Santé environnementale

Casser de l’asphalte pour libérer le sol et reverdir nos milieux de vie

Casser de l’asphalte pour libérer le sol et reverdir nos milieux de vie

Par une splendide matinée d’automne, une cinquantaine de parents et d’enfants se sont donné rendez-vous pour participer à une joyeuse corvée de désasphaltage dans la cour de l’école Lionel-Groulx de Longueuil. À cette occasion, le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM) en a profité pour lancer, dans le cadre du projet Sous les pavés, son nouveau guide De l’asphalte vers un milieu de vie.

Une cour d’école en voie de métamorphose

La cour de l’école Lionel-Groulx est immense, mais elle est entièrement asphaltée, avec tout juste quelques paniers de basket rouillés et ballons poires. Si bien qu’elle se classe parmi les pires cours d’école dans le triste palmarès publié, le 5 octobre dernier, par le Journal de Montréal. Qu’à cela ne tienne, Joël Boucher, directeur adjoint de l’école Lionel-Groulx, est bien déterminé à inviter les journalistes, dans un an, parce qu’elle va devenir la plus belle d’entre toutes, assure-t-il.

Joël Boucher a décrit avec passion le formidable partenariat, établi entre l’école, la Commission scolaire Marie-Victorin et le Conseil régional de l’environnement de la Montérégie, qui a conduit à l’élaboration d’un plan d’aménagement complet en vue de créer un véritable milieu de vie. « Terrain de soccer, fontaines d’eau, classes extérieures, forêt, mobilier urbain, espace pour la pratique du yoga, piste d’hébertisme seront accessibles non seulement aux élèves, mais aussi aux citoyens du quartier en vertu d’un projet pilote d’école communautaire pour lequel l’établissement a été choisi. »

Lionel Carmant, député de Taillon et ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, qui était présent à l’événement, a tenu à souligner combien lui tenait à cœur ce projet pilote d’école communautaire appelée à jouer un rôle déterminant dans le développement du quartier et de la jeunesse. « Cette première étape de déminéralisation en vue du verdissement de la cour d’école augure bien pour la suite des choses. Une cour qui par son réaménagement va contribuer à la lutte contre les changements climatiques et va donc pouvoir profiter à l’ensemble de la communauté. »

Sous les pavés

C’est dans ce contexte idéal que Véronique Fournier, directrice générale du Centre d’écologie urbaine de Montréal, prenait la parole pour décrire le tout nouveau Guide pour la réalisation d’un projet de dépavage participatif. « Un guide qui se fonde sur l’expérience acquise à la suite d’une douzaine de projets de déminéralisation à travers le Québec, que ce soit dans les cours d’école, ou dans un stationnement de centre communautaire, et même le stationnement d’une entreprise qui en a converti une partie pour aménager un jardin communautaire. »

Ce guide s’adresse donc à toutes les communautés du Québec qui souhaitent passer à l’action afin de créer non seulement de véritables milieux de vie, mais aussi pour répondre aux défis de l’urgence climatique, a tenu à préciser Véronique Fournier. « Car les grandes surfaces asphaltées, dont nous avons fait un usage abusif par le passé, empêchent le sol de jouer son rôle d’éponge lors des épisodes de fortes précipitations. Si bien que l’eau de ruissellement fait déborder les égouts pluviaux. Le projet Sous les pavés, c’est aussi l’occasion de verdir nos milieux de vie et de lutter contre les îlots de chaleur. »

Urbanisme participatif

Ce guide décrit toutes les étapes nécessaires pour mener à bien une initiative de déminéralisation : Démarrer le projet; Comprendre le site; Explorer les solutions; Décider des plans; Agir ensemble; Inaugurer le nouveau site. Mais au-delà des aspects techniques, ce document présente un vibrant plaidoyer en faveur des composantes participatives de ce type de projets.

En effet, Sous les pavés c’est à la fois un projet d’engagement communautaire, d’urbanisme participatif et de sensibilisation. Il favorise ainsi la rencontre de deux savoirs complémentaires : celui des citoyens, qui sont les experts des problèmes vécus et des besoins, et celui des professionnels, qui sont les experts de l’aménagement et des solutions techniques.

Les municipalités, au cours des dernières années, ont davantage pris conscience de l’importance de l’implication citoyenne et du rôle qu’elles doivent jouer pour en faciliter l’émergence. À cet égard, Éric Bouchard, conseiller municipal de la Ville de Longueuil et responsable du dossier environnement, a justement vanté, durant son allocution, les mérites de sa municipalité qui peut, à juste titre, s’enorgueillir de mettre à la disposition de ses citoyens l’un des plus importants budgets participatifs au Québec.

Face aux changements climatiques, a rappelé Véronique Fournier, tous doivent mettre la main à la pâte. « C’est par des actions concrètes, comme sont venus le démontrer, ce matin, les parents et les enfants de l’école Lionel-Groulx, que nous serons en mesure de nous donner des milieux de vie remarquables et résilients. » Des parents et des enfants qu’elle a invités, pour conclure,  à devenir de véritables ambassadeurs de la transformation vers un monde meilleur.

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