Afin de favoriser les déplacements actifs et la densité résidentielle dans certains quartiers urbains, Ottawa réduira ses exigences de stationnement minimales.
Tout comme dans d’autres villes, le règlement de zonage d’Ottawa exige, par exemple, qu’un promoteur offre un nombre minimal de places de stationnement pour chacun de ses projets. Cependant, ce règlement date d’un demi-siècle et doit être revu, car il va à l’encontre du plan d’urbanisme que la Ville a adopté en 2013.
Le tour de la question en 90 secondes
Dans le but d’informer ses citoyens et de les inviter à participer à la consultation publique en cours, la Ville a produit une vidéo de 90 secondes. On y présente la problématique des normes de stationnement de façon humoristique, simple et efficace, afin que les Ottaviens en comprennent les enjeux principaux.
Crédit illustration : Ville d'Ottawa
La vidéo explique, par exemple, que, pour un restaurant de 250 m2, la ville exige un minimum de 23 places de stationnement réservées, tandis que Toronto en demande 7, et Montréal, 1 ! De telles contraintes nuisent grandement à la création ou à la croissance de petites entreprises et commerces de proximité, car faire construire un stationnement coûte cher.
Voilà pourquoi la Ville prévoit notamment de dispenser les commerces de moins de 500 m2 de ces exigences minimales de stationnement, lorsqu’ils sont situés au rez-de-chaussée des certaines rues principales. Pour les épiceries, l’exemption s’appliquera aux établissements d’une surface inférieure à 1000 m2.
Développer le plein potentiel des petits lots urbains
Un lot de 20 m par 30 m peut accueillir 20 cases de stationnement ou un immeuble d'habitation de 3 étages où logent plus de 20 résidents
Crédit illustration : Ville d'Ottawa
Ces vieilles normes sont trop contraignantes, car elles bloquent aussi les projets visant de petits lots urbains comme l’explique la ville dans son site internet. En autorisant les petits aménagements sans stationnement réservé, Ottawa souhaite augmenter la densité résidentielle et commerciale de façon simultanée et progressive.
Cette initiative permettra, par exemple, de favoriser la construction de logements pour les personnes qui ne possèdent pas de voiture, ou pour celles qui seraient prêtes à abandonner leur voiture si elles trouvaient un logement bien situé.
D’ailleurs, comme l’illustre la vidéo, certains des quartiers urbains les plus appréciés d’Ottawa, développés avant les années 1960, ne pourraient pas être construits actuellement, car le zonage exigerait de très grands parcs de stationnement.
Crédit illustration : Ville d'Ottawa
Réduire la dépendance à l’automobile
Cette modification de zonage s’inscrit dans le cadre du Plan directeur des transports de la Ville d’Ottawa dont un des objectifs est de réduire la dépendance à l’automobile.
L’implantation d’un train léger, l’ajout de bandes cyclables et l’aménagement de quartiers favorables au transport actif permettent d’offrir plus de choix de transport, de réduire la circulation et, par le fait même, de diminuer le besoin en stationnement, conclut la vidéo.
La ville devrait produire une proposition finale en janvier ou février prochain. Celle-ci pourra être commentée durant 28 jours. « Nous prévoyons livrer un rapport et les recommandations finales au conseil municipal au mois de mai ou juin 2017 », nous a précisé M. Tim Moerman qui est responsable de ce projet au service Urbanisme et Gestion de la croissance.
Pour en savoir plus : Révision du Règlement de zonage : exigences de stationnement minimales.
Source : CityLab