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La santé mentale des adolescent·es a été durement mise à l’épreuve au cours des dernières années. Que vous soyez parent ou intervenant·e, n’hésitez pas à faire appel à des ressources spécialisées. Notre collaboratrice Marie-Pascale Deegan nous en présente ici quelques-unes auxquelles vous pouvez vous référer en toute sécurité.
Les adolescent·es se questionnent sur leur identité, accordent une importance accrue à l’appartenance au groupe, et leurs réactions émotionnelles sont souvent vives… Il est normal de vivre des turbulences, tout au long du passage de l’enfance à l’âge adulte. Parfois, les épreuves à traverser sont intenses. Et souvent, les jeunes auront besoin d'un accompagnement pour conserver ou retrouver leur équilibre, à travers celles-ci. Dans ces moments, il est de notre ressort, que ce soit comme parent ou comme personne intervenante, de les orienter vers des ressources en santé mentale ou en lien avec leurs défis personnels, ou encore d’aller soi-même chercher du soutien pour bien épauler ces adolescent·es auprès de qui l'on joue un rôle clé.
Ce n’est pas toujours facile de trouver des services fiables et adaptés aux besoins des jeunes, dans un réseau aussi vaste et complexe que celui de la santé et des services sociaux du Québec. Voici 14 ressources incontournables pour les adolescent·es, leurs parents, le personnel enseignant et tous les autres intervenant·es jeunesse, dans les moments plus difficiles.
1- Ligne Parents
Votre fils s’emmure dans sa chambre ? Votre fille ne pense plus qu’à son poids ? Plus rien n’allume votre grand passionné ? Vous êtes en confrontation avec votre jeune ou la communication est carrément rompue ? Les raisons pour lesquelles les parents peuvent être inquiets ou désorientés dans leur rôle sont aussi uniques que chaque appel que reçoivent les intervenant·es de la LigneParents. Ces professionnel·les, ayant une expertise en relation parent-enfant, sont bien au fait des usages excessifs que font les jeunes des écrans et médias sociaux, de l’anxiété et de la dépression qui touchent un nombre croissant de jeunes, des troubles alimentaires, de la démotivation de certain·es jeunes, du décrochage scolaire, des conflits et des enjeux liés à la consommation de drogues et d’alcool. Cependant, leur approche se veut individualisée et vise à outiller les parents pour qu’ils puissent jouer leur rôle avec confiance, en fonction de leur situation particulière.
Le service est gratuit, confidentiel, disponible 24 h sur 24 et, ce, tous les jours de l’année.
- Téléphone : 1-800-361-5085
- Pour en savoir plus : teljeunes.com/fr/parents
2- Tel-Jeunes
Quel adulte ne se souvient pas des émois amoureux de sa jeunesse, d’avoir passé une éternité à choisir sa tenue pour aller rejoindre ses ami·es, d’avoir pâti d'un bouton d’acné ou d'une moquerie, somme toute inoffensive ? Parfois, les adolescent·es ont simplement besoin qu'on les écoute ou qu'on les légitime quant à leurs choix, leurs opinions ou leurs réactions, ou encore de soutien dans leurs réflexions entourant leurs relations amoureuses, leur vie de famille ou leurs amitiés. D'autres fois, leurs insécurités et leurs doutes sont plus profonds, lorsque ceux-ci touchent par exemple à leur identité de genre ou à leur orientation sexuelle. Les jeunes peuvent aussi vivre de gros chagrins d’amour, des abandons, des violences ou de l’intimidation, dont les impacts ne sauraient être sous-estimés.
Heureusement, les ados peuvent compter sur Tel-Jeunes, une ressource exceptionnelle, entièrement vouée à leur offrir le meilleur accompagnement possible, quelle que soit la nature de leurs préoccupations.
Les jeunes peuvent appeler, texter ou écrire à un·e professionnel·le pour de l’écoute, du soutien ou de l’information. Les intervenant·es offrent un accompagnement de qualité, sans jugement.
C’est un service gratuit et confidentiel, disponible 24 h/24, 7 jours par semaine.
- Téléphone sans frais : 1-800-263-2266
- Texto tous les jours, entre 8 h et 22 h : 514-600-1002
- Pour en savoir plus : teljeunes.com
3- Info-Social 811
De partout au Québec, on peut aussi joindre un autre service téléphonique gratuit et accessible en tout temps. Il s’agit du service Info-Social 811, mieux connu sous le nom de « 811 ».
