Santé et société

Vapotage : recommandations du directeur national de santé publique

Vapotage : recommandations du directeur national de santé publique

Prévu pour le printemps dernier, mais repoussé en raison de la pandémie, le dépôt du rapport visant à mieux encadrer le vapotage est passé quelque peu inaperçu. Tout comme l’intention du ministre de la Santé et des Services sociaux de mettre en application deux de ses recommandations phares : l’interdiction des arômes et des saveurs, ainsi que la limitation des concentrations de nicotine.

Le groupe spécial d’intervention sur le vapotage, composé de représentants du ministère de la Santé et des Services sociaux, de représentants de l’Institut national de santé publique, de cliniciens, d’autres ministères et organismes gouvernementaux, de directeurs de santé publique et d’organismes non gouvernementaux a formulé ces recommandations dans le but de s’attaquer à la problématique du vapotage chez les jeunes et d’éviter qu’une nouvelle génération devienne dépendante de la nicotine.

Cinq aspects principaux ont retenu l’attention des membres du groupe de travail :

  • les saveurs;
  • la concentration en nicotine;
  • l’accessibilité géographique;
  • l’accessibilité économique;
  • la diversité des produits et les éléments de conception.

À la lumière des études et des enquêtes de consommation, le groupe a formulé les sept recommandations suivantes :

  • Interdire la vente des produits de vapotage (PV) comportant une saveur ou un arôme autres que ceux du tabac, comme c’est le cas pour les produits du tabac.
  • Limiter à 20 mg/ml la concentration maximale en nicotine de tous les PV ainsi qu’encadrer la capacité des réservoirs et le volume maximal des bouteilles de liquides à vapoter.
  • Instaurer un permis de vente pour les PV et, par souci de cohérence, instaurer un permis de vente pour les produits du tabac.
  • Diminuer la densité des points de vente de PV à proximité des établissements d’enseignement.
  • Appuyer l’adoption d’une taxe spécifique provinciale sur les PV.
  • Établir un cadre réglementaire afin de limiter les caractéristiques des PV, notamment celles qui peuvent être attrayantes pour les jeunes.
  • Encadrer de façon stricte les produits émergents, tels que les produits nicotiniques récréatifs sans tabac.

Un vent de fraîcheur

L’organisme Cœur + AVC, qui se réjouit des recommandations formulées dans le rapport, a salué les intentions manifestées par le ministre de la Santé et des Services sociaux de mettre en place des mesures afin de limiter le taux de nicotine et diminuer les saveurs disponibles des produits de vapotage.

Rappelons à ce sujet que Cœur + AVC avait dévoilé, en septembre dernier, les données d’une enquête sur les habitudes de vapotage chez les jeunes. Les résultats de ce sondage, d’ailleurs qualifiés de révélateurs et d’horrifiants, montraient que les jeunes commencent à vapoter avant l’âge de 16 ans, qu’ils le font en moyenne six jours par semaine, à raison de 30 fois par jour, et qu’ils sont dépendants puisque la majorité (59 %) a tenté d’abandonner cette habitude plusieurs fois, mais en vain.

D’autre part, l’étude a permis de constater que plus de neuf jeunes sur dix (92 %) ont rapporté avoir commencé à vapoter en raison des arômes, notamment ceux qui imitent les saveurs de baies, de confiseries, de mangue et de menthe. Plus inquiétant encore, neuf jeunes sur dix (92 %) rapportaient qu’ils utilisent un liquide à vapoter contenant de la nicotine, dont les deux tiers (66 %) disaient consommer les plus fortes concentrations de nicotine offertes, entre 50 et 60 mg/ml.

De son côté, la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac, tout en se montrant optimiste face à l’ouverture manifestée par le ministre, demeure sur ses gardes, impatiente de voir le gouvernement passer à l’action. En effet, monsieur Christian Dubé n’a fourni aucun détail ni présenté d’échéancier précis quant au déclenchement d’un processus réglementaire ou législatif qui encadre le vapotage.

À cet égard, le ministre a déclaré : « La mise en place de mesures visant à mieux encadrer le vapotage est nécessaire. (…). Les recommandations concernant les arômes et saveurs, ainsi que la limite maximale de nicotine nous interpellent particulièrement. » On peut toutefois se demander ce qu’il adviendra des cinq autres recommandations de ce très précieux rapport, comme il le dit. Il s’agit donc d’un dossier à suivre…

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