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L’année 2023 aura été foisonnante de nouveautés en matière d’innovation sociale. Dans ce flot d’informations, certaines initiatives se démarquent à titre de tendances susceptibles d’imposer leur marque dans les prochaines années. L’équipe 100º vous propose donc un petit retour en arrière afin de mieux regarder vers l’avenir.
Les municipalités au cœur de l’action pour améliorer la santé et la qualité de vie
En bouleversant la société tout entière et son économie, la pandémie a eu un impact réel sur la santé et la qualité de vie des citoyens. Alors, pour rétablir un fonctionnement prépandémique, et même l’améliorer, l’Institut national de santé publique du Québec met l’accent, dans un nouveau document, sur les leviers d’actions dont disposent les municipalités. Par exemple, elles peuvent favoriser un meilleur accès aux parcs et aux espaces verts pour soutenir un mode de vie physiquement actif et créer des espaces de socialisation, ou encore encourager le système alimentaire local afin de garantir un accès, pour toutes et tous, à des aliments sains, nutritifs et de qualité. Chose certaine, les municipalités sont aux premières loges pour répondre aux multiples enjeux démographiques, socioéconomiques, culturels, environnementaux et sanitaires de l’heure.
Source : Institut national de santé du Québec
La nouvelle réalité du « vélotaf »
Ce néologisme nous vient de la France où il fait florès. Ce mot-valise est le résultat de la contraction du mot « vélo » et de l’acronyme « taf » (travail à faire). Il désigne cette nouvelle pratique qui consiste à utiliser la bicyclette pour les trajets domicile-travail, ou encore les déplacements professionnels. Le réseau social sportif Strava, dans son plus récent rapport, mentionne notamment que les déplacements à vélo ont augmenté, à Paris, de 97 % depuis 2019. Phénomène notamment attribuable à la pandémie qui a entraîné la multiplication des aménagements cyclables, surnommée à l’époque « coronapistes ». Bref, en France les vélotafeurs sont bien en selle, avec leurs réseaux sociaux, leurs communautés de pratiques, et, signe qui ne trompe pas, un écosystème d’entreprises qui leur proposent vêtements et accessoires pour faciliter leur vie. Une véritable petite vélorution !
Source : WeDemain
À Rimouski : transformer la crise du logement en opportunité
Rimouski est confrontée à une pénurie de logements sans précédent. On estime que 2 500 logements supplémentaires seraient nécessaires pour l’atténuer. Mais au lieu d’y voir un défi insurmontable, la municipalité pense que c’est l’occasion idéale de développer une ville plus verte, plus abordable et plus dense. Finie la construction irréfléchie de résidences éparpillées sur le territoire. Chef-lieu du Bas-Saint-Laurent, la Ville souhaite désormais construire et rénover l’environnement bâti là où se retrouvent déjà les services, là où le transport en commun passe déjà, là où le déneigement des rues est prévu, etc. Un choix économique et écologique qui démontre encore une fois que la nécessité est mère de l’invention.
Source : Le Devoir
Des étiquettes pour afficher l’empreinte écologique des vêtements neufs
Pour faire connaître l’empreinte écologique des vêtements neufs aux consommateurs, la France réfléchit à y apposer un affichage environnemental d’ici 2024. Sur une étiquette, on pourrait lire si la matière est recyclée, biologique ou naturelle. On y détaillerait des informations sur les lieux de tissage, de teinture et de confection. On pourrait aussi trouver un impact environnemental global, sous la forme d’un score, qui permettrait de comprendre clairement que les vêtements fabriqués localement sont moins néfastes pour la planète que ceux produits à l’international. Le hic ? L’étiquette ne met pas de l’avant le problème de la surconsommation ni la durée de vie du vêtement… Le Québec devrait-il s’inspirer de cette démarche, voire tenter de faire mieux ?