En cas de problème ou de besoin, on peut rapidement parler à un·e professionnel·le en intervention psychosociale.
- Par téléphone, signalez simplement : 811
- Pour en savoir plus : quebec.ca/sante/trouver-une-ressource/info-social-811
4- Aire ouverte
Vous connaissez un·e jeune de 12 à 25 ans qui vit une période difficile ? Aire ouverte peut lui offrir du soutien, dans un environnement bienveillant, respectueux et sans jugement.
Santé mentale, santé sexuelle, consommation (alcool, drogues, autres substances), relations familiales ou amoureuses, intimidation, inquiétudes pour la santé mentale d’un·e proche... Quel que soit l’enjeu, les jeunes y trouveront un accompagnement adapté à leurs besoins. Face à l’anxiété, à la dépression, à un mal-être, à des conflits, les jeunes n’ont pas à se sentir seuls. Et vous non plus. Que vous soyez membre de la famille ou de l’entourage, vous pouvez aussi recevoir du soutien et des conseils pour mieux les accompagner.
Pour en savoir plus : quebec.ca/sante/trouver-une-ressource/aire-ouverte
5- Centres de crise
Anxiété, solitude, rupture, dépendance, deuil… quelle que soit la situation ou le motif, les centres de crise peuvent offrir des services aux personnes qui vivent de la détresse ou qui sont aux prises avec une situation difficile : écoute et conseils téléphoniques, orientation vers des services en santé mentale ou autres, s’il y a lieu. Certains centres de crise offrent aussi des rencontres en personne avec des intervenant·es compétent·es ou même des services avec hébergement.
On trouve des centres de crise partout à travers le Québec. Notez toutefois que certains d’entre eux peuvent être réservés aux personnes de 18 ans et plus.
- Pour trouver un centre dans votre région : resicq.ca/liste-centres-crise
6- Centres de prévention du suicide du Québec
Un·e jeune près de vous semble broyer du noir ou présente des signes de grande préoccupation, de détresse émotionnelle ou de dépression ? Il ou elle éprouve des difficultés scolaires ou relationnelles ? Ses comportements ou son humeur ont changé subitement ou sont inhabituels ? Vous l'entendez parler de la mort, du suicide ou de son impuissance à poursuivre sa vie dans la souffrance ? Ce sont des indices qui méritent votre attention.
Lorsqu’ils songent au suicide, les adolescent·es peuvent montrer des signes précurseurs qu'il faut prendre au sérieux.
Partout au Québec, 24 heures par jour, 7 jours par semaine, des centres de prévention du suicide (CPS) sont là pour offrir de l’écoute et de l’accompagnement aux jeunes en détresse. Les proches ou les intervenant·es désirant être outillés en matière de prévention du suicide peuvent également recourir à leurs services.
- Téléphone : 1-866-APPELLE (1-866-277-3553)
- Pour trouver un CPS dans votre région : cpsq.org/bottin-des-cps
7- Deuil-Jeunesse : pour mieux vivre les épreuves liées aux deuils, séparations, abandons et adoptions
De nombreux jeunes à travers le Québec se trouvent confrontés à la mort d’êtres chers et à d’autres types de pertes importantes, notamment lors de la séparation de leurs parents. Les accompagner dans une de ces situations soulève beaucoup de questions et d’émotions chez la plupart d’entre nous. Que faut-il leur dire ? À quelles réactions s’attendre de leur part ? Comment les aider ?
Deuil-Jeunesse est un organisme à but non lucratif qui cumule maintenant plus de 10 ans d’expertise en accompagnement des enfants, des jeunes et des adultes endeuillés dans leur enfance ou leur adolescence. Les jeunes peuvent y trouver le soutien professionnel nécessaire et des réponses à leurs questions afin de faire face à leur réalité de perte ou de deuil, de recréer un équilibre et de pouvoir encore mordre dans la vie. Les interventions offertes par Deuil-Jeunesse peuvent être individuelles ou de groupe. Les parents, les professionnel·les et les autres intervenant·es peuvent également y être épaulés pour mieux accompagner les jeunes confrontés à un deuil ou une perte.
