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L’école primaire Place–de-l’Éveil, à Sainte-Anne-de-Beaupré, n’accueille que 170 élèves. Mais parce qu’une bonne partie de leur cour d’école est régulièrement embourbée, les enfants se retrouvaient confinés sur le carré d’asphalte avec une offre d’activités réduite et des risques de conflits entre élèves. Drainage, réaménagement des aires de jeux réorganisation des horaires ont insufflé un nouveau dynamisme à la période de récréation.
L’école n’est qu’à quelques encablures du fleuve et la nappe phréatique à fleur de la surface empêchait le drainage de la cour au printemps, mais aussi après chaque pluie. La partie gazonnée et le module de jeux étaient souvent inutilisables « C’était toujours une swamp, les enfants avaient les pieds mouillés et se retrouvaient sur l’asphalte », raconte l’enseignante Marie-Claude Bourbeau.
Autre lacune de la cour, côté rue, aucune clôture ou haie ne séparait l’aire de jeu du stationnement et des conteneurs à déchets. Résultat : enfants et ballons se faufilaient entre les autos.
En 2013, un comité s’est formé pour repenser la cour et les élèves ont été invités par leur enseignant à imaginer la cour de leur rêve. Quelque 180 000 $ et deux ans plus tard, les élèves n’ont peut-être pas obtenu la piscine à vagues rêvée, mais c’est bien une nouvelle cour d’école qu’ils ont découverte.
Le drainage avant de réorganiser les aires de jeu
Imperceptibles, la faible pente donnée au terrain et le drain installé en sous-sol étaient des aménagements indispensables pour restituer l’usage des sections inondables de la cour. Plan à l’échelle en main, le comité a ensuite imaginé la future cour. Certains équipements, comme le module de jeux ou les paniers de basket, devaient être déplacés tandis que de nouvelles balançoires, une araignée, des bancs, des tables, des roches et un potager devaient trouver leur place.
« Ça a l’air simple, une cour d’école, mais il y a beaucoup de choses à prendre en compte ! » – Marie-Claude Bourbeau
Les bons conseils du CIUSSS et de l’architecte paysagiste
Agente de promotion des saines habitudes de vie au CIUSSS de la Capitale-Nationale, Émilie Sirois a accompagné l’école dans son projet. « Émilie nous a amenés à réfléchir sur la sécurité et les besoins de surveillance, sur l’éclairage, sur les besoins des enfants », raconte Marie-Claude Bourbeau.
Le module de jeu qui était dans le coin le plus inondable et difficile à surveiller a été déplacé. La clôture qui borde les terrains de soccer a quant à elle été rehaussée pour empêcher les ballons d’atterrir chez le voisin. De même, une haie a été installée entre les terrains de soccer et les balançoires. L’éclairage a été relocalisé pour permettre les activités extérieures jusqu’à la fin du service de garde le soir. Les panneaux de basket qui gênaient le déneigement ont été fixés au mur avec l’accord de la commission scolaire.
De son côté, l’architecte paysagiste a fait des propositions sur les essences végétales, les roches et les matériaux des bancs et des tables. « Les enfants n’ont pas réussi à déplacer les tables », assure en riant Marie-Claude Bourbeau.
Les élèves s’approprient leur cour
À l’été 2015, la nouvelle cour était inaugurée. Le stationnement a été converti en aire de jeu avec de nouvelles balançoires, des bancs et l’araignée. Plus loin, au-dessus du drain, trois terrains de soccer gravillonnés ont pris place. C’est aussi là que la neige est accumulée en hiver et qu’une glissade est aménagée. Le fond de la cour est resté en herbe, mais le module de jeux, en bas de la faible pente, a été déménagé pour lui assurer d’avoir les pieds au sec en tout temps et aussi pour en faciliter la surveillance. De belles tables en granit et des roches agrémentent la section herbeuse. Dans l’imaginaire des enfants, ces tables deviennent des cabanes et en hiver, les pierres sont les tables à l’intérieur de leur fort. Au centre, l’asphalte demeure avec ses marquages habituels.
Mais tous ces aménagements ne seraient pas pleinement fonctionnels sans un horaire qui attribue les différentes aires de jeux aux classes. « L’horaire fait toute la différence, estime l’enseignante, les élèves savent quels jeux ils peuvent faire et il n’y a plus de chicane. » Soccer, balançoires, toile d'araignée, basket… chacun y trouve son compte au fil de la semaine !