui demandent à être améliorés, pour ensuite offrir des suggestions concrètes et des outils afin de remédier à la situation. Les recommandations offertes par le rapport automatisé du SIS répondent évidemment aux exigences de la Politique-cadre pour une saine alimentation et un mode de vie physiquement actif.
Trois ans de pandémie
Si certains lecteurs éprouvent une sensation de déjà vu, c’est tout à fait normal. En février 2020, 100º consacrait déjà un article sur le lancement de la plateforme du Système d’information scolaire ! Mais, on connaît tous la suite. La pandémie a frappé, ce qui a stoppé net le déploiement du SIS.
Pendant trois ans, les chercheurs ont cru, à différentes occasions, pouvoir relancer le processus. Chaque fois en vain. « Mais on ne s’est pas tourné les pouces, explique Amélie Boulanger, coordonnatrice du SIS. À l’époque, nous n’avions qu’un seul questionnaire portant sur l’offre alimentaire et depuis nous avons ajouté celui du contexte des repas. Et grâce à un partenariat avec d’autres chercheurs, nous sommes en train de développer un questionnaire sur l’offre d’activité physique dans les écoles. »
Durant la parenthèse pandémique, les chercheurs ont aussi traduit toute la plateforme pour être en mesure de mieux intégrer les écoles anglophones. De plus, au cours des trois prochaines années, ils vont adapter leurs questionnaires afin de mieux correspondre aux réalités des écoles des commissions scolaires crie et Kativik, ainsi que l’école de Naskapi, afin de leur offrir un suivi plus personnalisé parallèlement à la plateforme du SIS. Les chercheurs ont aussi veillé à rendre les recommandations des rapports personnalisés plus synthétiques et spécifiques tout en les accompagnant de ressources utiles pour permettre aux utilisateurs d’en approfondir, le cas échéant, les différents aspects.
Bref, le SIS est fin prêt pour son second lancement. Et cette fois sera la bonne. C’est maintenant aux écoles de saisir l’occasion qui leur est offerte !
Donnant-donnant
De fait, les écoles ont tout intérêt à se prévaloir de ces rapports personnalisés afin de connaître leurs forces et d’identifier les facettes de leur milieu où il est nécessaire d’intervenir. « Mais le plus beau, expliquait Amélie Boulanger, en 2020, c’est que les années subséquentes, en remplissant à nouveau les mêmes questionnaires, l’école pourra évaluer l’efficacité de ses interventions ! »
Les chercheurs, de leur côté, vont tirer profit de ces précieuses données afin de brosser, dans un premier temps, un portrait des milieux scolaires à l’échelle provinciale. Plus les données vont s’accumuler, plus les échantillons vont devenir représentatifs. Il sera alors possible de dresser des portraits régionaux, voire à l’échelle même de centres de service scolaire, pour ainsi fournir aux acteurs locaux et aux intervenants qui soutiennent les écoles de précieuses informations sur l’état de la situation.
Autrement dit, en s’inscrivant sur la plateforme du SIS et en remplissant les questionnaires, les écoles contribuent à mieux faire connaître la réalité du terrain et les besoins qui sont les leurs auprès des ministères ou des tables régionales. D’ailleurs, dans le but d’orienter les travaux de révision de sa Politique-cadre, le ministère de l’Éducation a exprimé le vœu d’obtenir « un portrait actuel de l’environnement alimentaire dans les milieux scolaires primaires et secondaires, publics et privés ».
Un guichet unique… en son genre
La plateforme SIS est conçue pour inclure de nombreuses autres thématiques qui touchent non seulement les saines habitudes de vie, mais plus largement les différents aspects de la réussite éducative. Avec le temps, d’autres questionnaires seront élaborés grâce à la collaboration de chercheurs d’autres disciplines. « Notre vœu, nous confie Amélie Boulanger, c’est que la plateforme devienne une sorte de guichet unique permettant aux écoles d’obtenir différents rapports d’autodiagnostics, et de les actualiser pour mesurer les impacts de ses interventions. Et aussi indexer toutes les ressources disponibles, par région, afin de favoriser le passage à l’action. »
Déjà, en 2020, Amélie Boulanger nous confiait ceci : « Notre souhait serait que les écoles revisitent la plateforme d’année en année et qu’elles répondent aux questionnaires de toutes les thématiques. Cela nous permettrait de recueillir des données longitudinales pour mesurer l’évolution des milieux scolaires au Québec ! C’est vraiment notre plus grand rêve ! »
Eh bien, ce rêve est désormais à portée de main. C’est maintenant aux écoles primaires et secondaires du Québec de contribuer à sa concrétisation. Car c’est tout à leur avantage, et surtout celui des enfants !
