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Les bénévoles sont essentiels au bon fonctionnement de la plupart des organismes sans but lucratif. Coup d’œil sur l’expérience de trois organismes avec ces aides précieuses.
Les bénévoles: un apport essentiel pour Fillactive
Ayant pour mission d’encourager les adolescentes à faire de l’activité physique et ainsi devenir « actives pour la vie », Fillactive organise chaque année six événements festifs (ou célébrations) dans autant de régions du Québec ainsi qu’un bal « Père/Fille », qui lui permet de lever des fonds. C’est à ces occasions que l’organisme fait appel à des bénévoles.
Fillactive dresse d’abord une liste des postes clés à pourvoir et des compétences nécessaires, histoire de mettre la bonne personne à la bonne place. Puis, au moment de recruter, l’organisation se tourne vers ses « entreprises amies » – où certains employés acceptent de donner de leur temps –, publie une annonce dans son infolettre et sur ses médias sociaux, et, au besoin, contacte la municipalité ou le centre d’action bénévole de la région où elle s’apprête à se rendre. « On essaie d’être créatifs », dit Élise Hofer, directrice marketing et communications chez Fillactive.
Peu après avoir accepté de s’impliquer pour quelques heures ou une journée entière, les futurs bénévoles reçoivent des nouvelles de Fillactive, ce qui a pour but de les mobiliser. Puis, deux semaines avant l’événement, ils reçoivent un coup de fil ou sont convoqués. C’est le moment de la formation. Au besoin, des réajustements auront lieu sur le terrain.
Les tâches qui sont confiées aux bénévoles sont multiples. Quel que soit l’événement, ils accueilleront les participants. Lors des « célébrations », ils dirigeront les autobus et ravitailleront les participants. À l’occasion du bal, ils décoreront la salle, vendront des coupons de tirage et remettront les cadeaux.
Quelle attitude adopter avec eux ? « Il faut les traiter comme des membres de l’équipe, mentionne Élise Hofer. Et, surtout, être bienveillant à leur égard. Ils sont là pour nous aider et nous avons beaucoup de gratitude envers eux. »
Les bénévoles sont récompensés pour leur travail – on leur donnera une casquette ou un sac, par exemple –, mais, surtout, on fera en sorte qu’ils vivent de beaux moments. « Nos événements sont très positifs et joyeux, souligne Élise Hofer. En faire partie, ça fait du bien à l’âme. »
Les Urbainculteurs: pour une implication citoyenne
Cet organisme de Québec, qui œuvre à la promotion d’une agriculture urbaine « productive, accessible et responsable », fait affaire avec des bénévoles sur une base saisonnière et s’inspire du modèle du Santropol roulant pour maintenir leur mobilisation.
Ici, le recrutement n’est pas nécessaire. « Ce sont les gens qui nous approchent, car ils sont intrigués par ce que nous faisons », affirme Claude-Marie Boulay-Côté, chargée de projet aux Jardins du bassin Louise.
Via certaines ententes avec des écoles ou des organismes, Les Urbainculteurs reçoivent aussi des étudiants et des personnes qui, après un temps d’arrêt, recommencent à fonctionner dans la société. « Nous voulons des gens qui ont à cœur les projets comme le nôtre, qui s’impliquent et qui, par leur participation, se sentent valorisés, indique Claude-Marie Boulay-Côté. Et, pour cela, nous offrons un environnement très inclusif. »
Que font les bénévoles ? Ça va « de la semence l’assiette ». Certains s’impliquent sur une longue période alors que d’autres ne font que passer. « Nous sommes toujours contents d’avoir du nouveau monde. D’ailleurs, notre but, c’est d’éduquer le plus de personnes possible pour qu’elles puissent ensuite jardiner chez elles. »
Les motivations des bénévoles sont diverses. Certains sont là pour le jardinage, d’autres, pour socialiser. « Être ici leur permet de rencontrer des gens avec lesquels ils n’auraient jamais été en contact autrement, souligne Claude-Marie Boulay-Côté. Certains se font des amis à travers ça. »
Lorsqu’elle parle des bénévoles qu’elle côtoie, celle-ci ne tarit pas d’éloges: « On a vraiment des cœurs sur deux pattes. Ils nous donnent tellement! » Comment les inciter à rester? « En les encourageant souvent. Et, surtout, en n’étant jamais fermés à leurs idées. »
L’organisme leur fait aussi sentir qu’ils font partie de l’équipe. Il leur fait parvenir son infolettre, leur offre des rabais à sa boutique, organise des 5 à 7 à leur intention et, après 10 heures de bénévolat, leur procure une carte de membre. Tout pour les mobiliser !
