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Aux quatre coins du monde, des communautés se mobilisent pour célébrer le vélo, la mobilité active et le plaisir de se réapproprier la rue à travers des cyclovias. Le concept gagne en popularité et le Québec n’est pas en reste. D’ailleurs, vous pourriez vous aussi mettre en place une cyclovia dans votre milieu de vie!
Qu’est-ce qu’une cyclovia ?
Une cyclovia est un parcours cycliste ludique temporaire s’étalant sur une ou plusieurs rues fermées à la circulation automobile. Accessible à pied ou à vélo, elle est agrémentée d’activités diverses qui favorisent les rencontres. L’intérêt d’une cyclovia réside dans sa simplicité : nul besoin de bâtir une nouvelle infrastructure, elle est rapide à mettre en place et gratuite pour les personnes qui l’utilisent. Un bon moyen de dynamiser votre quartier le temps d’une journée !
D’où vient le concept de cyclovia ?
C’est à Bogota, en Colombie, que le concept de ciclovia a vu le jour pour une première fois en décembre 1974, lors d’une mobilisation citoyenne qui a rassemblé plus de 5000 manifestants, à pied ou à vélo. Organisé par l’association Pro Cicla, portée par des étudiants, cet événement a donné une voix à la population qui souhaitait se réapproprier la rue, davantage pensée pour l’automobile, et faire la promotion du transport actif. L’initiative citoyenne a par la suite été reprise par la municipalité de Bogota, qui chaque dimanche depuis, ferme 127 km de ses artères à la circulation. L’idée a par la suite essaimé partout dans le monde : et on voit depuis apparaître des cyclovias de l’Australie à la Belgique, en passant par l’Inde et le Brésil.
Des cyclovias québécoises
À Montréal, la cyclovia est vue comme une fête. C’est l’occasion d’occuper et d’animer la rue et d’habiter un quartier. Dans l’arrondissement du Sud-Ouest, trois cyclovias par année sont organisées sur le boulevard Monk, et ce depuis six ans. On y trouve des parcours pour cyclistes débutants, une zone de réparation de vélos, des créations artistiques et des activités sportives animées par des organismes du coin. Bien que plus modeste, une initiative similaire a aussi lieu sur la voie Camillien-Houde, fermée tous les dimanches matin durant les mois de juillet et d’août.
Du côté de Sherbrooke, une toute première cyclovia s’est tenu un dimanche de septembre 2022, jour de la Fête du vélo. Elle a pris d’assaut 1,5 km de la rue King Ouest, artère importante de la ville, avec des cyclistes bien sûr, mais aussi de la danse, des cours de yoga et des kiosques de rafraîchissements. Initiative 100 % citoyenne et bénévole, soutenue par la Ville, cette première cyclovia sherbrookoise a aussi récolté du sociofinancement pour offrir des vélos, de l’équipement de protection et des activités spécifiques pour les jeunes.
Comment organiser une cyclovia?
1- Former le comité organisateur. Une occasion de rallier des partenaires : municipalité, groupes de citoyen·ne·s, organismes locaux, service de police, association de commerçant·e·s, etc.
2- Trouver le site. Il peut s’agir d’une artère commerciale qu’on souhaite redynamiser, d’un grand boulevard à redonner aux citoyen·ne·s l’espace d’une journée ou encore d’un secteur où l’on désire apaiser la circulation, comme les abords d’une école ou d’un parc.
3- Déterminer l’horaire et la fréquence. Normalement, une cyclovia a lieu durant la fin de semaine pour en faire profiter un grand nombre de personnes et éviter les désagréments causés aux travailleur·euse·s. Elle peut durer une journée ou une demi-journée, constituer un évènement ponctuel ou revenir à une fréquence mensuelle ou hebdomadaire.
4- Tracer le parcours. Sera-t-il linéaire, en boucle ou avec des embranchements ?
5- Demander les permis nécessaires. Il en faudra entre autres pour la fermeture de rue, l’occupation de l’espace public, la consommation d’alcool et la diffusion sonore.
6- Recruter des bénévoles. Ils et elles contribueront à mettre en place la cyclovia et veiller aux barricades à chaque intersection. Afin de vivre une cohabitation harmonieuse entre les personnes se déplaçant à pied, à vélo, en trottinette, en planche à roulettes, petites et grandes, la formation des bénévoles est essentielle. Pensez aussi à leur fournir un t-shirt, un tablier ou un dossard pour les identifier.
7- Promouvoir la cyclovia. Utilisez les outils de communication locaux comme les réseaux sociaux, l’affichage dans le quartier, le journal local, l’infolettre municipale, etc.
8- Aménager la rue. Prévoyez au minimum des barricades pour former le parcours, auquel vous pouvez ajouter de la signalisation (rappelant au passage que ce n’est pas une piste de course à vélo), du mobilier urbain et des décorations. La municipalité pourrait aussi en profiter pour boucher les nids-de-poule!
9- Réduire les contraintes causées aux automobilistes et autres usagers. Voici quelques bonnes pratiques : diffuser un avis de fermeture de rue à l’avance, mettre en place un détour et maintenir des voies de circulation transversales, sans oublier de prévoir un circuit alternatif pour les transports collectifs.
10- Organiser des activités sur le parcours. Cela peut prendre la forme d’un cours d’aérobie, de terrasses improvisées, de maquillage ou de théâtre ambulant par exemple.
Alors, à qui la rue ? À tous et toutes la rue !
Pour en savoir plus sur l’organisation d’une cyclovia, consultez ce guide de Vélo Québec.
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