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« Il faudrait que les adultes écoutent les opinions des enfants pour la cour. Parce que les adultes, c’est pas eux qui jouent dans la cour. » Cette citation d’enfant ouvre la nouvelle publication du Lab-École, Penser la cour de demain, et résume la posture de l’équipe : la cour d’école devrait être imaginée et conçue « à hauteur d’enfant », soit à travers les yeux et le cœur de ces mini-experts de la cour.
Le nouvel ouvrage du Lab-École donne une voix aux enfants et invite les adultes — concepteurs de cours d’école, décideurs politiques, directions d’école, services des ressources matérielles, parents, etc. — à enfiler des lunettes d’enfants pour voir la cour selon la perspective des élèves.
« Écouter les enfants, c’est se doter d’un savoir, de cette vérité qui leur est propre. Leurs souhaits constituent la matière brute à partir de laquelle nous pourrons expérimenter et innover », souligne Pierre Lavoie, un des cofondateurs du Lab-École dans une conversation avec ses comparses, Pierre Thibault et Ricardo Larrivée, dans les premières pages de la publication.
La table est mise. Écoutons nos enfants et, collectivement, innovons pour leur offrir les cours qu’ils méritent.
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Une cour, des possibilités infinies
Penser la cour de demain vise à sensibiliser, faire rêver, inspirer et outiller les acteurs du milieu de l’éducation pour créer des cours d’école qui répondent aux aspirations des élèves. Au fil des pages, il est démontré qu’il y aurait autant de cours idéales qu’il y a d’écoles au Québec. Il n’existe pas de modèle unique, puisque chaque cour possède ses propres caractéristiques : sa configuration, son contexte (urbain, semi-urbain, rural), ses composantes, ses fonctions, ses différents espaces, etc. Le chapitre intitulé « La boîte à outils » met d’ailleurs en lumière l’univers des possibles pour concevoir et aménager une cour où le plaisir des enfants est décuplé.
Ces 1001 possibilités pour créer la cour de demain reposent sur quatre grands fondements essentiels selon le Lab-École : les seuils, la relation au climat, la biophilie et la richesse de jeu. En consultant de nombreux spécialistes de la cour (des jeunes et des moins jeunes!), en observant des enfants jouer dans leur cour, en consultant la littérature relative à la question, l’équipe a vu ces quatre fondements comme autant d’occasions d’améliorer les bonnes pratiques de conception et d’aménagement des cours.
Les seuils
Les seuils franchis par l’écolier dans une journée sont nombreux : le seuil quartier-cour, le seuil école-cour, et parfois, le seuil cour-cour… Le seuil est à la fois accès et limite, et — vu comme espace à part entière que l’on peut doter de qualités propres — il peut devenir synonyme d’expériences enrichissantes.
La relation au climat et la biophilie
Les perceptions entourant le climat et la biophilie dans l’aménagement des cours d’école ont conduit le Lab-École à en faire des fondements de sa démarche. Perçus comme des freins — on ne va pas à l’extérieur en cas de pluie ou si tout est glacé, la verdure et la nature sont malmenées dans les cours — le climat et la biophilie sont plutôt abordés comme des opportunités d’aventure, d’apprentissage et d’expérience.
Adapter la cour de demain afin d’en profiter, qu'importe le climat, est de mise pour s’y amuser toute l’année, surtout au Québec, où les quatre saisons sont très marquées. Les aménagements devraient donc tirer profit du potentiel ludique et pédagogique de chacune des saisons.
Quant à la biophilie — cet amour de la nature et le besoin de son contact — elle est présentée comme un atout dans la cour de demain. En plus de rendre la cour attrayante, confortable (réduction des îlots de chaleurs, brise-vent, etc.), la nature apporte son lot de jeux, de mystères à élucider, de savoirs à découvrir.
La richesse de jeu
Dans une cour d’école, tous les enfants, peu importe leur tempérament, doivent tous y trouver leur compte. On a tout à gagner à créer un environnement riche, varié, stimulant et adapté aux différents jeunes. Le jeu est porteur de nombreuses leçons qui ne peuvent être enseignées, car elles sont acquises par l’expérience.
La cour… pour la vie
En 2019, l’équipe du Lab-École publiait Penser l’école de demain, ouvrage qui a servi de programme architectural aux six Lab-École en cours de construction ou en voie de l’être. Partant du principe qu’une école sans cour n’est pas une école, l’équipe a mis ses lunettes d’enfant pour créer Penser la cour de demain.
Ce vaste exercice a d’autant plus de pertinence lorsqu’on pense qu’un enfant joue dans sa cour d’école 5 fois par jour, en moyenne 180 jours par année, pendant les sept à huit années que dure son parcours scolaire primaire. Et une seule cour accueille de 300 à 450 élèves, selon les écoles.
Mais ce n’est pas tout. La cour est le premier contact de l’enfant avec l’école. Avant même d’y faire ses premiers pas, et avant de découvrir sa classe, l’enfant explore sa cour. Elle est la voie d’accès vers le savoir, vers l’école, cette clé pour la vie. De fait, la cour mérite de devenir l’objet de toutes les attentions.
La version numérique de Penser l’école de demain est disponible sur le site web du Lab-École.
Le Lab-École est soutenu financièrement par le ministère de l’Éducation.