4 municipalités qui ont mis le vieillissement actif à l’honneur

Deux fois par semaine, de jour ou de soir, le club de marche de Sainte-Ursule invite les gens à se regrouper au village pour une petite virée de 7 à 8 km. À l’hiver 2021, les randonnées de raquette se sont ajoutées. Cette fois, c’est 5 km à parcourir sur des sentiers. « On a même fait de la raquette au clair de lune », dit Denise Béland, conseillère municipale et responsable du dossier des aînés.

Qu’elles se déroulent à pied ou en raquettes, les randonnées regroupent des personnes de 65 à 85 ans. Il faut dire que de 50 à 60 % des citoyen·ne·s de cette municipalité sont des personnes âgées. « Ce n’est pas une course, dit Denise Béland. Chacun y va à son rythme. » Pour s’assurer que tous peuvent participer et le faire en sécurité, la municipalité s’est procuré des bâtons, des paires de raquettes et des dossards.

La municipalité s’est aussi associée à Vie active, un programme de la FADOQ. Deux fois par semaine, des aîné·e·s se rendent au local de l’organisme pour faire de l’exercice. Ensuite, ils se rencontrent autour d’un café pour échanger. Voilà un endroit où l’activité physique se taille une place de choix !

Dans le cadre d’une initiative intitulée Au cœur de l’action, Sainte-Hélène de Bagot a réalisé trois parcours de marche de 2 à 7 km, ainsi qu’un parcours actif situé au parc des Plantes. « Nous voulions que les aînés puissent faire de l’activité physique et sortir de l’isolement », dit Olivia Bourque, coordonnatrice en loisirs à la municipalité.

Les parcours de marche sillonnent les rues de la municipalité. Pour sa part, le parcours actif, réalisé à l’initiative d’une citoyenne et avec l’aide d’un kinésiologue, comporte six stations. À chacune d’entre elles, un panneau propose quelques exercices qui se font à l’aide du mobilier urbain (bancs, tables, supports à vélo ou autres). Ceux et celles qui ont besoin de plus d’indications ont accès à des vidéos en ligne. « Un tel parcours correspond aux besoins des personnes de tout âge », dit Olivia Bourque, coordonnatrice en loisirs. De l’animation est aussi offerte.

Le parcours a été inauguré au printemps 2022, mais il existe depuis 2020. « Les gens étaient contents de pouvoir faire de l’exercice à l’extérieur, dit Olivia Bourque. Dans un contexte de pandémie, cela leur permettait de briser l’isolement. »

Le parc Raymond-Villeneuve était fréquenté par les aîné·e·s de la résidence située à proximité. On a voulu y créer un aménagement intergénérationnel où ils seraient mis à l’honneur.

Pour ce faire, on a donné un coup de jeunesse au terrain de pétanque, installé du mobilier urbain – dont une balançoire accessible en fauteuil roulant –, et refait les sentiers pour qu’ils puissent être parcourus avec une marchette. On a aussi installé une table sous une toile qui sert de pare-soleil et une toilette écologique accessible aux personnes à mobilité réduite. Enfin, on a amélioré l’accès au site.

Par la suite, on a aménagé une section pour les jeunes enfants ainsi qu’un endroit pour les jeunes. « Il y a beaucoup de grands-parents qui fréquentent le parc avec leurs enfants et petits-enfants », dit Amélie Arbour, coordonnatrice des loisirs à la municipalité.

Le parc a été réaménagé il y a deux ans, et est davantage fréquenté depuis. Lors de son inauguration, diverses activités ont été réalisées, dont un tournoi de pétanque. En finale, un groupe de jeunes de 7 à 12 ans a affronté un groupe d’aîné·e·s. Comme quoi, l’intergénérationnel, ça rapproche !

Dans cette municipalité, l’aménagement du centre-ville a été refait pour permettre aux aîné·e·s de circuler plus facilement et de manière plus sécuritaire. Parmi les réalisations, mentionnons des aménagements de plain-pied où il n’est plus nécessaire de lever le pied pour passer de la rue au trottoir; l’élargissement des trottoirs qui a notamment permis l’ajout de mobilier urbain, dont des bancs; le rétrécissement des rues aux intersections afin de diminuer la distance entre les trottoirs; l’aménagement de passages piétonniers en pavé uni; et l’installation de bornes de recharge pour triporteurs. « Tout cela sert les aîné·e·s, mais aussi les jeunes familles avec des poussettes », dit Charles Verville, coordonnateur de la division des communications à la ville.

Lorsqu’on lui demande ce qui a fait la réussite du projet, Charles Verville souligne le succès des consultations qui ont eu lieu dès sa conception. « Nous avons travaillé avec divers organismes, dont la FADOQ, et nous avons consulté des gens de différentes tranches d’âge », dit-il. Un effort particulier a été mis pour sensibiliser les employé·e·s de la ville aux besoins des aîné·e·s. Ainsi, certain·e·s ont utilisé des simulateurs pour se mettre dans la peau, tantôt de personnes malentendantes, tantôt de personnes malvoyantes. D’autres se sont promenés en triporteur ou en quadriporteur. « Cela leur a permis de réaliser quels sont les défis à relever en matière d’aménagement urbain », explique Charles Verville. Bien comprendre la réalité des aîné·e·s : elle est peut-être là, la clé du succès.

Notons que, pour leurs réalisations, les villes de Saint-Ursule et de Sainte-Hélène de Bagot ont reçu des fonds du Projet de soutien aux municipalités d’Espace Muni : « Les saines habitudes de vie : pour une santé globale des personnes aînées dans un contexte de pandémie ». Pour sa part, le parc Raymond Villeneuve a été aménagé grâce à des fonds du Programme d’infrastructures Québec-Municipalités (PIQM).