Alimentation institutionnelle

Doter son école d’une cible d’achat d’aliments québécois : comment et pourquoi ?

Doter son école d’une cible d’achat d’aliments québécois : comment et pourquoi ?

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En septembre 2020, le gouvernement du Québec dévoilait la Stratégie nationale d’achat d’aliments québécois, qui encourage les institutions publiques à augmenter leur approvisionnement alimentaire local. Pour ce faire, celles-ci sont invitées à se fixer une cible d’achat d’aliments québécois. Le gouvernement souhaite que 100 % des établissements, dont les écoles publiques, se soient fixé une telle cible d’ici 2025. Partout à travers la province, de nombreuses écoles ont entamé une démarche et en tirent plusieurs bénéfices. Votre curiosité est piquée ? Voyons de quoi il en retourne.

 

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Qu’est-ce qu’une cible d’achat d’aliments québécois ?

Se fixer une cible d’achat, c’est se doter d’un objectif quantifiable pour augmenter la proportion d’aliments locaux dans l’offre alimentaire de l’école. Il existe deux sortes de cibles :

  1. Un nombre minimum de plats composés à partir d’aliments québécois. Le nombre minimum est de 5 plats par menu cyclique, et ce, sur une base annuelle. Mais cela pourrait être plus ! Un plat, que ce soit une entrée, un plat principal, un accompagnement, un dessert ou une collation, est considéré local lorsqu’il est composé d’au moins 50 % d’aliments québécois, en termes de poids ou de volume.
  2. Une proportion d’aliments québécois dans les achats Cette cible est la plus couramment utilisée par les écoles. Elle est axée sur la part en pourcentage des coûts d’approvisionnements québécois sur les coûts d’approvisionnements totaux annuels. À noter que les boissons sont comptabilisées.

Sont aussi inclus dans le calcul les aliments transformés au Québec, comme le café torréfié chez nous ou les mets préparés ici à partir d’aliments importés. Les marques de certification d’Aliments du Québec peuvent d’ailleurs aider à les repérer.

aliments locaux

Par où commencer ?

Pour se fixer une cible réaliste, qui sera motivante tout en étant atteignable, il faut bien entendu prendre une « photo » de la situation de départ. C’est pourquoi il est bon de se doter d’une grille de quantification, qui dressera la liste de tous les aliments achetés sur une année, avec le coût, la quantité et la provenance. Vous pourriez être surpris de constater que, déjà, une grande quantité de votre offre alimentaire est locale !

Remplir la grille pour la première fois peut être certes laborieux, mais il s’agit d’une étape incontournable puisque c’est la base de toute la démarche. Pour vous accompagner, le programme de reconnaissance Aliments du Québec au menu offre des modèles de grilles et surtout, une large connaissance de la provenance des aliments chez les différents fournisseurs et distributeurs.

Comment fixer sa cible d’achat?

Lorsque la grille est remplie, Geneviève Chatelain, chargée de projets Alimentation durable chez Équiterre, suggère d’identifier les aliments qui sont les plus faciles à remplacer, comme les pommes, le poulet et les produits laitiers, ou encore les légumes de saison. On peut également identifier les aliments qui sont consommés en grande quantité, et dont le remplacement aura un impact plus important. Par exemple, si le tofu est à l’honneur dans votre menu, le remplacer par du tofu du Québec aura un effet significatif sur votre cible. Une autre stratégie est de modifier une partie du menu pour intégrer davantage de recettes inspirées d’aliments du Québec.

Lorsque vous aurez complété cette étape, vous aurez une idée de votre capacité d’amélioration pour l’année à venir. Votre cible pourrait être, par exemple, que votre menu soit composé de 75 % d’aliments du Québec, ou encore de 8 plats locaux par semaine. Après un an d’utilisation, la mise à jour de votre grille de quantification vous permettra de savoir si votre objectif est atteint, et de vous en fixer un plus ambitieux pour l’année suivante !

repas à l'école

Pourquoi augmenter son approvisionnement local ?

« La motivation première qui pousse les écoles à se fixer une cible d’achat d’aliments québécois est d’offrir ce qu’il y a de mieux aux élèves, explique Geneviève Chatelain, qui a accompagné de nombreuses écoles dans le cadre du programme De la ferme à l’école. C’est vrai en matière d’alimentation, mais aussi d’éducation alimentaire. Ce sont des outils qui vont les suivre toute leur vie ! »

Même son de cloche chez Aliments du Québec. « C’est tellement cohérent avec la vision du futur des établissements scolaires, car plusieurs sont déjà engagés dans une démarche de développement durable et l’approvisionnement local en fait partie, soutient Mathilde Laroche-Bougie, coordonnatrice principale du programme Aliments du Québec au menu. Dans le cadre des journées Les institutions mangent local, j’ai vu des directions d’école rencontrer des producteurs de chez nous et des enfants faire des découvertes. Ça provoque inévitablement des étincelles ! »


Mais ce n’est pas tout, car les bénéfices d’une telle démarche sont nombreux. En voici dix :

  1. Elle améliore la santé des élèves et de la communauté ;
  2. Elle est écologique puisque les aliments parcourent une plus courte distance ;
  3. Elle permet à l’établissement scolaire de se démarquer, entre autres grâce à la visibilité accordée aux établissements reconnus Aliments du Québec au menu ;
  4. Elle est éducative et peut faire partie d’une démarche plus large visant à renforcer la littératie alimentaire des élèves ;
  5. Elle envoie une image positive des services alimentaires auprès des élèves et de leurs parents ;
  6. Elle renforce le sentiment d’appartenance envers l’école ;
  7. Elle constitue un projet commun mobilisateur autant pour la direction, le personnel de soutien, le corps enseignant, les élèves et la communauté ;
  8. Elle stimule l’économie locale grâce aux partenariats développés avec des producteurs et des transformateurs locaux ;
  9. Elle renforce l’autonomie alimentaire de la province ;
  10. Elle crée un véritablement mouvement au sein des écoles, partout au Québec !
     

Votre école sera-t-elle la prochaine à se rallier au mouvement en faveur de l’achat local qui gagne les institutions ?

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