Ressource
Grâce à ses appels de projets, 100º s’efforce d’offrir, à celles et ceux qui souhaitent faire la différence dans leur milieu, ce petit coup de pouce nécessaire au démarrage de leur initiative. En se dotant des bons outils, ces porteurs de projets peuvent alors passer à l’action, ce qui débouche souvent sur des histoires inspirantes. C’est le cas de Wivecke Dahl qui, avec son projet intergénérationnel « Cultiver la Terre-Mère pour se rassembler », a pu implanter une serre et de potager sur le terrain du Centre de développement de la formation et de la main-d’œuvre Huron-Wendat (CDFM).
Enseignante en mathématiques et en sciences pendant 15 ans, Wivecke Dahl est une passionnée de jardinage qui œuvre à titre de conseillère pédagogique auprès des étudiants du (CDFM) Huron-Wendat. La raison d’être du Centre est de « former des personnes autonomes, responsables, respectueuses, fières de leurs origines et capables d’exercer adéquatement leurs rôles sociaux ». Et pour mieux remplir cette mission, Wivecke Dahl avait l’intime conviction que les élèves auraient tout à gagner en étant mis en contact avec la nature.
Un jardin pédagogique et communautaire
L’appel de projets 100° « Cultiver l’avenir: des jardins pour apprendre » représentait donc le levier tout désigné pour que Wivecke Dahl réalise son initiative : rassembler les élèves du CDFM et les aînés des résidences de la communauté autour de la thématique du jardinage. Objectif : leur d’apprendre à faire des semis, préparer le sol, aménager les espaces de jardinage, planter, entretenir les jardins, récolter, cuisiner et composter.
La transmission des connaissances s’est effectuée par l’entremise d’ateliers, donnés par des personnes-ressources ou des conférenciers, et qui ont notamment porté sur l’alimentation à faible coût et sur l’importance de l’agriculture. Mais, bien entendu, pour apprendre à jardiner, il faut avoir le loisir de plonger ses mains dans la terre.
Cultiver l’autosuffisance alimentaire
Le financement accordé par 100º a permis à Wivecke Dahl de mener à bien les différentes étapes du projet « Cultiver la Terre-Mère pour se rassembler ». Outre l’acquisition des différents outils de jardinage, des barils pour recueillir l’eau de pluie, il fallait aussi aménager les carrés de potager en bois, les tables potagères et même une petite serre trois saisons tout équipée.
Tout a été pensé de manière à garantir la pérennité du projet et de maximiser ses retombées sur la communauté. Ainsi, les tables potagères, qui sont en réalité des bacs à jardin surélevés, conviennent idéalement aux aînés qui peuvent ainsi apprendre ou réapprendre à cultiver des plantes tout en étant en contact avec des personnes plus jeunes. La serre, de son côté, joue un rôle crucial dans les apprentissages des élèves qui n’ont pas de cours durant l’été. En prolongeant le temps des cultures durant l’automne, jusqu’en novembre, et en devançant le temps des semis dès mars, les élèves profitent d’occasions d’apprentissage plus nombreuses.
À tous ces équipements s’ajoutent aussi un déshydrateur et un autoclave qui permettent la tenue de cuisines collectives afin de transformer les surplus des récoltes à des fins de conservation. À court et moyen terme, l’objectif de Wivecke Dahl est d’atteindre l’autosuffisance afin de produire, chaque année, des légumes, des petits fruits et des plantes aromatiques et médicinales de qualité, et ce, à faible coût.
Culture traditionnelle et agriculture urbaine
« Cultiver l’avenir: des jardins pour apprendre », ce n’est pas seulement pour la communauté une façon d’apprendre à cultiver et de s’approvisionner en légumes frais, mais c’est aussi une manière de partager des savoirs culturels. Au-delà de l’enseignement explicite de certains savoirs scientifiques, Wivecke Dahl souhaite que le jardin serve aussi de laboratoire vivant afin de revisiter, par essais et erreurs, des méthodes de culture plus traditionnelles basées sur des connaissances ancestrales.
En plus de l’aide apportée par 100º, Wivecke Dahl a aussi pu compter sur le soutien de différents partenaires pour mener à bien son projet. Elle a ainsi pu profiter de l’expertise d’un jardin communautaire voisin, des conseils d’un ergothérapeute, d’un travailleur social, d’un nutritionniste et bien sûr de l’aide de la communauté.
Un jardin communautaire rassembleur
À l’origine, le projet a pu rejoindre près d’une centaine de personnes, dont 60 élèves et 40 personnes âgées. Elles ont ainsi eu l’occasion de découvrir de nouveaux légumes, d’accroître leurs connaissances et de les partager, de développer différentes habiletés, d’éprouver un sentiment de fierté, de mesurer leur sens de l’initiative et bien sûr de passer du temps en plein air.
Toujours actif, depuis sa création, le jardin a élargi sa vocation. Il comporte désormais un volet consacré aux jeunes de niveau scolaire afin qu’ils aient plus de contact avec la nature. Et preuve manifeste de son succès, chaque saison, davantage de personnes gravitent autour de ces initiatives rassembleuses. Une nouvelle ressource a même été engagée pour s’occuper de la serre. Et les projets ne manquent pas puisque dans les années à venir Wivecke Dahl souhaiterait arrimer les activités du jardin à la vie étudiante en offrant, par exemple, un profil « cuisine collective » ou encore des cours en sciences biologiques touchant à la photosynthèse, les réseaux racinaires, etc.
Qui sait, un jour peut-être, quelqu’un va planter dans ce jardin pédagogique intergénérationnel communautaire une graine qui donnera un plant de haricot géant…
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