Pédagogie plein air

Une nouvelle concentration plein air pour des jeunes du secondaire

Une nouvelle concentration plein air pour des jeunes du secondaire

On connaît tous des élèves du secondaire qui suivent des concentrations musique ou sport dans leur parcours scolaire. Mais dans une école de l’est de Montréal, des ados de 15 à 17 ans ont désormais, accès à une concentration… en plein air ! Une nouveauté rendue possible grâce à l’engagement d’un prof passionné d’activité physique et animé par le plaisir de l’apprentissage à l’extérieur.

Jusqu’à l’an dernier, l’histoire de Serge Coulombe était celle, classique, d’un passionné de plein air. « Depuis l’âge de 18 ans, je fais toutes sortes d’activités de plein air. J’ai même fait le camp de base de l’Everest. » Mais quand, en 2016, le prof d’univers social au secondaire apprend l’existence d’un programme de deuxième cycle universitaire pour former des intervenants en plein air à l’UQAM, son parcours se transforme.

« En une semaine, trois personnes différentes m’ont dit que le programme était pour moi ! Je suis allé voir la directrice de mon école et elle a accepté que je suive la formation. Les apprentissages que j’y ai faits m’ont permis de donner naissance à une nouvelle concentration plein air dans l’école », raconte-t-il fièrement.

Depuis la rentrée de cette année, des élèves de secondaire 1 de l’école secondaire de la Pointe-aux-Trembles peuvent donc choisir de suivre cette concentration plein air. L’école a aménagé l’horaire pour qu’ils bénéficient de deux périodes de spécialisation par cycle de 9 jours.

club de plein air

Intégrer les matières au plein air

En acceptant de regrouper ces deux périodes dans une même journée, la direction a permis à Serge Coulombe de faire des sorties de plein air pour une demi-journée. Encore mieux : en s’organisant à l’avance avec ses collègues qui enseignent d’autres matières pour qu’ils arriment les apprentissages prévus à l’activité plein air, l’enseignant réussit parfois à sortir ses élèves pour une journée complète. Dans une journée comme celle-là, par exemple, les jeunes pourraient faire leurs deux périodes de plein air et avoir, en bonus, leurs cours de maths et de français à l’extérieur.

L’accent est mis sur l’interdisciplinarité : « Il faut arrêter de travailler en silos, soutient Serge Coulombe. On fait des projets en intégrant les matières au plein air et vice-versa. » Il cite en exemple une activité d’orientation coanimée ses collègues: « On a touché à l’univers du vivant (les sciences) en observant la nature. On a utilisé les maths pour calculer les distances. On a touché à des questions plus théoriques à propos de l’habillement multicouche. On a fait de la géo en consultant des cartes avec des roses des vents, une échelle et une légende. »

On pourrait croire que sortir des élèves de 12 ou 13 ans qui viennent d’entrer au secondaire s’avère une tâche ardue. Pourtant, Serge Coulombe assure que le grand air apporte beaucoup de calme aux élèves. « Quand on fait du plein air, il n’y a pas de chialage, pas d’obstinage avec les élèves. Ils sont heureux d’être dehors, ils s’encouragent. Il y a de l’enthousiasme, de la débrouillardise, de la coopération et surtout, de la joie de vivre ! »

club de plein air

Un club de plein air populaire

En plus de la concentration plein air, l’école secondaire de la Pointe-aux-Trembles offre également aux élèves de participer à un club de plein air, lui aussi fondé par Serge Coulombe il y a trois ans et nommé « Les Espatriés » (dont le nom vient de l’acronyme de l’école : E.S.P.A.T.) Le club fonctionne sur une base volontaire et en parascolaire.

Les élèves qui font partie du club se réunissent le midi et après l’école. Ils font des sorties de randonnées, suivent des ateliers sur des aspects plus techniques, visionnent des films de plein air. Un grand voyage a même été organisé juste avant la rentrée de cette année. Les élèves du club se sont envolés en Europe pour faire le tour du Mont-Blanc ! Rien de moins !

Une expérience que n’est pas prête d’oublier Josyane Granger, élèves de secondaire 3 : « J’ai vraiment adoré, c’était génial L’esprit d’équipe et la chimie étaient formidables. J’ai beaucoup appris, comme par exemple sur les façons de voyager en sac à dos. » La jeune fille, qui est membre du club depuis son entrée au secondaire, est d’avis que cette activité l’incite à passer plus de temps à l’extérieur.

Des parents au courant 

Le secret de la popularité du club, selon Serge Coulombe, se résume à un petit mot : Facebook ! Serge Coulombe a décidé d’investir du temps dans une page sur le populaire réseau social. Il y met des photos, parle des activités à venir, et en profite pour répondre aux nombreuses questions des parents. Voilà, selon lui, ce qui soude une communauté plein air naissante. « La page Facebook rend les parents très fiers, soutient-il. De cette façon, ils ont plus envie de faire de l’activité physique en famille. »

Elizabeth Pindor, élève de secondaire 3, confirme : « La randonnée au Mont-Blanc m’a complètement donné la piqûre. C’était la première fois que je partais si longtemps en plein air. Je suis la première à en faire dans ma famille et j’ai ouvert la route. Souvent, le club organise des sorties avec les parents. On monte des montagnes ensemble ! »

Une communauté plein air en devenir

Pour l’avenir, Serge Coulombe souhaite ouvrir la concentration plein air aux élèves de secondaire 2. Les jeunes de secondaire 4 et 5 ont déjà accès à des cours de plein air, en option. C’est donc dire que l’école est en train de faire un petit virage plein air ! Pour son club, le prof ne manque pas d’idées non plus : un voyage de kayak de mer est prévu à la fin de l’année et un autre, au Pérou, s’ajoute pour 2019. «  Avec toutes ces initiatives, on se retrouve avec plus de jeunes qui bougent et qui adoptent de saines habitudes de vie  », conclut-il.

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