Saine alimentation

Contrecœur: une communauté nourricière engagée

Contrecœur: une communauté nourricière engagée

Ressource

L’accès à des aliments sains et abordables, l’autonomie alimentaire, l’adaptation aux changements climatiques et l’agriculture durable font partie des préoccupations de nombreuses collectivités du Québec. Plusieurs d’entre elles ont choisi d’aborder concrètement ces enjeux en s’engageant dans une démarche de communauté nourricière avec le soutien de l’organisme Vivre en Ville. Coup d’œil sur le travail accompli à Contrecœur, en Montérégie.

« L’alimentation est un levier extraordinaire pour travailler sur plusieurs enjeux à la fois, souligne Chantal de Montigny, coordonnatrice - Accès à une saine alimentation pour Vivre en Ville. Se nourrir touche la santé, la sécurité alimentaire, le développement social, mais aussi la protection de l’environnement et, bien sûr, le développement économique. »

Si chaque collectivité peut effectivement aborder une démarche nourricière en fonction des enjeux qu’elle juge prioritaires, la mobilisation du milieu tout au long du processus demeure un incontournable. « Il est très important de s’assurer que tous les acteurs clés ont l’occasion de participer à la réflexion et que les citoyens soient non seulement informés et consultés, mais aussi entendus », insiste Chantal de Montigny.

ville nourricière

Contrecœur : une démarche nourricière ancrée dans un plan de développement durable

La municipalité de Contrecœur, qui compte près de 10 000 habitants, est située au bord du fleuve Saint-Laurent, dans la MRC Marguerite d’Youville. La mairesse Maud Allaire, élue en 2017, a posé plusieurs jalons avant d'entreprendre une démarche de communauté nourricière. « Contrecœur était auparavant fortement engagée dans la démarche Fleurons du Québec et consacrait donc un gros budget à l’achat de plantes annuelles, relate-t-elle. Nous avons plutôt choisi de mettre l’accent sur des aménagements nourriciers. »

En octobre 2019, la municipalité a dévoilé un Plan d’action de développement durable, qui inclut une orientation « développement de l’agriculture urbaine ». Actuellement, le service d’horticulture de Contrecœur aménage et entretient 12 sites nourriciers en libre-service où les citoyens peuvent se servir en fines herbes, légumes et même en petits fruits, car, en 2020, un projet de forêt nourricière porté par deux citoyens a obtenu un des budgets participatifs octroyés par la municipalité.

consultation citoyenne

Une démarche collaborative

En 2021, grâce à une subvention de 25 000 $ octroyée par le MAPAQ*, Contrecœur a retenu les services d’accompagnement de Vivre en Ville pour déterminer les grandes orientations de sa démarche de communauté nourricière. « Des citoyens, un organisme de récupération alimentaire, le Centre d’action bénévole, le CISSS de la Montérégie-Est, le MAPAQ, la MRC, ainsi que plusieurs services municipaux ont participé au processus de réflexion, explique Nicklaus Davey, directeur général adjoint de Contrecœur. L’expertise de Vivre en Ville nous a aidés à bien documenter notre système alimentaire local, ainsi que toutes les initiatives et activités qui s’y rattachent. »

communauté nourricière

Une vision commune et un plan d’action

Un des objectifs de ces rencontres d’information et de consultation citoyennes, des tables de travail et des sondages était de formuler une vision commune sur laquelle la suite de la démarche va s’appuyer. Cette vision se décline ainsi : « L’alimentation locale est ancrée dans les habitudes de l’ensemble des Contrecœurois·es grâce à l’implication de tous les acteurs de la communauté nourricière. »

Le plan d’action « Contrecœur Ville nourricière 2023-2027 » est en cours d’élaboration et sera dévoilé durant le premier trimestre 2023, une fois que toutes les parties prenantes en auront commenté l’ébauche finale.

« En plus de continuer à développer l’agriculture urbaine, nous devons agir pour combler notre déficit en agriculture de proximité, confie Nicklaus Davey. Il n’y a pas de maraîchers locaux ici, car, même si 52 % de notre territoire est zoné agricole, il est occupé par de grandes cultures de blé, de maïs et de soya destinées à l’alimentation animale ou la production de biocarburant. Nous explorons plusieurs avenues : louer des terrains municipaux à des agriculteurs biologiques, encourager la création d’une coopérative et aller chercher des subventions pour l’achat d’équipements mutualisés, etc. »

« Ce plan d’action inclut la réalisation de projets structurants, mais aussi l'intégration de l’accès à l’alimentation dans la planification d’un nouveau projet d’urbanisme, par exemple, souligne Maud Allaire. Nous visons également le développement d’une véritable culture nourricière à travers des activités rassembleuses qui mettent l’accent sur l’inclusion et la solidarité. »

agriculture urbaine

Maintenir la mobilisation du milieu

En ce qui concerne les défis à venir, la mairesse et le directeur général adjoint s’entendent sur un point : la mobilisation des parties prenantes est le moteur de cette démarche et un gage de son succès. « La pandémie a bien sûr été un frein, mais elle ne nous a pas empêchés d’avancer, précise Maud Allaire. De plus, la réalisation de plusieurs projets nourriciers concrets a maintenu l’intérêt, la fierté et la solidarité de nos citoyens. Nous sommes conscients que cette démarche va s’étaler sur plusieurs années, mais la mobilisation fait partie de nos forces, car notre communauté est tissée serrée. »

 

Des capsules vidéo pour en savoir plus

Vivre en Ville a produit trois vidéos qui expliquent le concept de Communauté nourricière :

 

Communauté

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