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La végétalisation des cours d’école et des milieux de garde est une tendance qui prend de plus en plus d’ampleur au Québec. C’est une bonne nouvelle pour tout le monde, incluant les oiseaux! Avec des aménagements bien pensés, ces derniers viendront assurément manger, se réfugier et peut-être même nidifier dans votre cour. Les occasions d’apprentissages sont alors nombreuses et les bienfaits pour la santé environnementale le sont tout autant.
Effectivement, s’il y a des oiseaux, c’est signe qu’il y a présence de fruits, de fleurs, de graines, d’insectes et d’invertébrés. Bref, c’est qu’il y a de la vie ! Et ce n’est pas tout ! Il est prouvé que l’observation des oiseaux contribue à une meilleure santé mentale. Alors, pourquoi s’en priver ?
Si tout cela sonne comme de la musique à vos oreilles, voici quelques pistes d’action recommandées par Renée Roy-Baillargeon, de QuébecOiseaux, pour vous aider à aménager la cour de votre école de manière à attirer les oiseaux.
1– Évaluez ce que vous avez déjà
Commençons avec une bonne nouvelle : nul besoin d’avoir déjà une cour parfaitement aménagée pour attirer les oiseaux. Avec un peu d’efforts, toutes les cours peuvent devenir hospitalières pour ces vertébrés à plumes.
Il demeure toutefois important de compter sur une grande diversité de végétaux. Pour ce faire, il est nécessaire de réaliser un inventaire des espèces végétales déjà présentes. Ensuite, on s’assure que les trois strates de végétations essentielles pour attirer les oiseaux sont bien présentes : les arbres, les arbustes et les herbacées.
2 – Choisissez des végétaux qui attirent les oiseaux
Une fois l’inventaire complété, vous pourrez mieux choisir quoi planter ! En plus de choisir des espèces qui offriront des fruits, du nectar et des graines pour nourrir nos amis ailés, il est recommandé de privilégier les plantes indigènes qui sont bien adaptées au climat et aux espèces d’oiseaux locales. Points bonus : les végétaux n’auront alors pas besoin d’être arrosés ou protégés du froid.
Évidemment, puisque les espèces indigènes varient d’une région à l’autre en fonction du climat, il sera judicieux de consulter une personne détenant l’expertise nécessaire pour bien planifier l’aménagement et vous indiquer les espèces envahissantes à éviter.
Vos fonds sont limités ? Des leviers financiers existent pour végétaliser les cours d’école et des milieux de garde. Certaines municipalités ont également un programme de vente d’arbres à petits prix. Informez-vous !
3 - Laissez la nature à elle-même
Autre bonne nouvelle: il n’y a pas uniquement la corvée d’arrosage et d’hivernation que l’on peut laisser de côté en planifiant bien son aménagement pour la faune aviaire. L’entretien de l’espace végétalisé peut carrément être laissé à lui-même:
- Gardez le gazon long au printemps - les insectes mellifères viendront butiner les fleurs laissées intactes et les oiseaux auront alors un festin à portée de bec.
- Permettez aux plantes de monter en graines une fois leurs fleurs fanées - les granivores en raffoleront!
- Conservez les feuilles mortes par terre - une grande variété d’insectes s’y abritent, à la grande joie des insectivores, surtout durant leur migration.
- Laissez les tiges intactes - les rabattre au sol empêche les oiseaux d’y trouver refuge et d’y manger les œufs laissés dans les tiges creuses.
4 - Réfléchissez aux autres types d’aménagement
Vous trouvez peut-être surprenant que nous n’ayons pas parlé de mangeoires et de nichoirs jusqu’ici. La raison est bien simple : ces aménagements demandent beaucoup d’amour et d’entretien. Pour éviter la propagation de maladies entre les différentes populations d’oiseaux, les mangeoires doivent effectivement être désinfectées toutes les deux semaines. Vous souhaitez attirer les colibris ? L’eau sucrée de l’abreuvoir doit alors être changée et le contenant nettoyé tous les jours.
Si vous avez une brigade de jeunes débordante de motivation et une personne responsable pour les superviser, alors l’ajout de mangeoires pourra certainement accroître vos chances d’observer les oiseaux de près. Ce sera particulièrement vrai en hiver, quand les autres sources d’alimentation se font plus rares.
Parlant de proximité, assurez-vous d’installer les mangeoires à moins d’un mètre des fenêtres pour réduire les risques de collision contre celles-ci. Ces malheureux incidents génèrent un fort taux de mortalité chez les oiseaux.
Assurez-vous par ailleurs de choisir une mangeoire adaptée aux types d’oiseaux que vous souhaitez attirer, qui sera résistante aux intempéries et facile à nettoyer.
5 - Planifiez l’observation
Renée Roy-Baillargeon précise que, à partir du 3e cycle, l’utilisation des jumelles peut être intéressante pour observer les oiseaux de plus près. Pour les plus jeunes, leur maniement est souvent trop complexe.
On peut aussi s’attarder à reconnaître les oiseaux grâce à leur chant, à observer leur comportement, à identifier leurs différents besoins… Les avenues pédagogiques sont vastes et riches en enseignements.
Étudier les oiseaux permet notamment de mieux comprendre l’écosystème dans lequel nous vivons. En étant impliqué·e·s dans la planification des aménagements ou l’observation des oiseaux, les jeunes comprennent mieux l’importance de maintenir la biodiversité dans leur environnement immédiat.
Vous avez besoin d’inspiration pour planifier vos activités? QuébecOiseaux présente plusieurs ressources pédagogiques pour faciliter votre travail dans sa Zone jeunesse.
6 - Communiquez avec votre club d’ornithologie local
Si un club ornithologique est présent dans votre région, une collaboration fructueuse pourrait être mise en place. Les possibilités sont nombreuses : ateliers éducatifs, informations à propos des espèces présentes sur votre territoire, suggestions d’améliorations à l’aménagement existant.
Vous profiterez alors d’une ressource experte qui pourra transmettre sa passion aux enfants !
7 - Partagez votre démarche
Finalement, n’oubliez pas de promouvoir votre démarche auprès des parents et autres personnes qui fréquentent votre établissement. Plutôt que de se plaindre de l’aménagement végétalisé laissé à lui-même, tous et toutes seront en mesure de mieux comprendre les objectifs poursuivis.
Qui sait Peut-être que cette initiative les inspirera à poser les mêmes actions à la maison, faisant tranquillement de votre quartier un habitat de rêve pour les oiseaux !
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