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Le manque d’activité physique des enfants et des jeunes canadiens se répercute non seulement sur leur santé corporelle mais aussi sur le développement de leur cerveau, s’inquiètent les auteurs d’un nouveau rapport de ParticipACTION.
Pour la première fois, le Bulletin 2018 de l’activité physique chez les jeunes de ParticipACTION s’accompagne d’un Énoncé d’experts qui souligne les bienfaits de l’activité physique sur l’organe le plus essentiel et le plus complexe des enfants : leur cerveau.
Le Bulletin, qui, comme par le passé, s’appuie sur les données provenant de nombreuses sources afin de réaliser une analyse détaillée de l’activité physique des enfants et des jeunes Canadiens permet, cette année, de leur attribuer des notes en fonction de 14 indicateurs. Et globalement, nos jeunes se voient malheureusement attribuer une note de D+. Une situation d’autant plus alarmante, souligne l’organisme, qu’activité physique et santé du cerveau vont de pair.
Un esprit sain dans un corps sain
Ce vieil adage empreint de sagesse est aussi scientifiquement fondé. Et il est d’autant plus vrai dans le cas des enfants, car leur cerveau se trouve en plein apprentissage et développement. À ce chapitre, ParticipACTION rappelle, que l’activité physique régulière, même sur de courtes périodes, favorise de meilleurs processus cognitifs ainsi qu’une meilleure santé mentale.
« Les enfants qui sont plus actifs ont une meilleure estime de soi et sont généralement plus concentrés et moins stressés que leurs pairs moins actifs, explique Mark Tremblay, Ph. D., conseiller scientifique en chef du Bulletin. Par exemple, les élèves qui font de l’exercice avant un examen présentent un meilleur fonctionnement du cerveau que ceux qui sont moins actifs. De plus, les enfants qui ont des troubles neurologiques, comme les troubles du spectre de l’autisme et le TDAH, pourraient profiter d’une plus grande amélioration en termes de réflexion et d’apprentissage en faisant de l’activité physique régulière ».
Un corps social mobilisé
Pour que les enfants soient plus actifs physiquement, pour qu’ils évitent les écrans et qu’ils se lèvent du canapé, nous devons non seulement les encourager et les stimuler à bouger plus, mais nous devons collectivement leur offrir les occasions de le faire et les environnements pour le faire. ParticipACTION lance donc les messages suivants :
- aux parents et aux familles : soyez vous-mêmes actifs, pour montrer l’exemple et encouragez l’activité au quotidien que ce soit par le sport organisé ou le jeu libre;
- aux professionnels de la santé : soyez un défenseur des bienfaits de l’activité physique par l’information, la communication et recommandez-la quitte à la prescrire;
- aux éducateurs : élaborez un plan de cours actif pour entrecouper les périodes assises par des séquences actives et abstenez-vous, en guise de punition, de priver les enfants de périodes de jeu;
- aux responsables gouvernementaux : rendez l’activité physique plus accessible par des mesures de soutien aux familles à faible revenu ou dont un enfant est atteint d’une limitation et soutenez l’activité physique par des campagnes de sensibilisation et d’éducation en plus de mettre en place des politiques qui rendent obligatoire l’activité physique pendant les heures d’école ou de garderie.
Sommaire des notes obtenues par les enfants et les jeunes Canadiens
Seulement 35 % des 5 à 17 ans et 62 % des 3 à 4 ans satisfont aux niveaux recommandés d’activité physique pour leur groupe d’âge (note D+). Au chapitre du temps-écran, 45 % des jeunes âgés de 5 à 17 ans respectent les recommandations tandis que 76 % des enfants âgés de 3 à 4 ans consacrent plus de temps aux écrans en vertu des Directives canadiennes en matière de comportements sédentaires (note D).
Parmi les autres notes que le Bulletin leur attribue :
- « D » pour Jeu actif et activités de loisir
- « D- » pour Transport actif
- « B » pour Participation à des sports organisés
- « C- » pour Éducation physique
- « B+ » pour Sommeil
- « D+ » pour Littératie physique
- « D » pour Condition physique
- « C+ » pour Famille et les pairs
- « B- » pour École
- « B+ » pour Communauté et l’environnement
- « C+ » pour Responsables gouvernementaux
À l’évidence, on peut faire mieux et nous sommes tous partie prenante de la solution pour le bien-être de nos enfants.