Avant de se lancer, il importe de vérifier que le projet est pertinent pour la collectivité. C'est le rôle de l'étude d'opportunité. Elle pose les bonnes questions et aide à prendre une décision éclairée. Concrètement, voici les principales questions à se poser :

1. Y a-t-il un intérêt ?

Avant de se lancer, il faut vérifier que le projet est pertinent pour la collectivité. Peut-être qu’un·e citoyen·ne passionné·e a lancé l’idée ou que la municipalité souhaite dynamiser son centre-ville ? Peu importe qui l’a imaginé, un marché ne peut fonctionner que s’il répond à un besoin.  

2. Le milieu est-il prêt ?

Comment et où les gens de votre communauté consomment-ils ? Quelles sont leurs réalités économiques ? Analyser l'offre existante et le contexte local permettra de voir si le projet peut s'ancrer durablement.

3. Des producteur·rices et des artisan·es œuvrent-ils à proximité ?

Cette étape vise à évaluer le potentiel de l’offre. La quantité et la variété sont-elles au rendez-vous ? Y a-t-il un intérêt de la part des producteur·rices et artisan·es du coin ?

4. Les gens veulent-ils d’un marché public ?

Un marché n'a de sens que s'il attire la population. Prévoir des sondages ou des consultations aide à cerner l’intérêt et les attentes et, conséquemment, à adapter le projet à la réalité du terrain.

5. Où et comment l’implanter ?

Un bon marché, c’est un lieu accueillant, facile à trouver, agréable à fréquenter. Il faut donc choisir un site accessible (à pied, en voiture, en vélo), bien situé, et qui disposera des services de base (eau, électricité, toilettes, stationnement). Il faut aussi réfléchir à son format : saisonnier ou à l’année ? En plein air ou sous un abri ? Ces choix façonneront l’expérience du public.

6. Combien cela coûtera-t-il et qui s’en occupera ?

Il faut estimer les coûts dès le départ, tout comme les sources de revenus possibles (location des kiosques, subventions, partenariats). On doit aussi penser à la structure de gestion. Qui portera le projet ? Une municipalité ? Un OBNL ? Un comité mixte ? Cette structure doit être bien définie, transparente, crédible et capable d’assurer le bon fonctionnement du marché, semaine après semaine.

7. On y va ? Ou on n’y va pas ?

Après avoir observé, écouté et fait les calculs, est-ce que le projet est réaliste ? Si oui, on passe au plan de mise en œuvre.

Le plan de mise en œuvre, c’est la feuille de route concrète : on sort du « si » pour entrer dans le «  comment ».

1. Identifier pourquoi on le fait… et pour qui ?

Pourquoi veut-on d’un marché public ? Pour qui ? Quelles valeurs guideront les décisions à venir ?

2. Se conformer aux règles

Permis, autorisations municipales, assurances, ententes avec des partenaires, règlements internes du marché public (qui peut vendre, et quoi ?)... Il faut tout prévoir pour partir du bon pied et éviter les malentendus.

3. Recruter des marchand·es

Le recrutement des marchand·es passe par une communication claire du projet, de ses conditions (coûts, horaires, règles) et de ses avantages. Il fait aussi l’orienter de manière à prévoir une offre diversifiée et attrayante, qui donne envie aux gens de revenir chaque semaine.

4. Aménager le site

Eau, électricité, déchets, signalisation, stationnement… tout doit être pensé pour le confort, la sécurité et la conformité aux règles.

5. Coordonner, jour après jour

Cela demande une gestion quotidienne : accueillir les marchand·es, répondre aux imprévus, encadrer les bénévoles, assurer la communication... Une bonne coordination fait toute la différence dans l’expérience vécue sur le terrain.

6. Le faire connaître… et aimer

Affiches, réseaux sociaux, animations sur place, partenariats locaux… chaque geste compte pour faire rayonner le marché et créer un attachement à ce dernier.

7. Mesurer les résultats

Dès la première saison, il importe de mesurer l’impact du marché pour mieux s’ajuster. Le nombre de visites, le chiffre d’affaires des marchand·es et le taux de satisfaction font partie des éléments intéressants à chiffrer.

Un marché public ne se construit jamais seul. Il repose sur un élan collectif. Producteur·rices, citoyen·nes, municipalités, bénévoles et partenaires doivent s'y engager ensemble. Mais le résultat en vaut largement l’effort. Un marché public bien implanté transforme un quartier, un village ou une ville. Il donne un visage humain à notre alimentation, crée des liens et dynamise l’économie locale.

Besoin d’un coup de pouce pour vous lancer ?

L'Association des marchés publics du Québec (AMPQ) propose un Guide de démarrage clair et accessible, sur son site web. L'AMPQ offre également un accompagnement personnalisé pour toute personne ou organisation souhaitant créer, développer ou consolider un marché public.