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Quoi de mieux pour rapprocher les jeunes du monde bioalimentaire que de les inviter à se mettre les deux pieds dedans? En tant que productrice ou producteur agricole, vous avez peut-être déjà reçu une demande de la part d’une école, ou alors vous songez à offrir une classe verte au champ. Voici des pistes d’action pour que tout se déroule à merveille.
1- Choisir le bon moment de l’année
Pour les fermes maraîchères, ce sera sans doute après la rentrée, lorsque les plants seront à maturité et que les jeunes pourront vivre l’expérience de la récolte. En juin, on peut en revanche leur permettre d’assister à la transplantation des semis et la serre. Évidemment, une exploitation acéricole est plus intéressante durant le temps des sucres et un élevage peut être visité toute l’année !
2- Déterminer la durée d'activité idéale
Vous êtes la seule personne à travailler à la ferme et ne possédez pas de toilette ? Une visite de 2 heures sera bien assez. Si vous prévoyez faire participer les jeunes à la récolte, leur offrir un tour de tracteur et partager un repas, songez à une journée complète.
3- Adapter l’activité selon l’âge des élèves
Les tout-petits aimeront circuler dans un chemin fait de balles de foin, cueillir une rabiole et observer les animaux. Avec les plus vieux, on peut parler du calendrier agricole, du fonctionnement de la serre et des différents ravageurs.
4- Inscrire la visite à la ferme dans un programmation plus large
L’idéal est que l’enseignant·e anime une activité préparatoire en classe, comme une recherche ou des semis, puis qu’il y ait un retour sur les apprentissages, par exemple une présentation orale en équipe sur un légume original.
5- Demander la collaboration du personnel enseignant ou des parents
Votre travail n’est pas d’encadrer un groupe et de ramener tout le monde à l’ordre. Plus les jeunes seront nombreux, plus vous aurez besoin de l’intervention du personnel, de parents accompagnateurs ou encore de membres de votre équipe pour faire des sous-groupes.
6- Récolter des aliments sans trop de dommages
Certains végétaux étant plus fragiles que d’autres, offrez aux enfants de cueillir une betterave, un poireau, une courge, bref, un légume moins sensible à la manipulation. Ou encore, optez pour une parcelle de champ déjà récoltée où il reste des surplus.
7- Ne pas lésiner sur la sécurité
Le tracteur, les outils, les animaux… Plusieurs éléments sur une ferme peuvent représenter un danger pour les enfants et les autres visiteurs. Assurez-vous d’aménager l’espace pour qu’il soit le plus sécuritaire possible, incluant des clôtures. Renseignez-vous également sur vos assurances responsabilité. Finalement, n’oubliez pas de rappeler à vos visiteurs d’apporter des bottes, un chapeau et une bouteille d’eau !
8- Ménagez-vous
Les écoles apprécient énormément votre hospitalité, mais ne brûlez pas la chandelle par les deux bouts ! Les classes vertes ont souvent lieu dans des périodes de l’année pendant lesquelles vous êtes très occupés, et le temps que vous passez avec les élèves ne doit pas nuire à vos activités. Commencez par un seul groupe la première année ou songez à facturer un petit montant à l’école pour compenser votre temps. L’objectif doit être de partager votre passion et de conscientiser les jeunes à l’importance de l’alimentation de proximité… dans le plaisir !
Des expériences inspirantes
Une visite dans Les Jardins du petit Tremble
François Tanguay a reçu quelques fois des élèves du premier cycle du primaire dans sa ferme maraîchère située à Saint-Antoine-sur-Richelieu, qui offre des paniers légumes biologiques. « On était vraiment contents de les voir arriver. On commençait par une promenade dans la forêt enchantée pour chercher des salamandres qu’on capturait pour les relâcher par la suite. Puis, chacun déterrait sa carotte et on dînait tous ensemble sur des tables à piquenique. Ça demande beaucoup d’attention, mais ça ne dure pas très longtemps, 4 heures environ. L’important, c’est d’avoir un petit programme flexible pour s’adapter au groupe. »
Une journée de classe à la ferme Les Couleurs de la Terre
Patricia Claveau et sa famille cultivent des pommes de terre en Mauricie. En plus de recevoir des familles en quête d’agrotourisme et d’une bonne poutine, il lui est arrivé d’accueillir des groupes du primaire au printemps. « Nous avons vraiment aménagé l’endroit en conséquence. Premièrement, le stationnement est loin, ce qui fait que notre site est sans voiture. Nous avons plusieurs animaux, ce qui attire particulièrement les enfants. Nous les avons répartis à divers endroits : ça multiplie l’attrait et permet de faire des sous-groupes par mini-station. Évidemment, on se rend au champ pour déterrer des pommes de terre et ensuite, on fait une dégustation de chips, d’arancini aux patates et de gnocchis. Ce n’est pas rare qu’on les voie revenir avec leurs parents ! »
Faire l’école à la Fibre végétale
Geneviève Bergeron produit des légumes et des éponges biologiques à Saint-Denis-sur-Richelieu. Elle a pour sa part reçu des jeunes du 3e cycle du primaire qui avaient survolé l’agriculture biologique en classe et avaient préparé des questions. « Je leur ai fait visiter les jardins, montré les serres et expliqué mon système de chauffage à la biomasse. Puis, chacun a cueilli sa carotte et a pu constater qu’elle était différente des autres. On s’est alors assis en rond et on a abordé le thème de l’alimentation locale à l’année. Il y avait des ami·e·s qui vivent sur une ferme laitière conventionnelle, d’autres qui ont un jardin presque autosuffisant et d’autres encore pour qui tout cela était nouveau. Ça amène vraiment de belles discussions sur la façon dont est produite notre nourriture ! »
Une visite sans écran à la Ferme Cadet-Roussel
À la Ferme Cadet-Roussel, située à Mont-Saint-Grégoire, les jeunes doivent mettre de côté leur cellulaire pour vivre pleinement l’expérience agricole. Plusieurs activités sont offertes en fonction de l’âge des jeunes et une visite type dure toute la journée. Après avoir vu les animaux, les jardins et les serres, les jeunes sont invités à planter, désherber ou récolter, selon la saison. Deux jeux fermiers sont offerts aux groupes, en plus du parcours dans le labyrinthe construit dans la forêt. L’équipe de la Ferme Cadet-Roussel se fait un devoir de rendre le lieu accessible à la communauté pour transmettre sa passion aux petits et aux grands!
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