C’est la deuxième fois que j’assiste à la journée-conférence DUX+, organisée par le groupe médiatique EDIKOM. Cette année encore, la compétition de pitch s’est révélée particulièrement stimulante. En cinq minutes, top chrono, de jeunes entrepreneurs ont présenté leurs projets audacieux. Deux d’entre eux ont retenu mon attention.
MicroHabitat : des potagers urbains clés en main
Lorsque Orlane Panet, cofondatrice de MicroHabitat, a présenté son entreprise, j'avoue que je suis restée un peu « baba » de ne pas en avoir entendu parler plus tôt. Avec son complice Alexandre Ferrari-Roy, elle offre depuis 2016 un service de « fermier urbain » aux institutions, au milieu scolaire (du CPE au secondaire) et au secteur privé.
MicroHabitat s’occupe de tout : installation, entretien, récolte et livraison. Le système ultra léger de culture en pots de géotextile peut être installé sur un toit, une terrasse ou au sol, et se révèle très productif : en une saison, 150 pi2 peuvent donner jusqu’à 150 kilos de nourriture fraîche, cultivée sans pesticides et avec des engrais à base d’algues !
Vraiment intriguée, j’ai ensuite échangé avec Orlane Panet et appris que son entreprise contribue également à établir des maillages entre le privé et le public. Ainsi, dans le cadre du projet d’agrandissement du jardin de la Caisse populaire du Centre-nord de Montréal, Orlane Panet a eu l’idée d’installer un jardin de 40 pots dans la cour de la polyvalente Lucien-Pagé, située presqu’en face de l’institution bancaire.
D’autres écoles font affaire avec MicroHabitat, comme le Collège Jean-Eudes et l’école alternative Arc-en-ciel. L’entreprise a également installé un potager situé sur la tour Intact Assurance (photo en bandeau). Ce projet collaboratif d’Industrielle Alliance, d’Intact et de la firme de génie-conseil BBA sert à approvisionner l’Accueil Bonneau et permet la tenue d’ateliers pour les employés de ces trois institutions.
De plus, pour chaque pot installé, MicroHabitat finance un déjeuner du Club des petits déjeuners, soit 2000 petits déjeuners en 2018.
La Transformerie : pour une gestion écoresponsable des invendus alimentaires
Guillaume Cantin a lui aussi fait sensation lorsqu’il a présenté La Transformerie, un OBNL qu’il a fondé en 2017 avec Thibault Renouf et Bobby Grégoire. Son idée ? Un système de collecte des invendus dans les épiceries et fruiteries de l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, afin de réduire le gaspillage alimentaire.
Après avoir rencontré de façon individuelle plusieurs commerçants, l'équipe de La Transformerie a mieux cerné leurs besoins, ce qui lui a permis de concevoir un modèle sur le principe de l’économie circulaire : une partie des aliments sera transformée en tartinades salées et sucrées qui seront revendues par les commerces participants, l’autre partie sera redistribuée à des organismes locaux de dépannage alimentaire.
Une dizaine de commerces se sont engagés et d’autres sont très intéressés. La Transformerie commencera à fonctionner dans trois d’entre eux dès le printemps et se déploiera progressivement par la suite.
Comme l’a expliqué Guillaume Cantin, les fruits et les légumes mûrs à point, qui sont très souvent laissés sur les étalages par les consommateurs, constituent une matière première idéale pour fabriquer un produit alimentaire savoureux. Souhaitons que son initiative ait du succès auprès des quelque 60 commerces qu’il a repérés dans l’arrondissement !
Les Grands prix DUX : l’alimentation comme vecteur de changement
Cette année, 75 entreprises et organismes ont soumis leur candidature au Concours DUX. Voici les gagnants dans 4 catégories.
Livre ou magazine – Institution
Viens manger ! Trucs et recettes rusés. Il s’agit d’un livre numérique gratuit produit par l’Université de Montréal. Le contenu aborde l’importance à accorder à l’alimentation en tenant compte de ressources financières limitées, comme c’est le cas des étudiants qui sont particulièrement ciblés par cette publication.
Entreprise non-alimentaire – Institution
Techno-ferme. Ce programme obligatoire du Collège Villa Maria vise à exposer les élèves du secondaire aux aspects de la science et de la technologie applicables à l’agriculture urbaine à petite échelle et aux notions d’écocitoyenneté, de développement durable et de production alimentaire locale.
Entreprise non-alimentaire – OBNL
Cultiver l’espoir. Il s’agit d’un projet d’agriculture périurbaine du Regroupement Partage. Trois variétés de légumes racines sont cultivées et distribuées dans les cuisines des différentes communautés culturelles de l’île de Montréal. Sous la supervision du Regroupement Partage, carottes, choux et rutabagas biologiques sont cultivés à la Ferme écologique du parc-nature du Cap-Saint-Jacques par l’entreprise d’insertion sociale en agriculture D3 Pierres.
Entreprise alimentaire – Grande entreprise
Teaching kitchen : The ultimate cooking experience. Cette initiative de l’entreprise de services alimentaires Compass Canada prend la forme de cours de cuisine destinés à des patients et à leurs aidants naturels : les participants, qui sont suivis durant 6 semaines, acquièrent des connaissances en nutrition et des compétences alimentaires dans le but d’améliorer les repas cuisinés et consommés à la maison.
Pour consulter la liste complète des gagnants et des finalistes : Grands prix DUX 2019