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Les élèves des écoles Sacré-Cœur, Marguerite-Bourgeoys, des Berges et Saint-Fidèle, dans la région de Québec, profitent d’une cour plus verte et dans laquelle est désormais aménagée une classe extérieure, et ce, depuis une rentrée scolaire justement marquée par de fortes chaleurs.
Ces projets de verdissement et d’aménagement de cours d’école ont été parrainés par Nature Québec dans le cadre de son programme Milieux de vie en santé. Un programme qui vise notamment à lutter contre les îlots de chaleur, à protéger la biodiversité et à permettre aux citadins de renouer avec la nature.
Tout commence par un projet pilote, en 2016, à l’école Jeunes-du-monde, dans le quartier Limoilou. « La grande cour qui relie les deux pavillons de l’école était située dans une importante zone d’îlots de chaleur, explique Gabriel Marquis, chargé des communications chez Nature Québec. La cour, elle-même, devenait souvent un espace torride que fuyaient les élèves. Nature Québec, de concert avec la direction scolaire, a donc orchestré la plantation d’arbustes, de vignes et l’installation de mobilier afin d’offrir aux jeunes un milieu plus propice au jeu et à leur épanouissement. »
Valeur d’exemple
Cette année, Nature Québec a décidé de mener quatre projets de front. L’organisme avait d’abord identifié deux écoles, Sacré-Cœur et Marguerite-Bourgeoys, dans le quartier Saint-Sauveur, comme des candidates prioritaires. Ces écoles sont en effet situées dans des milieux fortement minéralisés où les îlots de chaleur sont nombreux, alors que les accès aux espaces verts sont très limités. Les deux autres écoles, des Berges et Saint-Fidèle, ont été proposées par l’organisme Fusion Jeunesse qui souhaitait s’inspirer du succès de l’école Jeunes-du-monde.
« Bien entendu, reconnaît Gabriel Marquis, quatre écoles, ce n’est pas beaucoup. Mais, cette année, notre objectif premier était de démontrer que ça se fait. Que c’est possible ! Et que ça peut être réalisé un peu partout. On voulait prêcher par l’exemple. Et montrer aux parents et aux enseignants tous les bénéfices que ça peut apporter aux enfants, surtout dans un contexte de changements climatiques. »
La participation de tous
Pour réaliser ce genre de projets, Nature Québec, qui en finance une partie, doit pouvoir compter sur le soutien des directions scolaires de même que sur l’aide de partenaires du milieu. Mais il s’appuie aussi sur la mobilisation des parents, des enseignants et des élèves. En amont du projet, Nature Québec organise donc des ateliers participatifs avec les élèves pour qu’ils contribuent, dans une démarche de co-design, à la conception des aménagements de leur cour d’école. Une fois cette étape franchie, Nature Québec confie les travaux de construction à une entreprise, puis elle organise des journées de plantation avec les élèves et les parents. Cela devient donc une cour d’école par et pour les élèves.
« L’année prochaine, confirme Gabriel Marquis, nous voulons réaliser d’autres projets de cette nature, peut-être même à l’extérieur de la Capitale-Nationale. Mais nous ne pouvons pas en faire l’annonce pour le moment. Ce sera probablement du cas par cas en fonction des besoins les plus criants, car Nature Québec ne peut pas couvrir l’ensemble du territoire. Ce qui compte, c’est de faire la démonstration que de telles initiatives sont réalisables partout au Québec. C’est la raison pour laquelle nous souhaitons bientôt publier un guide des bonnes pratiques pour le verdissement d’une cour d’école et l’aménagement de classes extérieures, comme nous l’avons fait pour les ruelles vertes. »
À propos de Nature Québec
« Nature Québec, précise Gabriel Marquis, est un organisme de conservation voué, depuis 1981, à la protection des milieux naturels et de la biodiversité. Nous souscrivons aux objectifs de la Stratégie mondiale de conservation de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), dont nous sommes un des membres. Or, en 2016, nous avons lancé le programme Milieux de vie en santé. Le but, pour nous, est de poursuivre ce même objectif de protection de la biodiversité, mais cette fois dans une perspective urbaine. Alors, en plus de permettre aux citadins de renouer avec la nature, nous souhaitons aussi lutter contre les îlots de chaleur à l’aide du verdissement, et d’un meilleur aménagement des espaces. »