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La santé mentale est une composante essentielle à la santé au même titre que la santé physique. Les experts s’entendent désormais pour dire qu’une bonne santé mentale ne se résume pas à l’absence de troubles mentaux, il faut aussi considérer l’atteinte d’un état de bien-être mental.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé, la santé mentale correspond à « un état de bien-être mental qui nous permet d’affronter les sources de stress de la vie, de réaliser notre potentiel, de bien apprendre et de bien travailler, et de contribuer à la vie de la communauté ».
Dans cette optique, la santé mentale positive « s’attarde aux aspects mentaux positifs de l’être humain et à son potentiel de croissance, comme ses forces et ses capacités, le bonheur, des qualités telles que la responsabilité, le courage, la créativité et la persévérance, ainsi que les ressources matérielles ». On évalue donc la santé mentale à l’aide d’une échelle de mesure axée sur les indicateurs positifs. Ainsi, une personne peut avoir une santé mentale florissante ou, à l’inverse, une santé mentale languissante, et ce, en dépit de la présence ou l’absence de troubles mentaux.
Le concept de santé mentale positive est en plein essor depuis la pandémie. Déjà connu des experts, le terme se retrouve de plus en plus dans les médias et les documents gouvernementaux. Toutefois, l’approche n’est pas nouvelle. « L’idée des deux continuums est généralement bien admise dans la littérature, tant ici qu’en Europe, indique Marie-Claude Roberge, conseillère scientifique à l’Institut national de santé publique du Québec. Elle est présente au Canada depuis les années 80. Des travaux de Santé Canada, en 1988, montraient alors une distinction entre santé mentale et troubles mentaux. L’idée était de reconnaître que les gens qui avaient des troubles mentaux diagnostiqués sévères et persistants pouvaient aussi bénéficier d’une bonne vie, que si on améliorait leurs conditions de vie, ils pourraient vivre sainement malgré les symptômes. On commençait à reconnaître les déterminants autres que médicaux pour améliorer la santé. »
Plusieurs déterminants individuels, sociaux et structurels peuvent effectivement compromettre la santé mentale, dont la consommation d’alcool et de drogues, la pauvreté, la violence, les inégalités et un environnement hostile. D’autres déterminants, comme des compétences socioémotionnelles élevées, la pratique régulière d’activité physique, une éducation de qualité, un soutien familial important et un sentiment d’appartenance à la communauté peuvent l’améliorer. L’absence ou la présence de troubles mentaux peut bien sûr affecter la santé mentale.
Le Dr Martin Gignac, chef du département de pédopsychiatrie à l’Hôpital de Montréal pour enfants, souligne l’importance de distinguer les troubles mentaux et la santé mentale. « En sachant qu’elle peut tout de même bien vivre sa vie, malgré un trouble mental diagnostiqué, une personne pourra avoir un espoir qu’il existe des outils et traitements qui lui permettront de réaliser ses aspirations et ses rêves malgré tout. Cette approche vaut aussi pour toutes sortes de maladies qui occasionnent des handicaps ou déficits. » Voilà pourquoi les programmes de pairsaidants sont porteurs, note-t-il. « Les personnes diagnostiquées qui ont repris une vie en société, qui ont un travail et une famille, sont des modèles très importants pour les patients. »
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Pour poursuivre votre lecture sur le sujet, consultez notre dossier spécial « La santé mentale des jeunes : l’affaire de tous », appuyé par les statistiques les plus récentes ainsi que des entrevues avec plusieurs experts. Notre équipe de rédaction y décortique le concept de « santé mentale positive », qui fait l'objet d'un intérêt croissant depuis quelques années. Une attention particulière est également portée à deux problématiques des plus actuelles: l'utilisation des écrans et l'écoanxiété.
Ce dossier spécial invite également les lecteurs à faire connaissance avec trois personnes qui, chacune à leur manière, ont créé des programmes exceptionnels et innovants pour encourager le bon développement et le bien-être des jeunes:
- Mary Gordon, fondatrice du programme scolaire international Roots of Empathy/Racines de l’empathie
- Jean-Philippe LeBlanc, fondateur de l'organisme Face au vent et du programme H(être)
- Martin Dusseault, fondateur et coordonnateur du programme Bien dans mes baskets
Une grande série d'initiatives inspirantes, au Québec ou ailleurs, y sont également présentées pour encourager le passage à l'action, dans les différents milieux de vie.
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