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Deux ans avant la pandémie, le gouvernement du Québec dévoilait sa Politique bioalimentaire 2018-2025 - Alimenter notre monde. L’objectif : produire et transformer davantage d’aliments, en tablant sur les habitudes de consommation des Québécois, dans le but d’accroître notre autonomie alimentaire. Et les choses vont bon train, peut-être même à cause de la pandémie.
On se souviendra que, en mars 2020, l’autonomie alimentaire était sur toutes les lèvres. Certains craignaient qu’une rupture des chaînes d’approvisionnement entraîne une pénurie de nourriture. D’autres, par solidarité, ont délibérément adopté l’achat local pour soutenir les producteurs d’ici et sauver des emplois. Soudainement, les Québécois prenaient conscience des vulnérabilités de nos systèmes alimentaires fortement dépendants des marchés étrangers.
Le ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), André Lamontagne, dans les pages du magazine Les Affaires, le reconnaît lui-même : « Il y a 18 mois, si un groupe alimentaire avait décidé de faire une grosse campagne publicitaire pour encourager l’achat local, ce transformateur aurait pu investir des dizaines et des dizaines de millions de dollars (M $), mais il n’aurait pas obtenu les résultats qu’on a en ce moment »
Un plan d’action 2.0
Non seulement certaines cibles de la Politique bioalimentaire sont déjà atteintes, mais le ministre Lamontagne vient d'en ajouter de nouvelles. Comme quoi il faut battre le fer quand il est chaud. Et sa stratégie révisée repose désormais sur quatre piliers :
Augmenter la demande : en faisant notamment la promotion de l’industrie bioalimentaire québécoise auprès des consommateurs et en lançant, en septembre 2020, la première Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois destinée aux institutions publiques.
Accroître l'offre : de manière à produire une plus grande variété d'aliments québécois afin de moins dépendre des autres provinces et des marchés internationaux. À ce chapitre, notre potentiel d'autosuffisance est bel et bien réel, mais doit être mieux exploité.
Renforcer la chaîne d’approvisionnement : ce qui implique d'augmenter la productivité des entreprises et donc leur compétitivité, en favorisant, notamment, les investissements en robotisation et en automatisation dans les chaînes de transformation.
Accélérer le virage écologique : de manière à réduire la forte empreinte écologique de l'industrie, notamment en matière d'émissions de gaz à effet de serre, mais aussi en réduisant l’usage de pesticides, en optimisant la gestion de l’eau et en protégeant mieux la biodiversité.
Nous devons, collectivement, prendre acte des leçons durement apprises de la pandémie. Car, d'autres crises sanitaires sont à venir, sans oublier les impacts du changement climatique. Et nous savons désormais que l'autonomie alimentaire est l'une des clés de la résilience d'une société.
À vous de jouer!
Vous souhaitez contribuer à cet effort collectif pour favoriser l’achat d’aliments québécois? Si vous travaillez dans une école, ou que vous avez des liens avec une école de votre communauté, vous pourriez être intéressé par notre appel de projets Pour des aliments québécois dans nos écoles qui sera lancé en janvier prochain.
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