- Téléphone pour la région de Québec : 418-624-3666
- Ailleurs au Québec, sans frais : 1-855-889-3666
- Pour en savoir plus : deuil-jeunesse.com/services-professionnels
8- Ressources pour les problèmes de dépendance ou de jeu de hasard
Des ressources de qualité existent, partout au Québec, pour soutenir les jeunes aux prises avec des problèmes de dépendance, d’usage problématique d’Internet, d’abus d’alcool, en passant par la dépendance au cannabis, à d’autres drogues ou aux jeux de hasard. La dépendance ou l’usage excessif peuvent aussi être liés à d’autres types de substances ou de comportements.
Si la consommation d’un·e jeune ou ses pratiques de jeu de hasard et d’argent vous préoccupent, vous pouvez consulter vous-même un des services d’aide et de référence pour y voir plus clair ou pour trouver des ressources. Vous pouvez aussi encourager cette jeune personne à y faire appel si elle en ressent le besoin. Les services suivants sont gratuits, anonymes et confidentiels, ou disponibles en tout temps.
Drogue : aide et référence
- Site Web (clavardage) : aidedrogue.ca
- Téléphone pour la région de Montréal : 514-527-2626
- Ailleurs au Québec, sans frais : 1-800 265-2626
Jeu : aide et référence
- Site Web (clavardage) : aidejeu.ca
- Téléphone pour la région de Montréal : 514-527-0140
- Ailleurs au Québec, sans frais : 1-800-461-0140
9- Centre de prévention de la radicalisation menant à de la violence
La radicalisation pouvant mener à la violence n’est pas un problème de santé mentale. Cependant, lorsqu’un·e jeune près de nous entre dans un processus au cours duquel il ou elle adopte une cause, une idéologie ou une vision du monde qui l’amène à envisager ou à légitimer des comportements violents, cela peut susciter des inquiétudes.
Si un·e jeune de votre entourage semble se radicaliser ou souffre de la radicalisation d’un·e de ses proches, le Centre de prévention de la radicalisation menant à la violence peut lui être d’un précieux recours. Les membres des familles de jeunes dont les propos ou les comportements suscitent des interrogations ou les personnes intervenantes qui veulent être rassurées ou éclairées sur l’attitude à adopter ou la marche à suivre peuvent aussi contacter l’organisme.
L’accueil téléphonique est ouvert, du lundi au vendredi, de 9 h à 20 h :
- Téléphone, pour la région de Montréal : 514-687-7141, poste 116
- Ailleurs au Québec, sans frais : 1-877-687-7141, poste 116
- Pour en savoir plus : info-radical.org/fr
10- Services à l’école
Lorsqu’un·e jeune éprouve des difficultés sur le plan scolaire, social, mais également dans toute autre sphère de sa vie (famille, santé, etc.), il se peut que les ressources dont il ou elle a besoin se trouvent au sein même de son école.
En effet, les établissements scolaires offrent habituellement, en leurs murs, une panoplie de services visant à favoriser le bien-être des jeunes qui les fréquentent et à leur assurer une bonne intégration dans leur milieu et dans leur cheminement scolaire.
Infirmier·ères, intervenant·es sociaux, orthopédagogues et psychoéducateur·rices ne sont que des exemples de types de professionnel·les qui œuvrent dans les écoles québécoises.
Pour avoir accès à leurs services, il est possible de s’adresser au personnel enseignant ou aux directions d'écoles, qui sont habituellement heureux de pouvoir travailler en équipe avec les familles et les jeunes qui souhaitent obtenir du soutien. Parfois, on peut aussi contacter ces ressources directement, en passant par la réception ou le bottin de l’école.
N’hésitez pas à communiquer avec l’équipe-école de votre jeune pour obtenir du soutien, en cas de besoin.
11- Médecin de famille ou cliniques sans rendez-vous
Selon le Mouvement santé mentale Québec, la santé mentale est « un équilibre dynamique entre les différentes sphères de la vie : sociale, physique, spirituelle, économique, émotionnelle et mentale ». Ainsi, elle peut être influencée par une multitude de facteurs.
Quand ça ne va pas, les médecins peuvent être de bons alliés pour réfléchir aux différents éléments pouvant affecter le bien-être d’un·e jeune et, plus spécifiquement, pour évaluer si des facteurs liés à sa santé physique sont en cause. Lorsqu’on ne sait pas par où commencer pour répondre à une situation de détresse, consulter son pédiatre ou son médecin de famille peut être un bon point de départ.
