Deux publications inédites viennent d’être dévoilées sur le site Urbanisme participatif dans le but de faire la promotion de la rue-école et de la rue ludique afin de favoriser le transport actif des jeunes et le jeu libre.
C’est dans le cadre de la démarche « Changer les règles du jeu » que le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), la professeure Katherine Frohlich de l’École de santé publique de Montréal (ESPUM) et le Centre de recherche en santé publique (CReSP) ont produit ces deux nouveaux documents.
La première fiche s’intitule Favoriser le jeu libre pour améliorer le bien-être des enfants et leur redonner le droit à la ville. Véritable plaidoyer, le document rappelle l’importance du jeu libre en tant qu’activité initiée par l’enfant de manière spontanée, sans planification ou intervention d’un adulte, mais aussi de la mobilité indépendante, qui est la compétence de se déplacer dans les rues de manière sécuritaire, et enfin du droit à la ville qu’il faut redonner aux enfants.
Et la liste des bénéfices est longue, à la fois pour :
- la santé physique : en réduisant les habitudes sédentaires, la pratique du jeu libre contribue à enrayer l’obésité et le surpoids, améliore la condition musculosquelettique et la santé cardiovasculaire;
- la motricité : en améliorant les habiletés, les réflexes, etc.;
- la santé mentale : en réduisant, par le jeu, l’anxiété et en contribuant au développement de l’estime de soi et de relations sociales;
- les habiletés sociales : en permettant aux enfants de mieux communiquer, de coopérer et de tisser des liens avec leurs pairs ;
- l’intelligence émotionnelle : en en développant l’empathie, l’écoute, la notion de compromis, la gestion de la peur, etc.;
- les capacités d’apprentissage : en favorisant le développement cognitif, notamment la concentration et la mémoire;
- les capacités d’adaptation et de résilience : en apprenant à gérer le risque, en affrontant des situations changeantes et en relevant des défis.
De plus, le simple fait de penser la ville en faveur des enfants permet aussi de rendre nos milieux de vie accessibles aux plus vulnérables, ce qui contribue à l’épanouissement de toute la communauté. Une rue où il est agréable et sécuritaire pour les plus jeunes de jouer, c’est aussi une rue agréable et sécuritaire pour tous !
La seconde fiche, Revue des exemples inspirants de rues ludiques et de rues-écoles, présente huit études de cas qui nous viennent d’Europe et d’Amérique du Nord. La section qui porte sur la rue ludique s’inspire ainsi d’exemples qui nous viennent de la Belgique, des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France. De son côté, la rue-école nous permet de découvrir des initiatives en Écosse, en Angleterre, en Ontario et en Colombie-Britannique.
Le passage à l’action
Avec le projet « Changer les règles du jeu », le CEUM et l’ESPUM souhaitent introduire ces deux nouveaux modèles de transformation de la rue pour redonner aux enfants le droit à la ville. Il s’agit donc d’un projet de recherche-intervention qui vise le déploiement de projets pilotes de jeu libre et de mobilité. Les premières interventions se feront d’abord à Montréal et à Kingston (Ontario) en 2021-2022, puis dans cinq collectivités canadiennes afin d’expérimenter et de collecter des données sur ces deux modèles innovants.
D’ailleurs, profitant de la publication de ces deux outils, le CEUM et l’ESPUM invitent les municipalités québécoises à réfléchir sur la place de l’enfant au sein de leur territoire. D’autant plus que le confinement, qui risque de se poursuivre en 2021, a déjà un impact majeur sur l’activité physique des jeunes Québécois. Il est temps de leur offrir un espace public renouvelé et sécuritaire, maintenant et pour l’avenir.