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Saviez-vous que le développement global des jeunes peut être influencé par leur image corporelle et que celle-ci peut avoir un impact important sur leurs habitudes de vie? Durant la pandémie, l’image corporelle des adolescent·e·s a été mise à rude épreuve. Alors, comment pourriez-vous adapter vos interventions auprès des jeunes pour les aider à être mieux dans leur peau et les amener à adopter des comportements favorables à leur santé et leur bien-être?
Comment se porte l’image corporelle des ados?
L’adolescence est une période critique pour le développement de l’image corporelle. En effet, en plus de forger leur identité et leur personnalité, les adolescent·e·s sont très sensibles aux influences externes et ils ont tendance à se comparer à leurs pairs. À cela, on ajoute les nombreuses transformations physiques qui viennent avec la puberté!
Les données récoltées lors du plus récent sondage commandé par ÉquiLibre et effectué par la firme Léger à l’été 2021 (1) démontrent d’ailleurs que le tiers des jeunes de 14 à 17 ans souhaite perdre du poids. Et pourquoi veulent-ils être plus minces ? Pour se sentir mieux dans leur corps et avoir plus confiance en eux… Or, il y a des stratégies beaucoup plus saines que la perte de poids pour permettre aux jeunes d’en arriver là !
Comment la pandémie a-t-elle affecté leur image corporelle?
Le contexte de la pandémie a malheureusement exacerbé les enjeux d’image corporelle auxquels les jeunes étaient déjà confrontés. En effet, selon le même sondage, les deux tiers des jeunes ont été plus présents sur les réseaux sociaux et 17 % d’entre eux ressentent plus de pression qu’avant la pandémie pour correspondre aux standards de beauté. Quatre jeunes sur dix rapportent aussi avoir davantage entendu parler de poids dans leur entourage et dans les médias durant les derniers mois.
On remarque même que 28 % des jeunes se sentent plus préoccupés par leur poids qu’avant la pandémie. Celle-ci aurait affecté négativement la relation qu’ils entretiennent avec la nourriture, pour près de la moitié d’entre eux, ainsi que la relation qu’ils entretiennent avec la pratique d’activités physiques pour environ un jeune sur trois. Ce n’est pas une cause perdue pour autant ! Comme adulte significatif œuvrant auprès des jeunes, vous pouvez les aider à voir leur alimentation, leur pratique d’activités physiques et leur corps autrement !
Comment aider les jeunes à être mieux dans leur peau?
D’abord, restez vigilant·e·s pour ne pas ajouter une pression supplémentaire aux jeunes pour qu’ils mangent mieux ou qu’ils bougent plus. Ce serait contre-productif ! Dans votre discours et vos gestes, il importe de ne pas associer l’alimentation et l’activité physique avec le contrôle du poids. On veut ainsi éviter que les jeunes se mettent à se priver d’aliments ou à faire du sport dans le seul but de maigrir. Pour améliorer leurs habitudes de vie, misez plutôt sur le plaisir et le bien-être comme motivations premières.
Amenez les jeunes à remettre en question le modèle unique de beauté véhiculé dans la société et aiguisez leur esprit critique face aux images de corps présentées dans les médias. L’atelier Paraître : une raison d’être ? est tout indiqué pour amener ce genre de réflexions chez les jeunes puisqu’il vise à les aider à reconnaître les sources et l’influence des normes sociales de beauté sur leur image corporelle. Peut-être pourriez-vous aussi exposer les jeunes à plus de diversité corporelle ? Par exemple, en leur montrant des vidéos de personnes inspirantes de tout gabarit ou en les encourageant à s’abonner à des pages et à des comptes sur les réseaux sociaux prônant la diversité et l’acceptation de soi, comme le compte Instagram d’ÉquiLibre.
Vous pouvez aussi contribuer à associer la notion de plaisir à la pratique d’activités physiques. Par exemple, en instaurant un climat de respect qui favorise l’acceptation de la diversité corporelle lors de la pratique de sports ou en faisant découvrir de nouvelles activités physiques pouvant susciter l’intérêt des jeunes. Consultez ce Guide destiné aux enseignant·e·s d’éducation physique et à la santé pour obtenir d’autres pistes d’action concrètes. Le principe est le même avec l’alimentation. Tentez de rendre le moment du dîner agréable et parlez des aliments de façon positive.
Accompagnez les jeunes dans l’écoute de leurs besoins corporels. Ce pourrait être en animant l’atelier pédagogique Quand la pleine conscience prend tout son sens qui permet de discuter des signes de faim et de rassasiement, de l’importance de les ressentir et d’apprendre à les respecter.
Enfin, développez le réflexe de valoriser les jeunes pour leurs forces, leurs réalisations et leur personnalité plutôt que pour leur apparence. Invitez les jeunes à miser entre eux sur leurs accomplissements et non sur leur silhouette.
Être un modèle positif est déjà un bon début!
Après ces deux ans de pandémie, les jeunes ont besoin plus que jamais d’être soutenus dans le développement de leur image corporelle. Pour ce faire, vous pouvez adapter vos interventions et organiser des activités ou des ateliers, mais gardez en tête qu’agir comme modèle positif compte aussi pour beaucoup. Cela ne veut pas dire être parfait·e (la pandémie a aussi affecté les adultes!). Ça veut surtout dire d’être conscient·e de l’image que vous renvoyez auprès des jeunes. Prenez le temps de vous questionner sur vos propres attitudes, croyances et préjugés, puis tenter d’éviter de les perpétuer.
Pour continuer vos réflexions sur le sujet et obtenir d’autres pistes d’intervention, inscrivez-vous à la formation Favoriser une image corporelle saine à l’adolescence qui est offerte en ligne et qui peut aussi être animée en salle ou en virtuel.