Claude-Marie Boulay-Côté raconte avec émotion comment certains bénévoles ont remonté la pente grâce à leur travail auprès de l’organisme. Une bénévole lui a même dit que cela lui avait sauvé la vie. « Nos bénévoles sont formidables et nous aident énormément, dit-elle. Mais, à la fin, le bénévolat les aide eux aussi. »
Santropol roulant: comme une deuxième famille
Au Santropol roulant – à ne pas confondre avec le café Santropol – on cultive des aliments et on cuisine chaque jour une centaine de repas qu’on livre ensuite. Pour que tout cela puisse fonctionner, l’organisme fait appel à des milliers de bénévoles chaque année.
Cela n’est pas anodin. Car, au fil des rencontres, de précieux liens se créent entre les participants. Certains restent des années durant. Un des bénévoles donne d’ailleurs de son temps depuis la fondation de l’organisme, en 1990.
Parmi eux, des personnes de tous âges, mais aussi beaucoup d’étudiants. « Nous sommes situés au centre-ville de Montréal, entre deux universités, et nous en tirons profit », dit Emma Simon, agente à la collecte de fonds et à la communication auprès de l’organisme, ajoutant que la réputation du Santropol roulant et le bouche-à-oreille facilitent le recrutement.
Participation à la préparation des repas, livraison, tâches à effectuer dans les jardins (situés sur le toit de l’organisme et à la cité hospitalière, près de l’Hôtel Dieu) ou à la ferme (à Senneville), tâches administratives… pour quiconque désire donner du temps à Santropol roulant, le choix ne manque pas.
Certains bénévoles ne font que passer alors que d’autres viennent aider régulièrement. Par contre, on essaie de limiter l’implication bénévole à trois jours par semaine, ce qui rend moins compliquée la gestion des absences imprévues (pour cause de maladie, par exemple).
Tous sont bienvenus, même ceux ayant des besoins particuliers. « On essaie d’être le plus inclusif possible », mentionne Emma Simon, précisant qu’en cuisine, un des bénévoles est non voyant. Il va sans dire que les tâches qui lui sont confiées en tiennent compte.
Après la séance d’accueil, les personnes qui s’activent en cuisine ou dans les jardins se familiarisent avec leurs tâches, guidées par des employés. Pour leur part, les livreurs – qui œuvrent en solo – reçoivent une formation avant de partir. Au retour, ces derniers donneront des nouvelles des personnes visitées qui, souvent, sont seules et isolées. « On veut s’assurer que tout le monde va bien », précise Emma Simon.
Pour garder les bénévoles motivés, on leur offre un morceau de gâteau après leur quart de travail, on les tient au courant des avancées des projets, on leur fait parvenir une carte pour leur souhaiter de Joyeuses Fêtes, on organise des 5 à 7 juste pour eux et on les convie au brunch des Fêtes mis sur pied à l’intention de la clientèle. « Ce qu’ils font pour nous est tellement important, indique Emma Simon. Sans eux, nous ne pourrions pas maintenir nos activités. »
(Crédit photo en Une: Jean-Francois Veilleux | Santropol roulant)
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