Il peut s'agir d'une porte d'entrée vers d'autres ressources appropriées, par exemple en médecine de l’adolescence dans un centre hospitalier pédiatrique ou encore vers un organisme dont l’expertise correspond à ses besoins.
- Pour les jeunes qui n’ont pas de médecin, le site suivant permet d’obtenir un rendez-vous médical, à proximité de la maison, sans frais : sante.gouv.qc.ca/repertoire-ressources/consultations-medicales-sans-rendez-vous/ (Ayez la carte d’assurance maladie en main, lors de la prise de rendez-vous !)
12- Accueil psychosocial du CLSC
Des services professionnels psychosociaux sont offerts gratuitement dans les CLSC. Selon la situation, il se peut que l'on puisse répondre rapidement aux besoins du jeune qui vit des difficultés. Dans d'autres cas, les services pourront être offerts dans un certain délai, plus ou moins long, ou sinon la personne sera orientée vers d’autres organismes ou services.
Néanmoins, il est toujours possible de contacter l’accueil psychosocial du CLSC de sa région pour obtenir une première évaluation de sa situation, en personne ou par téléphone, selon le cas.
- Pour connaître le CLSC le plus près de chez vous et joindre son accueil psychosocial, vous pouvez effectuer une recherche par code postal : sante.gouv.qc.ca/repertoire-ressources/clsc/
13- Professionnel·les de la santé mentale en pratique privée
Pour trouver un·e professionnel·le de la santé mentale en pratique privée (psychologie, travail social, psychoéducation ou thérapie conjugale et familiale), vous pouvez vous référer aux bottins accessibles sur les sites des ordres professionnels concernés.
Ces bottins permettent de trouver des personnes formées, dont la pratique répond à des standards de qualité déterminés par les ordres professionnels, dans un cadre de loi bien précis, en fonction de différents critères : lieu de résidence, clientèles desservies, domaines d'expertise, langues et autres.
Notez que ces services peuvent être dispendieux. Certains régimes d’assurance privés peuvent les couvrir, en totalité ou en partie, et certain·es professionnel·les offrent des tarifs réduits aux personnes ayant des contraintes financières, mais pas tous.
- Pour trouver un·e psychologue : ordrepsy.qc.ca/trouver-de-aide
- Pour trouver un·e travailleur·euse social·e ou un·e thérapeute conjugal·e et familial·e : otstcfq.org/public/trouver-un-professionnel/
- Pour trouver un·e psychoéducateur·rice: ordrepsed.qc.ca/fr/grand-public/repertoire-des-psychoeducateurs-en-pratique-privee/
14- 911 ou urgence
Quand rien ne va plus, en cas d’urgence psychosociale, n’hésitez pas à téléphoner au 911 ou à accompagner les adolescent·es en grande détresse vers l’urgence d’un centre hospitalier de votre région.
Pour les 18 ans et moins, on trouve deux grands centres de soins pédiatriques universitaires à Montréal :
- Le Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine
- L’Hôpital de Montréal pour enfants du Centre universitaire de Santé McGill - Site Glen (CUSM)
- Pour les 18 ans et plus, on peut notamment se rendre au Centre hospitalier universitaire de Montréal (CHUM).
Santé mentale des jeunes : des besoins criants
On le crie sur tous les toits, de nombreux jeunes sont en détresse. Selon les données de l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire, dévoilées par l’Institut de la statique du Québec en décembre 2024, de plus en plus de jeunes se situent au niveau élevé de l’indice de détresse psychologique (21 % en 2010-2011, 29 % en 2016-2017 et 41 % en 2022-2023). La hausse s’observe non seulement chez les garçons et chez les filles, mais aussi à chaque niveau du secondaire.
Orienter les jeunes vers des ressources en santé mentale (ou autres), appropriées à leurs besoins, est certainement un pas dans la bonne direction pour les soutenir.
Pour prévenir et soulager bien des maux, soyons plusieurs à passer le mot !
Note : Ce texte est une mise à jour de l’article « Santé mentale des adolescents : 13 ressources pour vous aider », initialement publié le 8 juin 2021.