Les marchés publics représentent une vitrine incomparable pour les produits du Québec et une source de revenus pour des centaines d’entreprises bioalimentaires d’ici. Plus précisément, l’étude menée par RCGT indique qu’ils génèrent des ventes annuelles de plus de 430 M$. Les consommateur·rices, pour leur part, dépensent en moyenne 67,40 $ par panier d’achats. Des sommes directement injectées dans l’économie québécoise !

Autre bonne nouvelle : le réseau est toujours en croissance. Alors qu’en 2012, le Québec comptait à peine une soixantaine de marchés, on en dénombre aujourd’hui 155, répartis dans toutes les régions. Ce développement fait écho à une demande croissante pour une alimentation locale, authentique et de proximité. Aussi, le réseau est solide et bien ancré dans le territoire. En effet, près de 80 % des marchés publics du Québec existent depuis plus de cinq ans.

Le fait que les marchés publics priorisent des critères comme la qualité, la variété et la fraîcheur des produits plait à sa clientèle, qui se dit globalement satisfaite de son expérience. Pour preuve, au cours des dernières années, la fréquentation des marchés s’est généralement maintenue ou a même augmenté. Toutefois, certains freins sont évoqués, comme la distance, la logistique pour s’y rendre et le coût des produits – perçu comme plus élevé que dans les supermarchés. D’où l’importance de défaire de fausses perceptions, comme celle voulant que les produits y coûtent plus cher, et d’améliorer l’expérience et l’accès.

Sur le plan humain, les marchés publics favorisent les échanges directs entre producteur·rices et consommateur·rices, renforcent le sentiment d’appartenance à une communauté et sont des lieux de mixité sociale et culturelle.

Lors du Forum, le Centre d’innovation sociale en agriculture, partenaire de l’AMPQ, a également présenté le bilan de la première année du projet pilote de coupons nourriciers.

À l’été 2025, dans 5 MRC du Québec (Portneuf, Kamouraska, Rimouski-Neigette, La Mitis et La Matanie), 185 ménages en situation de vulnérabilité ont participé à un programme de coupons nourriciers les invitant à s’alimenter sainement et localement auprès de 9 marchés publics, grâce à la collaboration de 15 organismes communautaires locaux et de 9 partenaires régionaux. Une valeur totale de 91 330 $ a été remise en coupons nourriciers, échangeables auprès de producteur·rices locaux. Il s’agit d’un premier pas vers un programme national de coupons nourriciers – vivement espéré – dans les marchés publics du Québec.

L’expérience de la Colombie-Britannique, où les coupons nourriciers sont déjà implantés dans plus de 85 communautés et rejoignent 18 000 familles, a pavé la voie. Depuis, la Nouvelle-Écosse et le Manitoba ont emboîté le pas avec des initiatives qui favorisent sans conteste l’équité alimentaire et génèrent de belles retombées locales.

Pour former une communauté engagée envers l’innovation sociale et la santé durable, trois messages se dégagent de cette journée : 

• Les marchés publics transforment une intention citoyenne en comportements d’achat concrets.
• Les bienfaits des marchés publics pour la santé et le territoire se traduisent par la qualité, la variété et la fraîcheur des produits, alliées à une meilleure compréhension des prix. Ces notions peuvent être renforcées par des actions de sensibilisation.
• Les initiatives d’inclusion sociale comme les coupons nourriciers assurent à la fois l’accès à une alimentation de proximité pour des ménages en situation de vulnérabilité et une augmentation des revenus directs pour les entreprises bioalimentaires d’ici. Elles méritent une implantation structurée à l’échelle provinciale.

Parmi les invités présents lors de ce Forum, Jean-Martin Fortier, agriculteur, enseignant, auteur et entrepreneur, pionnier de l’agriculture biologique à petite échelle, a partagé une réflexion puissante sur le rôle des marchés publics dans notre écosystème alimentaire. Il a mis en lumière leur contribution à la vitalité des communautés, à la viabilité des fermes de proximité et à la construction d’un modèle alimentaire plus juste, humain et durable.

Fort de ces constats, ce premier Forum confirme que les Marchés publics du Québec constituent un maillon fort du système alimentaire québécois, un réseau à consolider et à soutenir, au bénéfice de toutes et tous.

Pour en savoir plus

L’AMPQ publiera, dans les semaines à venir, divers documents mettant en lumière l’ensemble des données présentées lors de ce Forum. Surveillez la section « Communauté » de son site Web.

1. « Enquête nationale auprès des entreprises bioalimentaires et enquête complémentaire auprès des consommateurs 2025 » et « Portrait des marchés publics du Québec 2024 ». Études réalisées par Raymond Chabot Grant Thornton pour le compte de l’AMPQ.