Activité physique

Grossophobie et activité physique des jeunes: un outil pour les écoles

Grossophobie et activité physique des jeunes: un outil pour les écoles

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La Coalition québécoise sur la problématique du Poids (Coalition Poids) vient de publier un nouvel outil afin d’aider les intervenant·e·s à instaurer des contextes d’activité physique susceptibles d’éviter que les jeunes vivent des expériences négatives associées à la stigmatisation à l’égard du poids.

Ce document repose en partie sur un rapport de stage d’Hendrik Pineda, analyste-recherchiste à la Coalition Poids. Menée en collaboration avec la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques enseignants du Québec (FÉÉPEQ), cette enquête a porté sur des jeunes de 14 à 17 ans dans le cadre de cours d’éducation physique et à la santé, en plus de sonder des enseignant·e·s.

Ces travaux montrent que la stigmatisation à l’égard du poids que vivent les enfants et les adolescents freine leur engagement à l’égard de la pratique d’activité physique et nuit à leur inclusion sociale. Il importe donc de leur offrir des environnements sains et inclusifs aussi bien à l’école que sur les terrains de jeu.

Grossophobie

Grossophobie : pas une question de poids

L’état de santé des jeunes d’aujourd’hui est préoccupant. Ils sont en moins bonne forme physique que les générations précédentes et sont plus susceptibles de développer de manière précoce des maladies chroniques comme de l’hypertension et du diabète de type 2. Parmi les coupables, on pointe souvent du doigt l’obésité et la sédentarité.

Or, ces discours, quand ils ne sont pas nuancés, peuvent engendrer de la grossophobie, ce qui « se caractérise par un ensemble d’attitudes et de comportements négatifs qui stigmatisent et discriminent les personnes grosses ». Et les répercussions peuvent être très dommageables : faible estime de soi, mauvaise image corporelle, risque accru de détresse psychologique et augmentation du risque de troubles alimentaires. Autre effet pervers : les personnes qui vivent cette stigmatisation risquent de délaisser la pratique d’activité physique.

La société change, les connaissances évoluent, et donc, on doit désormais revoir certaines idées reçues. « Il faut déboulonner le mythe selon lequel il suffit de pratiquer de l’activité physique et de bien s’alimenter pour perdre du poids, explique Hendrik Pineda. Il existe tellement de facteurs qui déterminent le poids d’une personne, dont plusieurs qui échappent à son contrôle, que l’on ne peut plus tenir de tels discours. »

« Mieux vaut orienter le propos en fonction des saines habitudes de vie, enchaîne-t-il, peu importe le poids de la personne. Il est d’ailleurs prouvé que l’activité physique apporte toujours des bénéfices, quelle que soit la taille de la personne. Alors, il est crucial d’établir, dans le cadre de cours d’éducation physique, par exemple, des climats qui vont permettre d’inclure toutes les personnes, peu importe leurs aptitudes ou leurs habiletés. »

Grossophobie

La bienveillance

Hendrik Pineda souligne que si le sport de compétition est généralement bien soutenu, le sport récréatif, lui, est moins bien valorisé. C’est pourquoi la Coalition Poids recommande de proposer des activités physiques qui misent plus sur la progression des élèves plutôt que sur leur performance.

Bien sûr, il ne s’agit pas d’éliminer le cadre compétitif en tant que tel, mais d’axer la pratique d’activité physique sur la bienveillance et l’entraide. « Par exemple, explique Hendrik Pineda, on peut mettre en place des activités dans lesquelles ceux qui montrent de plus grandes aptitudes les utilisent afin d’aider les autres. Bref, de miser sur la collaboration plutôt que sur la compétition, et le plus possible dans un esprit ludique. »

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S’outiller et se former

La mise en place de climats inclusifs et bienveillants vaut aussi bien durant les cours d’éducation physique que lors d’activités parascolaires, ou encore dans les parcs et même chez les fédérations sportives, tient à préciser Hendrik Pineda. Ce dernier suggère donc à tous les intervenants, qui œuvrent auprès des jeunes dans les sphères sportives, de mieux s’outiller. Outre les formations continues offertes, par exemple, à la FÉÉPEQ, il leur recommande fortement de visiter la page Grossophobie et image corporelle : S’outiller pour mieux intervenir, sur le site de la Table québécoise sur la saine alimentation.

Enfin, il est aussi essentiel que les décideurs prennent conscience de ces enjeux. C’est pourquoi la Coalition Poids recommande au gouvernement d’intégrer dans sa Politique-cadre Pour un virage santé à l’école des actions et des stratégies pour prévenir la grossophobie et promouvoir une image corporelle positive.

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