Source : Le Devoir
Victoriaville a son premier conseiller scientifique en chef
On connaît Rémi Quirion, le scientifique en chef du Québec. Voici maintenant que Simon Barnabé, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières, devient le premier conseiller scientifique en chef de la Ville de Victoriaville. Cette nomination constitue une première pour une municipalité québécoise. Elle permettra à ses instances d’avoir accès à des avis scientifiques ainsi qu’à un large réseau d’experts. Elle démontre aussi l’engagement de Victoriaville pour l’innovation, pour une expertise de pointe visant à mieux appuyer le travail des décideurs et pour de meilleures pratiques en matière d’environnement et de développement durable. Voilà en tout cas une belle reconnaissance de l’impact que peuvent avoir les scientifiques auprès des collectivités !
Source : Ville de Victoriaville
Santé bleue : au bord de l’eau, tout irait mieux
Si les espaces verts suscitent de plus en plus d’études pour comprendre leurs bienfaits sur la santé physique et mentale, les espaces aquatiques extérieurs font eux aussi l’objet de nouveaux travaux de recherche. Car ils pourraient, de manière analogue, favoriser le bien-être. On appelle ça « la santé bleue ». Selon un psychologue environnemental, le Dr Mathew White, être au contact de l’eau serait bénéfique pour plusieurs raisons : cela favoriserait l’envie de bouger, réduirait le stress et l’anxiété, sans oublier que l’air y est généralement moins pollué. Évidemment, d’autres recherches seront nécessaires pour établir clairement un lien entre l’exposition aux espaces bleus et la santé en général. Mais il semble déjà acquis qu’un bon scénario pour garder la forme physique et mentale serait de fréquenter les endroits qui cumulent espaces verts et plans d’eau !
Source : Urbania
À voile et à moteur…
L’industrie maritime a l’habitude de faire preuve de conservatisme. Mais quand même pas au point d’imaginer le retour des navires à voiles. Pourtant, cette révolution est bel et bien en cours. Un passage obligé pour que le transport maritime, en vertu des accords de Paris, atteigne la carboneutralité d’ici 2050. Bien sûr, les voiles des cargos de demain ne seront pas faites de toiles de chanvre. Profitant des percées technologiques, notamment dans l’industrie aérospatiale, elles se profileront sous la forme de panneaux orientables, un peu à la manière d’ailes d’avion dressées à la verticale. Bien entendu, ces cargos seront dotés de moteurs, pour les manœuvres délicates en zones portuaires et pour compenser les éventuelles pannes de vent. Or, s’il y a une chose qui ne manque pas sur les océans, après l’eau, c’est bien le vent. Des ingénieurs assurent que 90 % de la propulsion de ces cargos, à voiles et à moteur, pourrait être assurée par le vent. Et donc, autant de gaz à effet de serre en moins dans l’atmosphère.
Source : FastCompany
Les véhicules urbains légers à l’assaut des villes européennes
VUS, les Européens semblent être davantage nombreux à jeter leur dévolu sur les minivoitures électriques, voire les microvoitures. En fait, leurs adeptes préfèrent utiliser des termes comme Light Urban Vehicle (LUV) afin de ne pas faire référence au mot « voiture », un concept dépassé à leurs yeux. En effet, pour l’Européen moyen qui parcourt 33 km par jour en milieu urbain, à basse vitesse, et avec rarement plus d’un passager quand il n’est pas seul, la berline conventionnelle excède largement ses besoins. Avec un poids de 400 kg, plutôt que 1 800 kg, et des dimensions en conséquence, un LUV se détaille à un prix aussi réduit que son impact environnemental, en plus de se garer très facilement. Mais les LUV feront-ils le poids, dans nos villes, contre les VUS ?
