Coalition Poids: comment adopter une politique alimentaire municipale

Les entrevues téléphoniques ont permis d’identifier les éléments ayant fait émerger la politique alimentaire, comme l’accès à des sources de financement externe ou les initiatives d’autres municipalités.

Au chapitre des facteurs facilitants, la mobilisation politique du maire ou de la mairesse, ou encore de membres du conseil municipal arrive en première place. La collaboration est également de mise, notamment avec les équipes sportives, les concessionnaires alimentaires, les services municipaux et les citoyen·ne·s.

Du côté des barrières, les auteures relèvent, entre autres, l’incertitude de certaines municipalités au sujet de leur champ d’action en matière d’encadrement de l’offre alimentaire. À ce chapitre, elles peuvent s’appuyer sur plusieurs politiques et lois du Québec, comme le plan d’action 2022-2025 de la Politique gouvernementale de prévention en santé, Loi sur les compétences municipales, la Loi sur l’aménagement du territoire et l’urbanisme et la Loi sur le développement durable.

Actuellement, 11 politiques alimentaires et 10 politiques en saines habitudes de vie incluant un volet alimentaire ont été adoptées par autant de municipalités. Le guide détaille les stratégies qu’elles ont employées pour parvenir à leur fin. Parmi celles-ci, on compte la création d’un comité pour concevoir et mettre en œuvre la politique, ainsi que la rédaction d’un plan d’action prévoyant une mise en place progressive afin de faciliter la participation des partenaires.

Ainsi, la municipalité peut également mettre en place des mesures pour favoriser l’accès aux aliments sains, notamment en facilitant l’installation de marchés publics et de commerces alimentaires, fixes ou mobiles, près des quartiers résidentiels et de divers lieux d’intérêt comme les plages, les places publiques ou les gares.

De plus, en 2022, la Cour suprême du Canada a confirmé le droit des municipalités d’encadrer l’implantation des établissements de restauration rapide sur leur territoire. Les détails concernant l’adoption d’un règlement de zonage à cet effet sont abordés dans un autre document récent produit par la Coalition Poids.

Les auteures du guide soulignent également que l’émergence de communautés nourricières et de systèmes alimentaires territorialisés indique que les municipalités se réapproprient leur rôle dans le système alimentaire. Elles peuvent ainsi, tout en mettant l’accent sur la santé et la qualité de vie de leurs citoyen·ne·s, contribuer, entre autres, à une meilleure gestion des déchets, ainsi qu’à la promotion d’aliments sains et locaux.

Voilà bien des arguments pour aller de l’avant en s’inspirant des politiques alimentaires existantes. Au cours des quatre dernières années, les villes de Laval (2019) et de Val-d’Or (2020), ainsi que la communauté de Dolbeau-Mistassini (2020) ont agi en ce sens. Au chapitre des communautés nourricières, Saint-Bruno de Montarville (2017) et Contrecœur (2022), font partie des villes qui sont passées à l’action.

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