Densifier et améliorer les milieux de vie, c’est possible ! En laissant plus de place à la verdure (et un peu moins à la voiture !) on peut diminuer l’impact de la densification dans un voisinage, contribuer à l’embellissement des rues, offrir des espaces extérieurs intéressants et favoriser la santé des résidents.
Un peu partout au Québec, les villes et les villages changent. Des terrains vacants sont construits, des bâtiments vétustes laissent place à de nouveaux logements et à des bungalows succèdent des jumelés, des duplex, voire des triplex. Ces interventions de densification concourent à consolider nos milieux de vie, à rapprocher les gens des commerces et des services existants, à rentabiliser les infrastructures et les services publics, en plus de limiter l’étalement urbain. Pourtant, malgré toutes ses vertus, la densification est parfois loin de faire l’unanimité.
Pour qu’elle devienne une option plus attrayante et acceptée, la densification doit passer du gris au vert. Les décideurs et professionnels municipaux, les constructeurs ainsi que les concepteurs peuvent tous contribuer à l’atteinte de cet objectif. Qu’il s’agisse de construire un jumelé, des maisons en rangée, du multilogement ou même d’ériger un projet d’ensemble, voici 5 pistes d’actions à mettre en pratique pour bâtir des habitations denses, à échelle humaine et verdoyantes :
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1- Prioriser la conservation des arbres existants
Saviez-vous que les propriétés entourées d’arbres peuvent se vendre jusqu’à 20 % plus facilement[1] ? Cela n’est pas si étonnant ! Les arbres matures ont une grande valeur esthétique et contribuent significativement au caractère et au charme d’un voisinage. De plus, ils rafraîchissent l’air ambiant, améliorent sa qualité, ils défendent l’intimité des habitations... et accroissent la valeur des propriétés !
Pour profiter de cette plus-value, la conservation des arbres existants devrait être une priorité. Concevoir les projets au cas par cas est essentiel afin de préserver les arbres matures et sains d’une propriété. Toutefois, assurer leur survie durant le chantier peut représenter un défi de taille. Il est donc recommandé de faire appel à des arboriculteurs ou des ingénieurs forestiers et d’assurer une bonne surveillance du chantier.
2- Aménager des espaces extérieurs verdoyants et accueillants
Les arbustes, les fleurs et les couvre-sol contribuent eux aussi à verdir les espaces extérieurs et à créer des cours accueillantes et personnalisées pour les résidents.
En minimisant les surfaces imperméables au profit d’aménagements végétalisés, on peut embellir les projets immobiliers, augmenter leur valeur marchande et favoriser leur acceptabilité sociale. Même les plus petits recoins peuvent être verdis !
L’utilisation de plantes indigènes est un atout, car leur arrosage et leur entretien seront minimisés. C’est un aspect à ne pas négliger dans le cas de projets de densification, où la gestion de certains espaces extérieurs est de la responsabilité de la copropriété.
3- Miser sur une localisation gagnante
Afin de tirer profit des vertus de la densification, les nouvelles habitations doivent bénéficier de la proximité de commerces, de lieux d’emploi, d’équipements publics et d’un bon service de transport en commun – lorsqu’il existe. En misant sur une localisation gagnante, les nouvelles habitations permettent aux ménages de se rapprocher de leurs activités quotidiennes et d’avoir le choix de se déplacer à pied, à vélo, en transport en commun ou en auto.
En offrant ces choix, on peut se permettre de diminuer le nombre de cases de stationnement par habitation, ce qui donne la possibilité d’aménager plus d’espaces verts, au bénéfice des résidents !
4- Limiter les impacts négatifs du stationnement
Malgré une localisation gagnante, il peut tout de même être nécessaire de fournir des cases de stationnement. Pour en diminuer les impacts négatifs, leur aménagement en souterrain ou en structure doit être privilégié. Si une aire de stationnement est aménagée en surface, il est alors préférable de la placer en cour latérale ou arrière, de façon à diminuer son impact visuel et à éviter de nuire aux charmes de la rue.
Les effets d’îlot de chaleur et de ruissellement des eaux de pluie occasionnés par les stationnements de surface peuvent aussi être atténués grâce à la plantation d’arbres à grand déploiement, l’aménagement de fossés végétalisés et l’utilisation de pavé perméable ou alvéolé.
5- Végétaliser les toits… et les murs aussi
Le manque d’espace en milieu urbain peut limiter les possibilités de plantation et de verdissement au sol. Dans un tel contexte, on peut tirer profit de toutes les surfaces disponibles pour verdir et créer de la fraîcheur en utilisant les toits et les murs des bâtiments.
En plus de rafraîchir les habitations, de diminuer les besoins en climatisation et d’absorber les eaux de pluie, les toits et les murs verts contribuent à l’esthétique et à l’attrait des projets immobiliers. Dans un contexte de densification, l’aménagement de toits verts intensifs ou extensifs permet aussi d’offrir des espaces extérieurs supplémentaires pour les résidents.
Pour aller plus loin, les Fiches de bonne pratique en densification verte de Vivre en Ville offrent des outils pour les promoteurs, les concepteurs et les autres acteurs de l’immobilier afin de mettre en œuvre les principes d’une densification plus verte et plus favorable à la santé.
Source des photo et du graphique : Vivre en Ville
[1] BOUCHER, Isabelle et Nicolas FONTAINE (2010). La biodiversité et l’urbanisation, Guide de bonnes pratiques sur la planification territoriale et le développement durable, ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire, coll. « Planification territoriale et développement durable ». [PDF] 178 p. BUREAU DE NORMALISATION DU QUÉBEC