Une étude menée par un économiste de la santé de l’université du Nouveau-Brunswick indique que l’interdiction de la malbouffe dans les écoles a un effet positif sur l’indice de masse corporelle des jeunes. Et plus les étudiants sont exposés longtemps à cette politique scolaire, plus son effet est prononcé.
Ainsi, les élèves ayant fréquenté pendant 5 ans ou plus une école où la malbouffe était interdite pèsent, en moyenne, environ un kilo (2 lbs) de moins que les étudiants qui ne sont pas touchés par une telle interdiction.
6 provinces ont banni la malbouffe des écoles depuis 2005
Le milieu scolaire se mobilise depuis plusieurs années pour créer des environnements favorables à la santé des élèves, notamment pour enrayer l’épidémie d’obésité.
Au début de l’année scolaire 2005-2006, le Nouveau-Brunswick et l’Île-du-Prince-Édouard ont mis en place des politiques interdisant la vente de malbouffe dans les écoles primaires et secondaires. Depuis, la Colombie-Britannique, le Québec, la Nouvelle-Écosse et l’Ontario sont à leur tour passés à l’action.
Des résultats
Pour mener son étude, le chercheur a analysé des données issues de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes sur 10 ans. Il a scruté un échantillon de plus de 153 000 jeunes de 12 à 26 ans, dont 22 000 fréquentaient des écoles où la vente de malbouffe était interdite. Les résultats indiquent que :
- chaque année où un étudiant n’a pu acheter de malbouffe à l’école est associée avec une diminution de 0,05 de son indice de masse corporelle (IMC) ;
- l’impact d’une telle politique est plus important sur les filles que les garçons ;
- cet impact est aussi plus important chez les étudiants de 12 à 15 ans.
Des hypothèses
Pour expliquer que l’impact de cette interdiction soit plus important chez les étudiants plus jeunes, le chercheur émet les hypothèses suivantes :
- les jeunes des écoles primaires et ceux qui n’ont pas l’âge de conduire sont moins susceptibles de sortir de l’école pour aller acheter de la malbouffe ailleurs ;
- les étudiants plus âgés avaient terminé leurs études secondaires. D’une part, ils étaient susceptibles d’avoir fréquenté moins longtemps une école où l’interdiction était en vigueur et, d’autre part, avaient peut-être repris du poids en évoluant par la suite dans un environnement alimentaire moins restrictif.
En cette fin d’année scolaire, on peut se réjouir des résultats de cette étude, qui confirme que l’école est un milieu favorable pour agir. Toutefois, comme le souligne l’auteur, d’autres politiques doivent être instaurées dans d’autres milieux, afin de lutter de façon durable contre l’obésité. À ce chapitre, plusieurs municipalités québécoises ont déjà franchi un bon pas en ne servant plus de malbouffe au cours des événements qu’elles organisent, ou en mettant en œuvre d'autres actions pour faciliter les choix sains.
Pour lire le communiqué de l'Université du Nouveau-Brunswick.
Étude complète: Philip S.J. Leonard. Do School Junk Food Bans Improve Student Health? Evidence from Canada. Canadian Public Policy, 43(2), pp. 105–119. June 2017