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En plus d’être bénéfique pour la santé de la population, le verdissement des villes est économiquement rentable, conclut l’INSPQ sur la base de 2 revues de la littérature.
Les villes peuvent retirer de nombreux avantages de la présence d’espaces verts. C’est ce que montre l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) qui a passé au peigne fin plus de 150 études sur le sujet. Bien sûr, puisqu’il s’agit d’un domaine de recherche encore en émergence, certains de ses aspects ont été mieux étudiés que d’autres. Toutefois, l’INSPQ a pu réaliser 2 riches synthèses complémentaires dont voici les faits saillants.
Les effets sur la santé des espaces verts
- Propices à la pratique d’activité physique, ils auraient des effets positifs sur la réduction de l’obésité, de l’embonpoint et de la morbidité associée à cette condition ainsi qu’à celles d’autres maladies.
- Ils produiraient des bienfaits au chapitre de la santé mentale (réduction des symptômes de dépression, du stress) en plus de procurer un sentiment de bien-être à leurs utilisateurs.
- Ils favorisent la pratique de la marche chez les personnes âgées, ce qui réduit les risques de problèmes de santé chroniques.
- Les enfants en retirent les mêmes bénéfices, tant sur le plan de la santé physique que celui de la santé mentale, notamment en ce qui concerne le trouble du déficit de l’attention.
- Lieux de rencontre, ils contribuent à briser l’isolement social et tendent à diminuer la criminalité dans les quartiers.
- Par le truchement de l’agriculture urbaine, comme le jardinage communautaire, ils offrent la possibilité d’adopter un mode de vie plus sain et de favoriser une plus grande sécurité alimentaire.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et en raison de tout ce qui précède, les parcs ne devraient pas se retrouver à plus de 300 mètres des domiciles puisque leur proximité est un des principaux facteurs qui favorisent leur achalandage. Ils doivent donc être parsemés dans toute la trame urbaine, notamment dans les quartiers plus défavorisés où leurs bénéfices s’avèrent encore plus importants.
La valeur économique des espaces verts
Les services écosystémiques que rendent les espaces verts sont de mieux en mieux comptabilisés. Par exemple, les végétaux, et tout particulièrement les arbres, filtrent l’air dont ils capturent les contaminants et les particules fines, en plus de séquestrer le CO2 et de produire de l’oxygène. Les grands espaces verts servent aussi au drainage de l’eau et à soulager les systèmes d’évacuation des eaux usées à la suite de fortes précipitations. Et c’est sans oublier qu’ils demeurent le meilleur moyen de lutter contre les îlots de chaleur.
Selon les calculs de l’INSPQ, l’ensemble de ces services écosystémiques auraient une valeur de 12 829 $ US, par hectare et par année. D’autre part, les économies réalisées en matière de soin de santé, ajoutées aux coûts sociaux évités en perte de travail et en mortalité prématurée, se chiffrent à 18 870 $ US. Si on additionne les 2 montants, la valeur monétaire d’un hectare de verdure s’élève donc de 31 696 $ US par année !
Pour ne donner qu’un exemple des services de santé rendus par les espaces verts, l’INSPQ souligne qu’une « dose de verdure », soit une marche de 20 minutes dans un parc urbain, équivaut à l’effet maximal d’une dose du médicament le plus commun pour traiter le déficit d’attention chez les jeunes. Voilà une raison de plus pour que les villes se mettent au vert…
Sources : Verdir les villes pour la santé de la population, Valeur économique des effets sur la santé de la nature en ville