Voilà maintenant 10 ans que les Canadiens de Montréal redonnent à la communauté en offrant, aux jeunes des quartiers défavorisés, des patinoires réfrigérées et des occasions de s’initier au patinage. Petit retour en arrière sur une belle histoire qui aura permis, à ce jour, la création de 10 magnifiques patinoires extérieures réfrigérées dans 5 villes du Québec. Au grand bonheur de milliers d’enfants !
« En fait, précise Geneviève Paquette, directrice générale de la Fondation des Canadiens pour l’enfance, nous avons inauguré 10 patinoires en 9 ans. C’est que, pour l’année 2017-18, celle de Trois-Rivières était déjà programmée. Mais comme cette même année coïncidait avec le 375eanniversaire de Montréal, nous avons voulu souligner l’événement en faisant un legs à la Ville. Donc, cette année, nous prenons une pause. Mais les deux prochaines destinations sont déjà choisies : Joliette, où les travaux vont débuter à l’été 2019 pour une ouverture à l’hiver 2020 et Val-d’Or qui aura la sienne en 2021. »
Le programme de patinoires BLEU BLANC BOUGE a pour objectif d’offrir un plateau sportif de qualité dans des quartiers moins bien nantis et mal desservis en matière d’infrastructures afin de permettre aux enfants et à leurs familles de goûter aux avantages d’un mode vie actif. « Au départ, explique Geneviève Paquette, notre intention était de réaliser un projet phare. On s’est vite rendu compte, avec nos hivers ponctués de redoux, qu’une simple patinoire avec des bandes ne suffirait pas : il fallait la doter d’un système de réfrigération ! »
Quatre saisons
Les patinoires BLEU BLANC BOUGE sont bien plus que des glaces de qualité aux dimensions de celle sur laquelle évoluent les joueurs des Canadiens. Ce sont des plateaux sportifs utilisables à longueur d’année. « La patinoire, elle vit tout le temps, s’enthousiasme Geneviève Paquette. La dalle vient d’ailleurs avec le marquage qui permet de délimiter deux terrains de basketball. Elle peut aussi devenir un plateau de hockey balle, de zumba, de pickleball… En fait les possibilités sont innombrables. »
« Notre but premier, ajoute Geneviève Paquette, ce n’est pas de former de futurs joueurs de hockey, mais bien d’offrir un plateau sportif réservé aux jeunes des quartiers défavorisés pour qu’ils découvrent les bienfaits de l’activité physique, été comme hiver. Et ça, c’est possible uniquement avec le soutien du milieu, car ça prend des gens pour animer un tel plateau et programmer des activités. »
« Il y dix ans, enchaîne-t-elle, nous avons méticuleusement choisi le meilleur endroit pour construire notre première patinoire. On a travaillé avec Québec en Forme, la Ville de Montréal, Centraide du Grand Montréal, la Direction de la santé publique, la Commission scolaire de Montréal et la Commission scolaire de la Pointe-de-l’Île pour finalement arrêter notre choix sur l’arrondissement Saint-Michel. »
Un succès immédiat
Directeur d’arrondissement dans Villeray-St-Michel-Parc-Extension, Stéphane Chénier se souvient de l’enthousiasme que la création de cette première patinoire a généré dans sa communauté.« Une des raisons qui nous laissait croire que notre candidature pouvait être retenue, se souvient-il, c’est que nous avions un bon bassin d’organismes communautaires, rassemblés sous l’égide de la Maison du citoyen qui s’étaient déjà associés à l’arrondissement pour développer des projets sportifs ou culturels. En plus, nous étions déjà engagés dans une démarche de mise à niveau du parc François-Perrault, tout désigné pour recevoir une patinoire. »
« On peut dire que, dès le départ, nous avons été victimes de notre succès, raconte Stéphane Chénier. Dès l’inauguration, la patinoire était tellement occupée qu’il a fallu engager un gardien pour être en mesure de faire respecter la programmation des activités destinées aux jeunes du quartier. Et comme c’était la première du genre, des gens de partout venaient essayer cette glace d’exception. Cet engouement nous a demandé plusieurs ajustements, mais ça prouve que ça répondait à un véritable besoin. »
Une relation à vie
« Au début de l’aventure, nous avions tout à apprendre, explique Stéphane Chénier. Mais, au fil des ans, nous avons mis en place des stratégies pour optimiser les plages horaires dédiées aux enfants et bien répartir le temps d’utilisation. Sur le plan technique, nous avons aussi un peu servi de laboratoire. Par exemple, en fonction de l’achalandage, des températures, à quelle fréquence utiliser la surfaceuse pour maintenir une glace de qualité ? Et tout le temps, nous avons été accompagnés et conseillés par Geneviève Paquette et son équipe. »
« Le legs d’une patinoire BLEU BLANC BOUGE, soutient Geneviève Paquette, crée une relation à vie avec le milieu où elle est établie. On devient partenaire avec l’arrondissement ou la ville. D’ailleurs, dès l’inauguration, on s’assure de garnir le chalet de 100 paires de patins, 100 casques, 100 bâtons de hockey. Ensuite, les équipements sont remplacés lorsque brisés et optimisés au fil des ans. Avec notre partenaire Canadian Tire, on organise parfois des collectes de patins. Bref, à partir du début, il s’établit une relation qui perdure dans le temps. »
« Cette patinoire réfrigérée a réellement servi de catalyseur dans le quartier, affirme Stéphane Chénier. Elle fait maintenant la fierté des gens du quartier, notamment en raison du prestige que lui confère l’image des Canadiens. Le simple fait d’avoir été choisi par la Fondation a eu pour effet de changer l’image de Saint-Michel. Cela a donné un fameux coup de pouce aux organismes qui avaient besoin de ce genre d’outil pour déployer leurs interventions. La patinoire a été le premier jalon d’une série d’interventions qui ont permis d’améliorer le milieu de vie ! »
Un coup de pouce pour le coup de patin
« En 10 ans, on compte au moins 650 000 jeunes avec leur famille qui ont chaussé des patins sur une de nos patinoires, se réjouit Geneviève Paquette. Autrement dit, ça bouge ! C’est vivant ! C’est actif ! Et c’est aussi 2 500 enfants qui ont appris à patiner avec nos moniteurs dans le cadre de notre programme BLEU BLANC BOUGE En action. Car, dès la première année, nous avons constaté qu’il y avait aussi un besoin en matière d’enseignement du patin. Alors on s’est dit : pourquoi ne pas se lancer dans l’aventure et lancer notre propre programme ? »
En 2010, la Fondation des Canadiens pour l’enfance, en collaboration avec Hockey Canada, Hockey Québec et les étudiants en Kinésiologie de l’Université de Montréal, mettait donc sur pied des cliniques d’initiation aux sports de patins destinés aux enfants de 1re et de 2e année du primaire. Le programme BLEU BLANC BOUGE En action vise les objectifs suivants : offrir aux enfants d’âge scolaire, dans un environnement sécuritaire, l’opportunité de pratiquer des activités physiques encadrées, d’adopter de saines habitudes de vie, de socialiser, et de développer le travail en équipe.