Santé et société

Sommet sur la santé durable: concrétiser une vision interdisciplinaire de la santé globale

Sommet sur la santé durable: concrétiser une vision interdisciplinaire de la santé globale

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L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) a organisé le tout premier Sommet sur la santé durable, qui s’est tenu à Québec les 25, 26 et 27 janvier 2023. Cet événement a connu un vif succès : entre 100 et 160 personnes étaient sur place chaque jour et plus de 800 personnes se sont inscrites en ligne. Le 27 janvier, notre journaliste a assisté à distance à trois présentations abordant le thème de la santé dans toutes les politiques. Voici son compte-rendu.

Un peu de contexte. L’ASPQ regroupe 1 000 partenaires citoyens et organisationnels qui considèrent que la santé durable est un enjeu interdisciplinaire qui ne relève pas uniquement du secteur de la santé et les services sociaux. Ce sommet a donc été l’occasion de réunir les voix de plusieurs milieux et disciplines et de se pencher sur leur place au sein d’un véritable plan de santé durable pour le Québec.

Sommet sur la santé durable
Crédit photo : Mélissa Guérette

Dr Horacio Arruda : la santé dans toutes les politiques

L’allocution du Dr Horacio Arruda, sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux, a porté sur la Politique gouvernementale de prévention en santé (PGPS). Il a d’abord rappelé que l’OMS a adopté, en 2010, la « Déclaration d’Adélaïde sur l’intégration de la santé dans toutes les politiques ». Puis il a fait un survol de la PGPS 2015-2025, assortie de deux plans d’action interministériels (PAI) couvrant les années 2017-2021 et 2022-2025.


Dr Arruda a souligné que si le premier PAI mobilisait 17 ministères et organismes gouvernementaux, le second en mobilise 27, ainsi que 80 partenaires non gouvernementaux, ce qui renforce la culture organisationnelle gouvernementale favorable à l’action collective en matière de prévention en santé.
Bonne nouvelle : le sous-ministre adjoint au ministère de la Santé et des Services sociaux a laissé entendre que la prochaine PGPS pourrait être assortie d’un financement plus élevé que la précédente, qui était dotée d’un budget d’environ 20 millions par année.


Dr Horacio Arruda a conclu sa présentation par un cri du cœur : « Ce que ça prend de plus, ce sont des citoyens qui se lèvent et qui demandent des actions en prévention, de la même façon qu’ils demandent d’avoir accès à des soins. »

Sommet sur la santé durable
Crédit photo : Mélissa Guérette

Municipalités en action pour la prévention en santé

Isabelle Lizée, directrice générale d’Espace MUNI, a souligné que les municipalités, en tant que gouvernements de proximité, disposent d’un éventail de pouvoirs pour agir au bénéfice de la santé globale des citoyennes et citoyens.


L’intervenante a notamment mentionné que plus de 900 municipalités québécoises ont adopté une politique familiale ou sont accréditées Municipalité amie des enfants. De plus, quelques-unes ont innové en adoptant des règlements en matière de jeu libre dans la rue afin de favoriser l’activité physique.


Isabelle Lizée a souligné que les élu·e·s disposent de leviers concrets pour agir. Ils peuvent en effet inclure des critères de santé dans l’élaboration de leurs plans d’urbanisme et de leurs plans triennaux d’immobilisation. À ce propos, Isabelle Lizée a mis de l’avant que l’évaluation d’impact en santé (ÉIS) permet de la faire de façon formelle.


Cette approche consiste à anticiper et documenter les impacts potentiels, tant positifs que négatifs, d’un projet ou d’une politique sur la santé de la population. L’ÉIS documente également la distribution de ces impacts au sein de la population afin d’éviter la création ou l’accroissement d’inégalités sociales de santé. Il existe un guide portant spécifiquement sur la réalisation d’ÉIS en milieu municipal.

Sommet sur la santé durable
Crédit photo : Mélissa Guérette

La Coalition Poids persiste et signe

Dans sa présentation, Corinne Voyer, directrice, Coalition québécoise sur la problématique du poids, a insisté sur le fait que lorsqu’on affronte de gros lobbies alimentaires, il ne faut pas se décourager. Elle a notamment souligné la bataille juridique remportée par l’arrondissement Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce (CDN–NDG), qui, en 2016, avait adopté un règlement municipal limitant les zones où peuvent s’implanter les chaînes de restauration rapide.


Un regroupement de ces chaînes a contesté sans succès ce règlement devant la Cour supérieure puis en appel, pour ensuite se buter, en mars 2022, au refus de la Cour suprême d’entendre la cause. La validité du règlement ayant été irréfutablement confirmée, il est maintenant à la portée des municipalités qui désirent promouvoir la santé et le bien-être de leurs jeunes citoyen·ne·s et des familles.


Au chapitre de la taxe sur les boissons sucrées, une proposition portée depuis 2011 par la Coalition Poids, Corinne Voyer a admis que la route est longue, mais a soutenu qu’il ne faut pas baisser les bras et que ce dossier reste actif, malgré les obstacles.


Bien qu’il reste du chemin à faire en matière de prévention en santé et de santé dans toutes les politiques, ce sommet a montré que de très nombreux acteurs travaillent à changer la donne un pas et une action à la fois.

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