Source : FastCompany
De la vaisselle en céramique à bord des trains allemands
Dans le but d’atteindre la carboneutralité d’ici 2040, la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn offre désormais des repas servis dans de la vaisselle réutilisable. Curieusement, c’était auparavant une option dont seuls pouvaient se prévaloir les passagers de la première classe. D’autre part, au menu de la Deutsche Bahn, pas moins de 50 % des plats sont végétariens ou végétaliens, et certains des repas sont même 100 % bios. Ici au Canada, VIA Rail traîne de la patte. Seuls les repas en classe Affaires, Prestige et Voiture-lit sont servis avec de la vaisselle réutilisable. Mais en raison de contraintes d’espace, dit-on, il n’est pas prévu d’offrir ce choix aux passagers de la classe économique. Il est vrai que la compagnie prévoit atteindre la carboneutralité seulement en 2050…
Source : La Presse
Le cohabitat : quand l’union fait la force
Ce modèle d’habitation, apparu il y a une soixantaine d’années au Danemark, en est encore à ses balbutiements au Québec. Il repose sur une forme d’« individualisme collectif ». Chaque ménage est copropriétaire de son logis, mais aussi d’espaces et de bâtiments communs. Ce qui favorise la collectivisation des biens, tout comme la mutualisation des tâches. Il s’agit donc d’une communauté d’habitations qui se gère en vertu d’un mode de gouvernance « sociocratique » où chacun a un rôle égal à jouer dans la prise de décision. Pour ses tenants, le cohabitat apporterait notamment une réponse au problème de la spéculation immobilière. Reste toutefois à mieux le faire connaître aux autorités réglementaires, ainsi qu’aux institutions bancaires et aux compagnies d’assurance qui demeurent méfiantes face à ce genre de projet. D’ailleurs, seuls deux d’entre eux ont vu le jour au Québec.
Source : Le Devoir
Taxer les surfaces imperméables
En raison du changement climatique, la fréquence accrue des orages éclair met à mal les infrastructures souvent vieillissantes des municipalités. Un phénomène amplifié par la minéralisation des sols qui ne peuvent plus jouer leur rôle d’éponge pour absorber la pluie. Ces surfaces imperméables font donc ruisseler les eaux jusque dans les égouts, ce qui entraîne souvent des surverses. Certaines villes ontariennes ont donc opté pour la taxation des surfaces imperméables, ce qui leur permet, dans un premier temps, de financer la réfection des infrastructures. À terme, cette stratégie peut freiner la minéralisation de nouvelles surfaces, ou même entraîner la déminéralisation d’anciens espaces, à plus forte raison si des incitatifs financiers se retrouvent à la clé. Voilà un type de mesures qui commence à susciter l’intérêt de certaines villes au Québec. À suivre…
Source : La Presse
Société de transport de Laval : le paiement par Débit Interac sans contact maintenant accepté
C’est une première au Québec. Les clients de la STL peuvent désormais payer leur passage par autobus avec Débit Interac®. Le déploiement de cette technologie sans contact a débuté par un premier projet pilote lancé en 2017, mais il n’offrait alors que l’option de paiement par carte de crédit. Le système actuel, qui est installé cette fois sur tous les autobus de la STL, consiste tout simplement à taper une carte de crédit ou de débit sur un terminal de paiement, que cette carte soit réelle ou virtuelle (dans le portefeuille d’un téléphone ou d’une montre). Et bien sûr, la transaction, d’une durée de 120 minutes, permet d’utiliser la même carte pour une correspondance sans être de nouveau facturé. Une innovation bienvenue qui accroît l’accessibilité du service de la STL.
Source : CISION
82 % des Américains s’opposent à la construction de nouvelles autoroutes
Il semble que le fossé se creuse entre les solutions que préconisent les agences de transport locales pour résoudre les problèmes de congestion et les perceptions de leurs citoyens. Plutôt que d’investir dans de nouvelles infrastructures routières, les Américains considèrent, selon une nouvelle enquête nationale, qu’il vaudrait mieux dépenser ces argents pour la réparation des routes, l’amélioration du transport collectif et la réduction de la circulation. Les deux tiers d’entre eux considèrent ainsi que l’élargissement des autoroutes incite plus de gens à conduire, ce qui augmente le trafic à long terme. Autrement dit, le public semble avoir assimilé le concept de « demande induite », à la différence de nombreux décideurs.
