Alimentation institutionnelle

3 écoles qui ont mis l’alimentation locale à leur sauce

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Vous œuvrez dans une école qui souhaite entamer ou poursuivre une démarche d’approvisionnement local? Que vous soyez au niveau primaire ou secondaire, en milieu rural ou urbain, que votre établissement compte ou non une cafétéria, vous n’êtes pas seul. D’autres ont tracé le chemin et partagent généreusement leurs défis et réussites. Inspirez-vous de ces trois écoles qui ont chacune trouvé le succès dans une avenue bien à elle.

1- Pavillon Au Millénaire, La Baie : L’alimentation locale comme moteur d’apprentissage 

En novembre, la pomme de terre était à l’honneur au pavillon Au Millénaire de l’école primaire Médéric-Gravel, au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Les élèves pouvaient la déguster sous forme de gnocchis, de croustilles et de salade froide, en plus d’apprendre à la cultiver et à la cuisiner. Les plus enthousiastes ont même convaincu leurs parents de construire une tour à pommes de terre pour en faire pousser à la maison l’été prochain. 

Le Pavillon Au Millénaire n’est pas une école comme les autres. Avec son architecture moderne, ses classes modulables, l’apprentissage dans les trois langues (français, anglais et espagnol) et l’absence de manuels papier au profit de tablettes, l’innovation se fait sentir dans les moindres détails. Mais ce n’est pas tout. L’alimentation locale est elle aussi au cœur du programme éducatif de l’école, dont les 170 places sont très convoitées.

Marie-Claude Bernard, technicienne en gestion alimentaire, est la chef d’orchestre du volet alimentation. Celui-ci comprend entre autres une thématique mensuelle, un comptoir à salades-collations gratuit pour les élèves, une serre, des cours de cuisine et même l’organisation de marchés pour vendre les produits cultivés à la communauté. Les élèves de tous les niveaux sont impliqués dans les diverses sphères de ce projet structurant, autour duquel tout le monde se rallie.   
 
Concernant son approvisionnement, Marie-Claude Bernard s’est fixé une cible d’achat d’aliments québécois de 40 %. Cet objectif en poche, elle crée des partenariats avec les producteurs locaux afin de faire découvrir les œufs ou encore la citrouille aux élèves. Son principal défi ? La conservation des aliments. Elle doit en effet s’assurer d’acheter les bonnes quantités, que tout sera transformé à temps et qu’il n’y aura pas de gaspillage. Sous les conseils d’un producteur, elle vient de découvrir comment conserver l’ail dans un placard !  

Le conseil de Marie-Claude Bernard : « Avoir une personne à temps plein sur le projet pour éviter de surcharger les enseignants et se donner les moyens de ses ambitions. » 

Bienfait inattendu : « Le sentiment d’appartenance à la fois des enseignants, mais aussi des parents et de toute la communauté autour de l’école. » — directeur du Pavillon Au Millénaire 

2- Miser sur l’ultralocal École primaire Mont-Saint-Louis, Rimouski

L’école Mont-Saint-Louis baigne dans un milieu agricole. « Ici, tout le monde cultive son potager, il y a un jardin communautaire à côté de l’école et des producteurs locaux tout près », explique Marie-Josée Morrison, technicienne en service de garde scolaire. Elle rappelle qu’au Bas-Saint-Laurent, les produits locaux, ce sont aussi les produits du fleuve. « Cette année, on aura même la chance de recevoir la cheffe Colombe Saint-Pierre, ambassadrice Manger notre Saint-Laurent, qui viendra cuisiner pour nous ! » 
 
Le service de garde de l’école a en effet déposé sa candidature dans le cadre d’un appel de projets de 100° pour offrir des collations composées à 70 % d’aliments québécois et mettre en place des ateliers éducatifs. Ces ateliers sont offerts durant les journées pédagogiques et profitent donc à tous les élèves, pas seulement à ceux du service de garde.

Les activités sont développées en partenariats avec divers organismes et font réfléchir sur la provenance des aliments et sur les saines habitudes de vie. Par exemple, les élèves visiteront une ferme au printemps pour voir les semis et y retourneront à l’automne durant les récoltes.  
 
« Notre démarche est aussi zéro déchet, ajoute Marie-Josée Morrison. On fait du compost et l’an dernier, on a réussi notre défi 75 jours sans poubelle ! » 
 
Le conseil de Marie-Josée Morrison : « Ça vaut la peine de remplir une grille de quantification d’aliments, même si ça prend du temps. Je me suis rendu compte que j’achetais plus local que je pensais, comme les fruits, le lait et le fromage. » 
 
Bienfait inattendu : « Les découvertes qu’on fait sensibilisent tout le monde, pas seulement les élèves. Plusieurs éducateurs étaient surpris quand je leur ai dit que le cantaloup poussait ici ! » 

3- Quand approvisionnement local rime avec entrepreneuriat École secondaire de l’Escale, Asbestos

Le comptoir à salade de la cafétéria de l’école secondaire de l’Escale, située en Estrie, est composé de 87 % d’aliments québécois, dont une majorité d’aliments qui proviennent de la MRC des Sources, comme les légumes, le jambon et le fromage. Il est offert une fois par mois aux élèves, et à chaque édition, une grille de quantification est remplie pour valider l’atteinte de la cible.  
 
L’achat local fait partie de la mission de la Coopérative de solidarité alimentaire des Sources, qui porte le projet de l’École secondaire de l’Escale. C’est donc Véronic Poisson, directrice générale de la coop, qui arrive avec des solutions clés en main aux enseignants. 

Dans les classes entrepreneuriales, les élèves font pousser de la verdure dans des serres durant l’hiver, et organisent ensuite un marché pour vendre leurs récoltes au personnel et aux parents. Les entrepreneurs en herbe ont aussi comme projet de cuisiner des collations santé pour les vendre à faibles coûts à toute l’école.  

Le conseil de Véronic Poisson : « Opter pour des produits locaux de base pour réduire les coûts et offrir des collations qui demandent peu de transformation, comme des pommes et du fromage. » 
 
Bienfait inattendu : « Avec le succès du comptoir à salade, nous avons décidé de nous doter d’une cible de 85 % d’approvisionnement québécois pour toute l’offre alimentaire de l’école. » — Véronic Poisson 

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