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Depuis 2009, au Québec, plus de 1000 municipalités (incluant les MRC et les communautés autochtones) ont entrepris une démarche afin de devenir une Municipalité amie des aînés, soit une municipalité qui, en s’appuyant sur la concertation et la mobilisation de toute la communauté, favorise la participation de ses aînés, agit de manière globale et intégrée, adapte ses politiques, ses services et ses structures aux besoins à sa population âgée et met un frein à l’âgisme.
La démarche MADA, qui repose sur trois piliers et neuf champs d’action, est un premier pas pour les municipalités qui désirent améliorer la qualité de vie de leur population âgée. Pour les municipalités qui l’ont effectuée, elle a ouvert la porte à des réalisations concrètes. Il s’agit d’une démarche utile, voire nécessaire, car selon l’Institut de la statistique du Québec, la proportion des aînés au Québec continuera de croître jusqu’en 2041 – elle pourrait alors atteindre 38 % dans certaines régions.
6 étapes pour devenir une Municipalité amie des aînés
Le Guide d’accompagnement pour la réalisation de la démarche Municipalités amie des aînés fait état des six étapes à suivre. Un mode de communication adéquat, tant entre les différentes instances municipales qu’envers les organismes du milieu et les aînés, est essentiel à la réussite de chacune d’elles.
1. Obtenir l’accord des élus municipaux
Le conseil municipal adopte une résolution confirmant officiellement l’intérêt de la municipalité à l’égard de l’amélioration des conditions de vie des aînés et de leur inclusion dans la communauté. Il désigne le responsable du dossier aînés – il s’agit généralement de l’élu responsable des questions familles et aînés (élu RQFA). Il précise le mandat du comité de pilotage et en désigne les membres. À noter : les MRC, qui ont les mêmes obligations, doivent obtenir une résolution de chacune de leurs municipalités.
2. Mettre en place un comité de pilotage
Ce comité, présidé par le responsable du dossier aînés, est formé d’acteurs des secteurs politique, public, privé et communautaire, ainsi que d’aînés. Il permet à des acteurs ayant une volonté commune et des compétences complémentaires de travailler ensemble afin d’améliorer la situation des aînés. Dès les premières rencontres, chaque membre choisit le rôle qu’il y jouera.
3. Effectuer un diagnostic social
Le comité de pilotage est responsable de la réalisation des différentes phases menant au diagnostic social, qui devrait être fait conjointement avec des organisations du milieu et des aînés. L’exercice comporte un portrait statistique du milieu et un inventaire de ce qui existe dans la municipalité à l’égard des aînés. Il permet de découvrir quelles sont les forces et faiblesses de la municipalité ainsi que de déterminer ce qui devra être amélioré.
4. Rédiger une politique des aînés et un plan d’action
Élaborée par le comité de pilotage, la politique des aînés s’appuie sur les constats du diagnostic social. Elle fait état des valeurs et des principes de la municipalité ainsi de ce que la municipalité entend par le terme « aînés ». On y trouve les principes liés au vieillissement actif ainsi que les orientations ou les champs d’action sur lesquels la municipalité veut intervenir. À cette étape, il faut déterminer quels sont les enjeux prioritaires. Cela fait, des discussions ont lieu avec les directions des services municipaux visés. Une version finale de la politique est transmise aux partenaires et aux aînés du territoire. Lorsque le processus est terminé, la politique des aînés est adoptée par le conseil municipal.
Le plan d’action est lui aussi réalisé par le comité de pilotage. On y trouve les objectifs qui ont été fixés et les actions à réaliser. Pour chacune d’elles, il faut le nom du responsable et des partenaires engagés dans sa réalisation, la liste des ressources nécessaires ainsi que les résultats attendus. Il est important que les thèmes du plan d’action concordent avec les champs d’action MADA et que plusieurs actions soient implantées en collaboration avec des partenaires du milieu. Le plan d’action sera consulté par le conseil municipal, notamment lorsque des sommes devront être allouées.
Une fois terminés, la politique des aînés et le plan d’action seront soumis au conseil municipal pour adoption. Par la suite, les documents pourront être lancés publiquement.
5. Procéder à sa mise en œuvre
Les municipalités ont ensuite trois ans pour mettre en œuvre leur plan d’action. Si elles n’ont pas les moyens de payer pour la réalisation des actions prévues, elles doivent trouver du financement.
Un comité de suivi doit alors être créé – cela se fait via une résolution du conseil municipal. Y siègent notamment le responsable du dossier aînés ainsi que des membres du comité de pilotage. Le premier suit la mise en œuvre du plan d’action, recueille des données pertinentes et fait en sorte que, si nécessaire, des correctifs soient apportés. Le comité de suivi détermine si les actions prévues ont été implantées, et si elles ont permis d’atteindre les objectifs.
6. Évaluer la démarche et les actions
Une évaluation en continu est effectuée par le Secrétariat à chaque étape de la démarche afin de mesurer les progrès et les résultats obtenus. Puis, un bilan global est effectué. C’est le moment de regarder rétrospectivement ce qui a été fait à chaque étape et de dresser un état de la situation, lequel est transmis aux partenaires.
