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Prévention des maladies, réduction des coûts de santé et atténuation des effets des changements climatiques : le verdissement des milieux urbains est non seulement urgent, mais très rentable.
Le 20 février dernier, une conférence de presse a fait état d’une mobilisation sans précédent : 600 médecins et autant de professionnels de la santé, ainsi que 45 organisations partenaires, ont appelé le gouvernement du Québec à investir chaque année 170 millions $ dans le verdissement des villes.
Mieux protéger la santé des citoyens
Dans leur argumentaire, ces professionnels de la santé précisent que la plantation d’arbres en milieu urbain a des effets protecteurs documentés sur la santé. Ainsi, selon des centaines d’études médicales, un verdissement urbain optimal (indice de canopée de 40 %*) aurait les effets suivants :
- risque de maladie cardiovasculaire : -9 % ;
- risque de diabète : -14 % ;
- risque d’hypertension artérielle : -13 % ;
- risque d’embonpoint ou d’obésité : -40 % ;
- prévalence du stress : -39 % ;
- prévalence de la dépression : -7 % ;
- prévalence de l’autisme : -11 à -19 % ;
- prévalence de l’asthme : -6 % ;
- mortalité respiratoire : -10 % ;
- mortalité par cancer : -13 % ;
- mortalité générale prématurée : - 10 à - 20 %.
Or, ces maladies représentent un fardeau annuel estimé à 26 milliards $ au Québec. Un verdissement efficace présente donc un potentiel énorme d’économies en coûts de santé. Par exemple, une réduction de 4 % de ces maladies permettrait d’épargner 1 milliard $ par année !
Les arbres : gardiens polyvalents de la santé et de la qualité de vie en ville
L’effet « climatisant » des arbres sur les îlots de chaleur, ainsi que leur capacité à séquestrer le carbone, font d’eux des partenaires indispensables dans la lutte aux changements climatiques. De plus, ces arbres captent jusqu’à 24 % des polluants atmosphériques, responsables de 3800 décès par année au Québec. Quand on ajoute les effets positifs des espaces verts sur la santé mentale et l’activité physique, on constate que le verdissement urbain est un investissement très rentable !
Voilà pourquoi les experts présents à cette conférence de presse ont fait la demande suivante : que l’équivalent de 1 % du budget annuel dédié aux infrastructures publiques, c’est-à-dire environ 170 millions de dollars, soit consacré au verdissement des villes.
Cet appel à l’action est soutenu par 45 partenaires, dont la Fondation Cœur et AVC, l’Ordre des urbanistes, le Réseau québécois de villes et villages en santé et la Fondation David Suzuki.
Cette conférence a été organisée par le Centre hospitalier universitaire de Montréal, l’Association québécoise des médecins en environnement et Ça marche Doc!, un projet qui vise à faire connaître les multiples liens causaux qui existent entre la santé et l’aménagement urbain.
Source : communiqué de presse
* L’indice de canopée est déterminé par le feuillage des arbres et l’ombre qu’il procure sur un territoire donné.
Photo de départ, dans l'ordre habituel :
Fabrice Brunet, président-directeur général du CHUM
Dr Alain Poirier, médecin spécialiste en santé publique et médecine préventive
Dre Claudel Pétrin-Desrosiers, présidente de l’Association québécoise des médecins en environnement
Lise Gauvin, directrice adjointe scientifique pour la recherche en santé des populations au Centre de recherche du CHUM
Johanne Elsener, conceptrice et coordonnatrice bénévole du projet Ça marche Doc!
Jérôme Dupras, professeur et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique à l’Université du Québec en Outaouais