Source : Transportation for America
Quand Los Angeles s’inspire de Barcelone
Ville par excellence de l’automobile, Los Angeles est aussi l’agglomération américaine qui, depuis 11 ans, affiche la plus mauvaise qualité de l’air. Un modèle de développement insoutenable, estime son conseil municipal qui vient d’entériner la mise sur pied d’un premier projet pilote de « Park block ». À la manière des « Superilles » de Barcelone, le principe est d’interdire la circulation automobile de transit à l’intérieur du Park Bloc dans lequel on aménage des trottoirs plus larges, des voies cyclables, des placettes, des jardins de pluies… Une stratégie qui consiste tout simplement à reprendre à l’automobile une partie de l’espace urbain pour le reconfigurer à une échelle plus humaine. À suivre…
Source : SmartCitiesDive
Une victoire historique dans un procès climatique
Au Montana, 16 jeunes, âgés de 5 à 22 ans, accusaient leur État d’attenter à leur droit constitutionnel de vivre dans un « environnement propre et sain ». Et, en effet, un article de la constitution locale stipule que « l’État et tout un chacun doivent maintenir et améliorer un environnement propre et sain dans le Montana pour les générations présentes et futures ». Une juge a donc donné raison aux jeunes plaignant·e·s en déclarant inconstitutionnelle une loi qui permet aux autorités de ne pas tenir compte, lors de l’octroi de permis d’extraction d’énergie fossile, des impacts sur le climat des émissions de gaz à effet de serre. Un précédent qui risque bien de paver la voie à d’autres poursuites judiciaires menées par la jeune génération au nom de la planète et leur avenir…
Source : Le Devoir
Suède : après les tablettes, le papier revient en force à l’école
Ce pays, fou de ses enfants, a toujours fait de l’éducation l’une de ses plus grandes priorités. En 2017 il lançait une stratégie nationale numérique soutenue par des investissements massifs dans l’achat de tablettes et d’ordinateurs portables, convaincu de se placer à l’avant-garde des meilleures pratiques en pédagogie. Or, depuis ce temps, les compétences en compréhension écrite des jeunes Suédois de 9-10 ans, bien qu’elles demeurent honorables, sont passées du niveau élevé à intermédiaire. Outre le fait que le temps passé par les enfants devant les écrans augmente notamment la sédentarité et les troubles du sommeil, des études révèlent aussi que leur utilisation durant un cours en présentiel interfère avec l’attention et la mémoire. Bref, c’est le retour du balancier, et des manuels scolaires, dans les écoles de la Suède.
Source : We Demain
Un gobelet à café pliable écologique
On estime que chaque année, dans le monde, il se consomme et se jette (ou se retrouve dans la nature) environ 500 milliards de gobelets de café jetables, et presque autant de couvercles en plastique. Sachant que plusieurs pays bannissent les objets de plastique à usage unique, ou s’apprêtent à le faire, une jeune pousse, basée à Hong Kong, vient de lancer un gobelet à café compostable dont les parois, en se repliant, font office de couvercle de manière à éviter les dégâts lors des déplacements. Cette Good Cup ne sera jamais aussi bonne pour l’environnement qu’une tasse réutilisable, mais, en attendant que les gens modifient leurs habitudes de consommation, voilà une idée astucieuse qui est en phase avec la transition écologique.
Source : FastCompany
Un programme de parentalité positive qui passe le test
Cette approche, qui nous vient de l’Australie et adoptée par une trentaine de pays, repose sur l’attention positive et chaleureuse du parent envers son enfant ainsi que sur l’éducation bienveillante. Pour le résumer, le parent est invité à se mettre à la place de l’enfant quand une situation difficile se présente pour ensuite le guider dans sa sortie de crise plutôt que le contrôler. Cette approche, appelée Triple P (programme de parentalité positive), a été évaluée grâce à la participation de 384 parents québécois qui avaient un enfant de moins de 13 ans. À la suite de ces travaux, les chercheures ont récemment publié trois articles qui détaillent les effets positifs de Triple P sur les comportements des enfants et des parents, et qui dépassent largement les interventions usuelles offertes en CLSC.
Source : ULaval nouvelles