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À l’occasion de la 15e édition de la Journée internationale sans diète, l’organisme ÉquiLibre vous invite à aiguiser votre sens critique afin de démasquer les diètes déguisées!
Depuis 2007, nous soulignons, chez ÉquiLibre, la Journée internationale sans diète en invitant la population à renoncer aux diètes, à la privation et à la culpabilité. Notre souhait est d’amener le plus grand nombre de personnes à développer une relation positive avec leur corps et la nourriture. Pour l’édition 2022, nous nous penchons sur les nouvelles stratégies que l’industrie des diètes utilise pour demeurer lucrative.
Des stratégies renouvelées, un même objectif
La culture des diètes est encore bien présente en 2022, comme en témoignent les données récoltées lors du plus récent sondage commandé par ÉquiLibre et effectué par la firme Léger à l’été 20211. En effet, 65 % des Québécois·es souhaitent maigrir peu importe leur poids et 37 % disent être obsédé·e·s par leur poids.
Aviez-vous déjà réalisé que l’industrie des diètes profite de l’insatisfaction corporelle des gens pour faire plus de ventes et ainsi s’enrichir ? Ne tombez pas dans le panneau! Même si cette industrie utilise de plus en plus les mouvements « à la mode », comme les concepts de bienveillance, de bien-être et de fitness, son but premier n’est pas de prendre soin de votre santé physique et mentale, mais bien de faire des profits, beaucoup de profits. Peu importe le costume qu’elle revêt, une diète est une diète, c’est-à-dire qu’elle nous demande de nous fier à des règles externes pour déterminer quels aliments on peut manger, à quels moments et dans quelles quantités.
Suivre une diète n’est pas sans conséquences
Être conscient·e des effets indésirables des diètes peut être le premier pas pour se détacher de cette culture. Et des effets indésirables, il peut y en avoir plusieurs !
Les diètes prétendent nous aider à prendre soin de notre santé, mais au contraire, elles nuisent à notre santé physique ET mentale. Elles peuvent par exemple nous priver de nutriments essentiels. Elles peuvent aussi réduire notre estime de soi, puisqu’on se blâme sévèrement si on abandonne notre diète ou si on n’atteint pas la perte de poids promise. Pourtant, il est clairement démontré que la plupart des gens reprennent le poids perdu après l’arrêt d’une diète. Le problème, ce ne sont pas les gens qui y adhèrent, mais bien les diètes elles-mêmes ! Une autre conséquence sur la santé mentale est l’anxiété que l’on peut ressentir à force de s’imposer des règles strictes desquelles il ne faut pas déroger. Certaines personnes peuvent même finir par s’isoler, par exemple en refusant des invitations avec des ami·e·s de peur de ne pas pouvoir respecter leurs règles alimentaires.
De plus, les diètes ont l’effet de nous déconnecter de nos signaux corporels. C’est comme si on ne faisait plus confiance à notre corps après s’être fait dire sans cesse ce qu’on pouvait manger et ne pas manger. Ça peut nous amener à ne plus savoir quels aliments on apprécie vraiment et ceux qu’on aime moins. La relation que l’on entretient avec les aliments risque aussi d’être égratignée, voire pas mal abîmée, au passage. Par exemple, on peut s’interdire des aliments qui nous procurent du plaisir ou se sentir coupable lorsqu’on mange certains types d’aliments. Enfin, adhérer à des diètes peut même mener au développement de troubles de conduites alimentaires.
C’est certain que tous ces éléments nuisent à notre santé et notre bien-être. Il importe donc d’apprendre à reconnaître les diètes pour éviter de tomber dans leurs pièges !
Quelques conseils pour tourner le dos aux diètes
Commencez par faire le ménage de vos réseaux sociaux. Vous pouvez par exemple vous abonner à des pages et comptes qui véhiculent des messages bienveillants sur la diversité corporelle (comme le compte Instagram ou Facebook d’ÉquiLibre!) et vous désabonner des pages et comptes qui font la promotion de diètes ou qui valorisent la perte de poids. Il est même possible de masquer les publicités de diètes qui vous sont proposées sur les réseaux sociaux.
Tentez de développer petit à petit une relation positive avec les aliments afin que vous ressentiez plus de plaisir que de culpabilité quand vous mangez. D’abord, essayez de prendre conscience des règles que vous vous imposez, peut-être même sans vous en rendre compte. Tentez ensuite de vous reconnecter à vos signaux corporels de faim et de rassasiement. En d’autres mots, réapprenez à écouter ce que votre corps a à vous dire. Prenez le temps aussi de savourer les aliments qui vous procurent du plaisir.
Soyez critique envers les diètes. Quel est l’objectif visé ? Quels termes sont utilisés ? Une perte de poids vous est-elle fortement suggérée ? Remettez en question les intentions et les techniques utilisées par l’industrie de l’amaigrissement plutôt que de remettre en doute votre volonté !
Sensibilisez votre entourage!
Vous souhaitez que les gens de votre entourage soient informés des nouvelles tactiques utilisées par l’industrie des diètes et des impacts néfastes d’être dans un cycle de privation ? Comme nous, partagez les messages de Journée internationale sans diète 2022 :
- Vidéo Sauriez-vous reconnaître une diète déguisée? mettant de l’avant l’expertise des nutritionnistes Bernard Lavallée et Andrée-Ann Dufour Bouchard
- Outil Diètes déguisées: 3 conseils pour faire le ménage de ses réseaux sociaux qui suggère des astuces pour influencer l’algorithme des réseaux sociaux et ainsi voir moins de contenus liés aux diètes.
- Outil 5 stratégies pour échapper aux diètes déguisées! qui propose des conseils pour ne pas tomber dans le piège des diètes.
- Outil Comment développer une relation positive avec la nourriture et faire confiance à votre corps? qui vous offre des trucs pour revoir graduellement votre façon de manger et de voir votre corps en vous laissant moins influencer par la culture des diètes.
Mon souhait comme nutritionniste
Nos choix alimentaires ne devraient pas être régis par le désir de contrôler notre poids pour correspondre aux standards de beauté irréalistes qui nous sont imposés. Je souhaite donc que les gens refusent l’argumentaire utilisé par l’industrie des diètes et délaissent enfin le cycle de la privation. Ainsi, on pourrait espérer que nos enfants et nos jeunes ne soient plus exposés à ce genre de messages. Au fond, je souhaite que les adultes qui gravitent autour d’eux les amènent à accepter leur corps tel qu’il est et les accompagnent pour qu’ils développent une relation positive avec les aliments.