Santé et société

Implanter une initiative intergénérationnelle: un guide en 7 étapes

Implanter une initiative intergénérationnelle: un guide en 7 étapes

Ressource

Vous souhaiteriez implanter une activité intergénérationnelle dans votre municipalité? Voici comment vous y prendre.

1-     Observer

Avant de faire quoi que ce soit, demandez-vous si, parmi les activités que vous offrez déjà, certaines n’auraient pas le potentiel de devenir intergénérationnelles. Ou si l’activité que vous avez en tête ne pourrait pas être complémentaire à une activité déjà offerte sur votre territoire par un organisme du milieu. Dans un tel cas, ce dernier pourrait devenir votre partenaire. Selon Fatima Ladjadj, directrice d’Intergénératons Québec (IQ), il n’est pas rare que des partenariats se forgent dans une telle situation.


Que vous agissiez seul ou avec d’autres, il est important que l’activité que vous prévoyez mettre en place réponde aux besoins des participant·e·s et suscite leur intérêt – peut-être une consultation sera-t-elle nécessaire afin de vous en assurer. Pour que celle-ci permette à des personnes de générations différentes de vraiment se rencontrer, il vous faudra également « créer des contextes de rapprochement », selon les mots de Fatima Ladjadj.


2-     Planifier


Vous avez trouvé une activité intergénérationnelle porteuse ? Demandez-vous quel est le meilleur moment pour la tenir, quelle devraient être sa durée et sa fréquence et combien de personnes pourraient y participer. Enfin, il faudra vous assurez que vous avez le financement nécessaire et que la logistique que vous mettrez en place corresponde aux besoins des participant·e·s – par exemple, l’horaire devra convenir aux jeunes qui fréquentent l’école et l’emplacement devra être adapté aux aîné·e·s qui peuvent avoir du mal à se déplacer.


Dans son guide intitulé « Comment réaliser un projet intergénérationnel », IQ suggère de réaliser un plan d’action afin d’établir les objectifs du projet et de déterminer quelle sera son envergure. Ce guide se trouve sur le site web de l’organisme. Pour y avoir accès, il faut devenir membre d’IQ – au coût de 20 $ pour les particuliers et de 50 $ pour les organismes. Notons qu’IQ offre un soutien à tout organisme désireux de démarrer une initiative intergénérationnelle.
 
3-     Trouver les bonnes personnes


Assurez-vous qu’une personne de votre organisation puisse en être mise à contribution pour prendre les rênes du projet. Comme mentionné dans le document publié par le Centre collégial d’expertise en gérontologie du cégep de Drummondville (CCEG) et intitulé Des initiatives intergénérationnelles qui favorisent le développement de milieux de vie plus sains, sécuritaires et accueillants, en plus d’avoir les connaissances, les compétences et les expertises nécessaires et de bénéficier de l’aval de la direction, cette personne devra être à même de voir le potentiel et la richesse de l’initiative, être proche de jeunes et d’aîné·e·s et faire montre de persévérance. 


Il vous faudra également mettre la main sur un bon animateur. Celui-ci jouera un rôle clé dans la tenue de votre activité. Il est donc primordial qu’il soit capable de motiver les participant·e·s et de faciliter leurs échanges. Dans sa Boîte à outils, la Fédération québécoise des centres communautaires de loisirs présente plusieurs conseils susceptibles de l’aider à bien jouer son rôle.

4-     Promouvoir et mobiliser


Bien sûr, la promotion de votre activité intergénérationnelle représente une étape incontournable. Profitez-en pour prôner les valeurs humaines ou de justice sociale qui la sous-tendent – c’est ce que suggère le CCEG dans son guide – et pour faire état des bienfaits que les activités intergénérationnelles procurent. Ce faisant, adaptez votre message aux différents publics visés – jeune, aîné·e·s et médias ne sont pas nécessairement sensibles aux mêmes arguments – et utilisez des moyens de diffusion susceptibles de joindre l’un et l’autre de ces interlocuteurs. Dans le même ordre d’idées, sur les affiches avec photos et les vidéos, si vous en produisez, assurez-vous qu’elles soient attirantes pour les jeunes et qu’ils s’y reconnaisent. Enfin, si vous prévoyez une activité de clôture particulière, ce qui est suggéré pour que les participant·e·s puissent conserver un souvenir inaltérable de leur expérience, mentionnez-le tout de suite; cela pourrait intéresser les annonceurs.


5-     Sensibiliser


Une fois toutes ces étapes franchies, il est temps de préparer les participant·e·s. Cela peut être fait lors d’une formation ou d’un atelier auquel jeunes et aîné·e·s assisteront séparément. Ce sera l’occasion d’amener les participant·e·s de chacun des deux groupes à identifier les stéréotypes qu’ils entretiennent à l’égard des participant·e·s de l’autre groupe, et de leur permettre de partager leurs craintes. Ce sera aussi l’occasion de les sensibiliser et de les rassurer. Une telle manière de faire favorisera l’ouverture lors de la première rencontre. Dans le guide publié par le CCEG, on mentionne que, pour que l’activité intergénérationnelle soit une réussite, il faut que les participant·e·s fassent montre d’ouverture et de non-jugement à l’égard de l’autre. Julie Castonguay, chercheure au CCEG, indique que jeunes et aîné·e·s se retrouvent à une étape semblable de leur vie, ce qui peut avoir pour effet de les rapprocher. « Ils viennent tous deux de quitter un milieu dans lequel ils étaient confortables pour se lancer vers l’inconnu », dit-elle.


6-     Mettre en œuvre


C’est le moment de démarrer votre activité intergénérationnelle. On conseille de faire en sorte que la première rencontre soit relativement brève, ce qui donnera aux participant·e·s le loisir d’apprivoiser leurs différences, notamment dans le cadre d’une activité brise-glace. Par la suite, des rencontres fréquentes d’une durée d’une à trois heures sont à privilégier. Il faut aussi prévoir des manières de remplacer les absent·e·s, voire de déplacer des séances. Même lorsqu’ils se sont engagés, les participant·e·s peuvent devoir s’absenter à cause d’imprévus.


7-     Évaluer


Même si nous n’en traitons qu’à la fin de cet article, l’évaluation doit être faite tout au long du processus, ce qui permet de s’ajuster au fur et à mesure et d’éviter les frustrations. Un retour sera réalisé une fois toutes les rencontres tenues. On demandera alors à l’animateur ainsi qu’aux participant·e·s ce qui pourrait être fait pour les améliorer. Pour que l’évaluation soit conforme à la réalité et demeure pertinente, il faut que toutes les personnes concernées par le projet y participent.

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