Santé et société

Comment recruter des bénévoles et maintenir leur engagement?

Comment recruter des bénévoles et maintenir leur engagement?

Ressource

Les bénévoles apportent une aide précieuse aux organismes communautaires et aux autres formes de collectifs. Comment les recruter puis faire en sorte qu’ils aient le goût de s’engager et de rester? Suivez le guide.

Disons-le d’emblée : pour les bénévoles, certaines causes sont particulièrement attirantes. Ainsi, selon Nadia Aubert, qui est coach et formatrice chez Actualisation IDH et qui s’est grandement impliquée auprès de la Fondation Jean Lapointe, c’est le cas des fondations qui aident les jeunes et les enfants malades. Il en va de même des « nouvelles causes », notamment de celles dans le domaine de l’environnement, qui suscitent l’engouement des jeunes.

Les organismes qui soignent leur image ou qui ont des projets innovants peuvent aussi être particulièrement séduisants. « Pour attirer, il faut se démarquer dans la façon de vendre tant son organisation que ses projets, dit Nadia Aubert. Ce qui est créatif et hyper dynamique est intéressant, surtout pour la nouvelle génération. » 

bénévoles

Recruter

Pour tous les organismes, le recrutement exige un important travail en amont. Avant de commencer, il faut déterminer le type de personnes dont on a besoin et les tâches qui leur seront confiées. On doit aussi s’assurer d’avoir les ressources pour bien les accueillir et les soutenir tout au long de leur parcours.

Il faut aussi tenir compte des préférences des candidats. Les bénévoles à qui l’on procure des tâches qui leur conviennent ont plus de chance de s’impliquer sur une longue période voire de recruter à leur tour de nouveaux bénévoles.
 
Notons que les bénévoles ne doivent pas faire les mêmes tâches qu’un employé. « Même si la personne bénévole a certaines responsabilités, même si elle est là depuis 20 ans, elle ne doit pas s’impliquer dans la gestion quotidienne de l’organisme, dit Michel Alexandre Cauchon, directeur de la Fédération des centres d'action bénévole du Québec, à moins que l’organisme reçoive si peu de financement que cela s’avère nécessaire. » Et dans un tel cas, dès que du financement est offert, celui-ci doit aller à un employé·e rémunéré·e.
 
Pour les bénévoles d’affaires et les membres du CA, le recrutement se fait directement auprès des personnes que l’on croit susceptibles d’être intéressées par la cause et prêtes à s’y dévouer. Selon Nadia Aubert, il s’agira de leaders positifs qui voient un avantage professionnel à leur éventuel engagement.

On s’assurera que les bénévoles d’affaires ont un important réseau de contacts, car pour amasser des sous, ils auront à mobiliser les gens autour d’eux. Les futurs membres d’un CA, quant à eux, auront les compétences dont l’organisme a besoin. « Pouvoir compter sur des gens qui connaissent le droit, la comptabilité ou le marketing, c’est précieux », dit Nadia Aubert.

bénévoles

Accueillir et former

Dès l’arrivée des bénévoles, il faut prendre le temps de les accueillir et de leur faire connaître l’organisme vers lequel ils ont jeté leur dévolu. Il faut aussi prendre le temps de bien les former. « Un bénévole ne doit pas être dans le flou, dit Nadia Aubert. Il faut que cette personne sache ce qu’elle a à faire, ainsi que quand et comment elle doit effectuer ses tâches. Il faut aussi que, si elle a des questions, on puisse lui répondre. »
 
Certains organismes concluent une entente avec leurs bénévoles –ce que recommande d’ailleurs la FCABQ. Généralement, celle-ci comporte un code de conduite et un code de déontologie. Selon Michel Alexandre Cauchon, agir ainsi fait montre d’un certain professionnalisme, est apprécié des bénévoles et peut aider à leur rétention. Notons qu’on vérifiera les antécédents judiciaires des personnes désireuses de travailler auprès d’enfants ou d’aîné·e·s vulnérables.

cyclovia
Bénévoles d'une cyclovia à Montréal, en 2017

Soutenir et reconnaître

Les bénévoles effectuent un travail inestimable. Pour les garder mobilisés, il faut faire en sorte qu’ils se sentent bien. Comment ? En rendant l’ambiance agréable. « Il ne faut pas avoir peur de parler avec les bénévoles, de leur demander comment a été leur fin de semaine », dit Michel Alexandre Cauchon. Il faut également leur donner l’occasion de socialiser – il s’agirait d’ailleurs là d’une des sources de motivation les plus courantes pour eux.
 
Une fois les bénévoles bien en selle, il faut les laisser vaquer à leur tâche sans une supervision indue. « Si on passe notre temps à leur demander ‘As-tu fait telle affaire?’, ça risque de leur enlever leur motivation », indique Nadia Aubert. Ce qui ne veut pas dire de ne pas faire de suivi. « Sans les évaluer comme tel, on peut prendre 15-20 minutes pour s’informer de ce qu’ils apprécient et de ce qui, selon eux, devrait être amélioré », dit Michel Alexandre Cauchon. 
 
Ce faisant, il faut écouter leurs réponses et en tenir compte. « Les bénévoles sont sur le terrain, ils voient ce qui s’y passe, ils sont donc bien placés pour donner des conseils, dit Michel Alexandre Cauchon. Et leurs propositions peuvent être vraiment pertinentes. » 
 
Enfin, il faut reconnaître le travail des bénévoles à leur juste valeur. « Ils n’agissent pas pour recevoir quelque chose en retour, mentionne Michel Alexandre Cauchon. Mais avoir une bonne tape dans le dos de temps en temps, c’est apprécié. Cela est d’autant plus important qu’il n’y a pas de rémunération. » Selon le directeur de la FCABQ , la reconnaissance serait d’ailleurs l’un des principaux critères de rétention des bénévoles.

Communauté

Vous avez aimé l’article?

En quelques clics, joignez notre communauté et obtenez le meilleur de 100º grâce à des ressources personnalisées.

Créer mon profil
DEVENEZ AMBASSADEUR ET FAITES BRILLER LES PROJETS DE DEMAIN