La Pépinière | Espaces Collectifs, Rues Principales et Vivre en Ville ont dévoilé leur projet commun de Laboratoire de l’hiver ainsi qu’un guide pratique d’aménagement hivernal du réseau actif d’espaces publics montréalais.
Après Sapporo et Moscou, Montréal est la grande ville (plus d’un million d’habitants) qui reçoit le plus de neige chaque hiver. Mais cela en fait-elle pour autant une ville d’hiver ? Savons-nous vraiment comment profiter de la saison froide et de la neige ? La Pépinière | Espaces Collectifs, Rues Principales et Vivre en Ville ont décidé de joindre leurs forces afin de créer le Laboratoire de l’hiver, une plateforme de recherche-action pour tester différentes approches par l’entremise de projets pilotes.
Pour avoir déjà réalisé plus d’une trentaine d’espaces collectifs, dont six hivernaux, La Pépinière | Espaces Collectifs croit possible d’amener les gens à réinvestir les lieux publics en hiver, explique son co-directeur, Jérôme Glad. « Ce Laboratoire sera l’occasion de s’inventer des solutions pour répondre aux nombreux enjeux de santé publique que pose l’hiver en matière, par exemple, d’isolement, de mobilité, d’activité physique. De tester, à l’instar du Laboratoire d’hiver de Saguenay, un projet piloté par Rues Principales, différentes approches pour réapprivoiser l’hiver. »
Un Laboratoire de l’hiver, donc pour expérimenter, créer et soutenir des initiatives qui renforcent les pôles d’attraction dans les quartiers et les rendent plus accessibles, qui permettent d’identifier ou de créer des microclimats, qui réinventent l’activité hivernale. Autant de pistes d’actions qui devront ensuite être évaluées, mesurées grâce au volet recherche du Laboratoire sous la responsabilité de Vivre en Ville.
Un guide pour une ville d’hiver
Le lancement du Laboratoire de l’hiver était aussi l’occasion de dévoiler le guide : Ville d’hiver - Principes et stratégies d’aménagement hivernal du réseau actif d’espaces publics montréalais. Et ces stratégies sont déjà nombreuses, s’est enthousiasmé Olivier Legault, conseiller en aménagement et urbanisme pour Vivre en Ville. Même si, du même souffle, il reconnaît qu’il ne s’agit que de la version 1.0, le guide devant inévitablement s’enrichir à la lumière des expériences conduites par le Laboratoire.
Ces stratégies sont axées sur le confort, les loisirs, les paysages et les accès tout en préconisant de « déneiger moins, mais mieux ». L’objectif est de créer des réseaux hivernaux de proximité pour retrouver le goût de jouer dans la neige. Une neige qui loin d’être une nuisance, représente aussi une richesse « énergétique ». Il est par exemple possible d’entreposer cette neige dans des réservoirs et s’en servir, l’été, pour climatiser les édifices.
Dans l’ordre habituel : Jérôme Glad, Marie-Hélène Armand – Ville de Montréal, Patrick Evans - UQAM, Olivier Legault.
Architecte et professeur de design à l’UQAM, Patrick Evans, l’un des panelistes invités à conclure la soirée, a par ailleurs déploré que la neige soit, chez nous, considérée littéralement comme un déchet. « On en mésestime carrément la valeur affirme-t-il. On néglige autant ses vertus "thermiques" que poétiques ou événementielles. » Il rêve du jour où l’on déversera quelques centaines de mètres cubes de neige sur une place publique, en plein mois de juillet, pendant une canicule… Nul doute qu’on l’apprécierait tout autrement !