« Chaque année, précise Joséphine Tschirhart, chargée de projets pour le Mouvement santé mentale Québec (MSMQ), on choisit l’une des Sept astuces pour renforcer la santé mentale de notre campagne parapluie. Les astuces, ce sont comme les piles d’une batterie qui permettent de recharger notre santé mentale en accumulant des facteurs de protection. Donc, cette année, on met l’accent sur l’astuce “Se ressourcer”. Et on propose de se ressourcer de deux façons différentes : par la nature et par les liens. »

« Tout va très vite dans notre monde, rappelle Joséphine. On est constamment surstimulé. Ce que l’on propose aux jeunes, c’est de prendre une pause de tout ça. De faire un petit pas de côté, de s’accorder des espaces de respiration. »

Les jeunes sont conscients de cette pression et nombreux sont ceux qui voudraient s’en évader. Selon l’Association pour la santé publique du Québec, 76 % des jeunes souhaitent ralentir leur rythme de vie. Une autre étude, encore plus récente, indique que 70 % des jeunes rapportent mal se sentir après avoir passé du temps sur les médias sociaux. Près de la moitié (46 %) des jeunes répondants trouveraient même préférable de vivre dans un monde sans Internet !

Se déconnecter du numérique est certainement un premier pas vers la reconnexion au vivant. Le MSMQ propose donc une activité créative, clé en main, et adaptable à chaque milieu. Le mouvement invite donc les jeunes et leur entourage (intervenant·es, enseignant·es, parents) à passer un moment dans un parc, en forêt, dans une cour d’école, au bord du fleuve, d’une rivière… pour laisser libre cours à leur créativité. Et aussi à faire de l’art nature : à créer des œuvres éphémères avec les éléments qu’ils trouvent sur place.

« De nombreuses études démontrent les bienfaits du contact avec la nature sur la santé physique et mentale, explique Joséphine. Quand je dis “contact avec la nature” ça peut être dans le parc à côté. Il n’est pas nécessaire d’aller en forêt pour réaliser l’activité proposée. Les études le montrent : la nature, petite ou grande, fait du bien. Il suffit d’être exposé à la nature pendant 20 à 30 minutes pour ressentir une amélioration de l’humeur et une diminution du stress. »

« Passer du temps ensemble, enchaîne Joséphine, c’est favoriser les moments de partage, de curiosité, de conversation, d’échange. C’est aussi une manière de se ressourcer. L’activité de complicités intergénérationnelles que l’on propose, elle aussi clé en main, mise sur les intérêts partagés entre les jeunes et des personnes de leur entourage d’une autre génération. Par exemple, un parrain ou une marraine. »

« Souvent, quand on utilise le mot intergénérationnel, souligne-t-elle, on pense aux personnes aînées. Mais une nouvelle génération, ça va apparaître tout le 20 à 30 ans. Donc, ce lien intergénérationnel, il peut s’établir avec des personnes d’âges divers. Et il existe mille et une façons de nouer ce genre de complicité : photographie, jeux vidéo, camping, musique, lecture, jardinage, pêche, cuisine, arts plastiques, sport… »

Tout le monde, ou presque, sait que le contact avec la nature ou avec d’autres humains est susceptible de nous apporter des bienfaits. Mais alors, pourquoi donc encadrer de telles activités à l’aide de guides ? « C’est pour encourager le passage à l’action, explique Joséphine. On le sait que la nature nous fait du bien. Et que c’est bien d’établir des liens, en face-à-face, surtout quand ils permettent à deux générations d’échanger. Mais, c’est tellement évident qu’on ne pense pas à faire une promenade sur l’heure du dîner ou rendre visite à son oncle ou sa grand-mère pour faire une activité ensemble. »

Et Joséphine d’ajouter : « Oui, c’est encadré, mais c’est aussi pour rendre les activités plus ludiques. Par exemple, le guide Pour une connexion au vivant s’adresse surtout aux intervenants ou aux enseignants pour qu’ils pensent à planifier de telles activités. Et eux-mêmes en profiter. C’est une manière, pour eux aussi, de prendre une pause, de s’aménager un espace de respiration. Car ces activités ne demandent pas beaucoup de supervision ou d’encadrement, à part pour la sécurité des jeunes, bien évidemment, quand on est dehors. »

« D’ailleurs, enchaîne-t-elle, on profite du mois de juin pour faire connaître notre guide. Parce que c’est la fin de l’année scolaire. Alors, on plante une petite graine afin que les enseignants pensent à programmer une activité d’art nature à la rentrée d’automne. Avant que tous les calendriers soient pleins. Et ce sera bientôt la saison des camps d’été et des camps de jour. Voilà une activité sympathique à proposer aux jeunes. Même chose pour les maisons de jeunes ou encore les Centres jeunesse emploi. »

C’est le temps d’en profiter pour se ressourcer, en nature ou en famille, et de recharger notre santé mentale !