Les avantages santé du jeu actif à l’extérieur en dépassent largement les risques, concluent les auteurs d’une importante recension d’études.
Le souci de limiter les jeux extérieurs risqués et de superviser étroitement les enfants pour réduire les risques de blessures et d’enlèvement fait débat actuellement. Plusieurs experts se demandent notamment si ces attitudes sociétales et parentales constituent un frein au développement moteur, à l’autonomie et aux compétences sociales des enfants.
Voilà pourquoi 15 chercheurs, majoritairement canadiens, ont scruté 18 études menées dans 8 pays et représentant un échantillon de 50 000 enfants âgés de 3 à 12 ans. il s’agit de la première synthèse systématique réalisée sur ce sujet.
Les études retenues par les auteurs ont scruté les effets sur la santé et les comportements santé associés aux situations de jeu suivantes :
- Lieux où les enfants peuvent disparaître ou se perdre, parce qu’ils jouent dehors sans supervision parentale, parce qu’ils jouent dans des endroits où ils peuvent échapper à la surveillance ou parce qu’ils explorent seuls des endroits inconnus (7 études).
- Jeux en grande hauteur (1 étude);
- Jeux libres énergiques, par exemple, se courir après, se battre de façon ludique, sauter, se balancer (5 études);
- Aménagements favorables au jeu risqué, comme des installations permettant de sauter, de se balancer, de glisser. (5 études).
Jeu risqué en plein air : les enfants en ont besoin
Les chercheurs concluent que les preuves indiquent qu’il est plus bénéfique pour la santé des enfants d’augmenter les occasions de jeu libre à l’extérieur plutôt que de les limiter. Les données analysées indiquent que :
- Les endroits où les enfants pourraient disparaître ou se perdre, et les lieux favorables au jeu risqué sont associés à une plus grande activité physique, à de meilleures compétences sociales et à des comportements sédentaires moindres.
- Les jeux en hauteur ne sont pas associés à des fractures plus fréquentes ou plus graves.
- Jouer de façon vigoureuse n’augmente pas les comportements agressifs. Ce type de jeu est de plus associé à de plus grandes compétences sociales chez les garçons et les élèves dits « populaires » ; les résultats sont toutefois mitigés en ce qui concerne les autres enfants.
- Les environnements favorables au jeu risqué peuvent augmenter le temps de jeu, favoriser les interactions sociales, la créativité et la résilience.
Les auteurs précisent que la qualité des données passées en revue varie de très basse à modérée, mais que l’ensemble de la preuve indique clairement qu’il est important de promouvoir et de multiplier les occasions de jeu risqué pour favoriser un mode de vie actif chez les enfants.
Ils mentionnent, à titre d’exemple, la politique norvégienne qui fait du jeu actif et risqué un élément essentiel du développement des enfants dès la garderie, et celle de la Grande-Bretagne dont le message-clé est clair : « Les enfants ont besoin et veulent prendre des risques lorsqu’ils jouent. »
Cette étude, qui vient tout juste d'être publiée, était citée dans le récent bulletin de d'activité physique de ParticipACTION, intitulé Garder les enfants a l’intérieur: un plus grand risque!